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Essai - Microlino : le retour du pot de yaourt, avec un moteur électrique

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Héritière de l’Isetta des années 50, la Microlino est elle aussi fabriquée en Italie mais fonctionne à l’électrique et peut compter sur une qualité de fabrication digne d’une montre Suisse.

Fabriquée à Turin sous l’égide d’une entreprise Suisse, la Microlino est une réplique moderne de la fameuse Isetta vendue en Europe, au Brésil et aux USA dans les années 50. Baptisé le « pot de yaourt » en France ou la « Bubble car » en Angleterre, l’Isetta se caractérise par son unique porte avant et des voies arrière plus étroites que celles de l’avant. La Microlino reprend la même architecture et peut compter sur une structure monocoque autoportante, gage de rigidité, avec une carrosserie en aluminium et une porte en acier. 

Trois piles pour la bulle

Le gabarit de la Microlino se montre un peu plus généreux avec 2,52 m de long (contre 2,28 m), 1,47 m de large (contre 1,38 m) et 1,50 m de haut (1,34 m pour l’Isetta). Point non plus de monocylindre deux temps pour entrainer ses roues arrière. La Microlino reste une propulsion mais animée par un moteur électrique de 12,5 kW (16,8 ch) pour 89 NM de couple et une batterie au lithium-ion (type Nickel Manganèse Cobalt). Le constructeur propose trois packs de batterie. Le premier offre 6 kWh mais il est possible d’ajouter deux packs de 4 kWh pour atteindre jusqu’à 14 kWh de capacité maxi. Le poids oscille alors entre 496, 513 ou 530 kg. 

A l’instar des Citroën Ami et Ligier Myli, la Microlino n’est pas une voiture mais un quadricycle lourd (L7E). Sa puissance de presque 17 ch et sa vitesse maxi de 90 km/h nécessite cependant d’avoir un permis auto (B), ou un permis « équivalent 125 » (A1) accessible dès 16 ans, pour en prendre le volant. Elle présente donc des performances comparables à celles de la Yoyo XEV et doit comme celle-ci se contenter des départementales et nationales mais reste interdite sur les voies rapides (avec panneau bleu réservé aux automobiles) et les autoroutes.

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Une grande séductrice

Outre son style rondouillard qui attire unanimement la sympathie des passants, la Microlino séduit d’emblée par sa présentation soignée. Les panneaux de carrosserie sont bien assemblés et la fermeture assistée de la porte témoigne d’un vrai souci du détail.  En regardant sous le châssis, les suspensions indépendantes (avec des tirants réglables) comme la parfaite intégration du moteur procure aussi une bonne première impression.

A bord la présentation fait preuve d’attention avec un volant sportif trois branches, un petit écran de contrôle tactile et une instrumentation numérique (paramétrable sur deux modes) très lisible. La banquette en tissu est assez accessible et plutôt bien finie avec des surpiqures. Des éléments en plastiques mal ajustés et des découpes de pavillon approximatives pourraient porter à critique sur une vraie voiture mais en aucun cas sur un quadricycle. Comparée à ses concurrentes, la Microlino figure sans doute comme la référence en termes de qualité de fabrication et de finition. 

La plus chic pour faire les courses

La Microlino brille aussi par son aspect pratique avec un coffre généreux de 230 litres qui peut être complété par le vaste espace aux jambes et la deuxième partie de la banquette si vous êtes seul à bord. A cela s’ajoutent des bacs de rangement et des élastiques de maintien bien disposés. L’équipement n’est pas en reste avec un verrouillage à distance, un chauffage et une ventilation avec un système de désembuage. Faute de climatisation, il est conseillé d’opter pour un modèle avec le toit ouvrant manuel dont la manipulation est très rapide.  

Plaisir à l’ancienne

Si l’absence de direction assistée impose de forcer sur le volant en manœuvre, la direction se montre précise et le diamètre de braquage de 7,8 m facilite les manœuvres. Dès les premiers tours de roues sur de gros pavés parisiens, la Microlino confirme sa bonne tenue en encaissant bien les chocs sans trembler. Seul le support pour smartphone peut générer des petits bruits parasites.

Assez vive à l’accélération (0-50 km/h en 5 s), la Microlino se faufile en ville en douceur et en silence avec une belle visibilité périphérique. Le freinage régénératif n’est pas très prononcé et s’apparente à un frein moteur traditionnel. Mieux amortie que la plupart des autres quadricycles, la Microlino se montre très bien insonorisée pour ce genre d’engin. Même sur une départementale à 90 km/h, les bruits aérodynamiques sont bien calfeutrés. Le petit moteur de la Microlino n’apprécie cependant pas d’être mené trop longtemps dans ses retranchements au risque de surchauffer faute de refroidissement liquide.

Assez stable et bonne freineuse jusqu’à 50 km/h, la Microlino nécessite toutefois d’être prudent à plus vive allure. Dépourvue d’ABS (antiblocage des freins) et d’ESP (antidérapage), obligatoires sur les voitures, elle peut vite partir en crabe voire se retourner en cas de coup de volant trop brutal. Ne parlons même pas de crash tests en « Bubble car » ! Mais l’originale italienne nous a semblée plus rassurante que les autres quadricycles essayés jusqu’à présent grâce notamment à ses trains roulants soignés et ses pneumatiques de qualité.

Autonomie correcte mais charge lente

Durant notre essai au volant d’une version Dolce de 10,5 kWh (donc avec 2 packs), nous avons parcouru 46 km et il restait 66 km d’autonomie selon l’ordinateur de bord. De quoi envisager plus de 100 km sachant que nous avons roulé au moins 20 km à fond sur départementale sans ménager notre monture dans une zone industrielle. Il doit donc être facile d’atteindre 150 km en roulant plus raisonnablement en ville. Le constructeur annonce 90, 175 et 230 km d’autonomie avec respectivement 1, 2 ou 3 packs de batterie. La recharge via une prise de Type 2 réclame 4h sur la version de base affublée d’un minuscule chargeur de 1,35 kW. Les version 10,5 kWh et 14 kWh intègrent un chargeur de 2,6 kW autorisant un plein en respectivement 3 h et 4 h. Dommage que les packs de batterie ne soient pas amovibles pour faciliter la recharge à domicile dans les centres urbains !

Une vraie Rolex

Les doléances peuvent être nombreuses au regard des tarifs élevés pratiqués par le petit constructeur Suisse. L’entrée de gamme Urban sans toit ouvrant réclame 17 990 € en 6 kWh. Vient ensuite la Dolce de notre essai avec l’indispensable toit ouvrant qui débute à 19 990 € en 6 kWh et réclame 1 500 € de plus pour offrir 10,5 kWh ou 3 000 € pour atteindre 14 kWh. 

En haut du panier la version Competizione avec des coloris et un aménagement sur mesure démarre à 21 990 € en 10,5 kWh. Enfin, la série spéciale Pioneer Serie avec un équipement audio s’affiche à 22 990 € en 10,5 kWh. La Microlino figure donc comme le plus onéreux des quadricycles et se montre même plus chère que la Dacia Spring qui offre beaucoup plus de polyvalence, de confort et de sécurité. La Dacia Spring profite aussi d’un bonus écologique de 5 000 € alors que les quadricycles électriques doivent se contenter de 900 €. Reste que la Roumaine venu de Chine n’offre pas le pouvoir de séduction de l’italienne.

Microlino : bilan de l’essai

On a aimé
  • La présentation et la finition soignée
  • Le confort honorable et l’autonomie suffisante
  • L’encombrement et le poids réduit
On a moins aimé
  • Le tarif élitiste
  • Le temps de charge et l’absence de batterie amovible
  • Pas de voie rapide et permis obligatoire

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