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À quelques jours de la COP21 et alors que les pressions s’intensifient un peu partout dans le monde pour stopper les investissements en faveur de nouveaux gisements fossiles, le vieux monde de l’industrie automobile continue d’investir des sommes importantes dans le développement de nouveaux moteurs thermiques. Une aberration étant donné l’extrême dépendance au pétrole de ce type de motorisation.
Pour les promoteurs du véhicule électrique, c’est une évidence depuis un petit moment déjà : l’automobile du futur sera électrique ou ne sera pas.
Hélas, pour beaucoup d’automobilistes, même en 2015, la question de la motorisation au moment d’un nouvel achat se limite le plus souvent à essence ou diesel, éventuellement hybride.
Une réalité qui montre une fois encore qu’à l’heure de la transition énergétique, l’automobile demeure le parent pauvre de l’énergie durable. Face à cette triste réalité, la position des constructeurs automobiles – à quelques rares exception près – est invariablement la même : tant que la demande n’est pas là, pas question de la susciter outre mesure !
Rien qu’à l’échelle de l’Europe, l’automobile, c’est un marché d’environ 12 millions de véhicules neufs par an, dominé à plus de 99 % par des véhicules à moteur thermique. 12 millions de véhicules condamnés à brûler du pétrole jusqu’en 2030 voire plus. 12 millions de voitures qui obligent chaque année à mettre sur le marché quelques 60 millions de baril de pétrole pour pouvoir les utiliser.
Lorsque l’on mesure les conséquences dramatiques de l’exploitation des gisements de pétrole à travers le monde, impossible de ne pas s’indigner face à une telle situation. D’autant que désormais on peut le dire : des alternatives existent…
À l’avenir, pour rouler moins sale, il va donc falloir brancher plus. Outre les évolutions souhaitables et indispensables des comportements qui tardent hélas à se généraliser, il est urgent de faire comprendre aux automobilistes que l’avenir ne passe pas par l’achat de voiture estampillée « 3 L/100km » qui en consomment 5 dans la vraie vie mais plutôt par l’achat de véhicules capables de carburer à autre chose qu’au pétrole.
À ce petit jeu, l’électrique et l’hybride rechargeable ont évidemment un rôle à jouer à court et moyen terme. À condition bien entendu que les constructeurs jouent le jeu et que les consommateurs répondent présents.
À quelques jours de la COP21, on attend donc toujours de savoir quel sera le 1er grand constructeur automobile à s’engager en faveur d’une généralisation des motorisations hybride et/ou électrique sur l’ensemble de sa gamme et surtout à quelle échéance. Quel autre fera le choix de se positionner sur le segment de l’électrique à prolongateur d’autonomie, une alternative que certains condamnent à tort au prétexte qu’elle est une solution de transition qui serait déjà périmée avant même d’avoir eu le temps de percer.
Au chapitre innovation enfin, quel sera le 1er grand constructeur automobile à proposer à ses clients des solutions énergétiques sur-mesure ?
Plutôt que de persévérer dans la longue liste des options toutes plus inutiles les unes que les autres, qu’attendent les vieux constructeurs automobiles pour se renouveler en proposant des VE à la carte ? Capacité de la batterie, prolongateur d’autonomie, kit aérodynamique, roues de grands diamètres, solutions de recharge à domicile, production et/ou stockage énergétique associé, etc…
En exploitant à fond le potentiel considérable de ces nouvelles filières industrielles, les constructeurs, seuls ou associés à de nouveaux acteurs, ont l’opportunité de se réinventer.
À condition bien sûr de s’en donner les moyens, de reconnaitre ouvertement que le moteur à pétrole n’est plus la solution mais bien le problème (surtout eu égard aux usages réels qui en sont faits au quotidien…) et que l’avenir passe nécessairement par des innovations en rupture avec tout ce qui a été imaginé jusqu’à présent.
De nouveaux modèles beaucoup plus faciles à mettre en place au sein de structures non acquises à la cause des moteurs à pétrole c’est certain mais qui requièrent pourtant de multiples savoir-faire qui existent déjà dans l’industrie automobile actuelle.
Espérons que les grands constructeurs européens sauront prendre le virage à temps. Car ailleurs dans le monde, nombreux sont ceux qui ne cachent plus leur ambition en la matière. Ils ont d’ailleurs en commun une farouche envie de disrupter les organisations en place en venant proposer de nouveaux services et de nouveaux produits qui répondent vraiment aux besoins des consommateurs et aux enjeux de notre époque…
Vive le futur !
Crédit photo : Solvay
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