En marge de la sixième réunion annuelle des Amis de l’industrie qui regroupe 18 pays européens, la France et l’Allemagne ont signé un accord qui semble officialiser le lancement de l’Airbus des batteries.
Indépendance
Avec le développement de la mobilité électrique, plusieurs objectifs sont visés, parmi lesquels s’affranchir de la dépendance aux pays producteurs de pétrole. Or, aujourd’hui, le risque est double concernant les batteries de traction : dépendre des nations qui fournissent des matériaux stratégiques comme le lithium ou le cobalt, et dépendre des états qui fabriquent les cellules et/ou les packs entiers.
Les pays asiatiques, comme la Chine et la Corée, sont devenus des acteurs quasi incontournables pour le développement de la mobilité électrique mondiale. Les pays de l’UE, et en particulier la France et l’Allemagne, souhaitent sortir au plus vite de ce scénario en créant le programme souvent appelé « Airbus des batteries ».
Un accord signé ce mardi 18 décembre 2018 par Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, et Peter Altmaier, ministre fédéral allemand des Affaires économiques et de l’Energie, va dans ce sens à travers un engagement à accroître les capacités industrielles de leurs territoires au service de l’Union européenne.
Projet européen d’intérêt commun ?
L’accord vise également à développer l’emploi, à bénéficier d’une filière de production des batteries plus vertueuse pour l’environnement et la santé publique, et à s’assurer la disponibilité d’accumulateurs nécessaires au développement de la mobilité électrique, mais aussi à celui des énergies renouvelables pour lesquelles ils constituent un moyen de stockage privilégié à ce jour. La déclaration d’intention en 8 points fait également état des outils électroportatifs et des appareils nomades de communication.
Des partenariats et alliances sont à prévoir au sein de l’UE, notamment entre les industriels (dont des constructeurs en automobiles) et les instituts de recherche, en étroite collaboration avec la Commission européenne et les autres Etats membres concernés. Ce point motive les signataires à demander que leur programme soit reconnu IPCEI (projet européen d’intérêt commun) dès le premier semestre 2019.
Exigences
Le document signé par les deux ministres liste un certain nombre d’exigences concernant les batteries à produire en Europe afin qu’elles deviennent des références internationales : fournir une densité énergétique et des performances élevées à des prix compétitifs ; être dotées d’une longue durée de vie et d’un grand nombre de cycles de décharge/recharge ; être fabriquées et éliminées en fin de vie de manière durable et compatible avec l’environnement (faible empreinte carbone, haut niveau de recyclabilité, etc.) ; être produites dans des conditions de travail équitable sur l’ensemble de la chaîne de valeur, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à l’élimination des batteries.
Des moyens à préciser
Les signataires s’apprêtent donc à construire rapidement un environnement favorable à une industrie européenne de la batterie, selon des contours qui seront précisés dans les mois à venir. D’ores et déjà l’Allemagne vient de débloquer une enveloppe d’un milliard d’euros à utiliser jusqu’en 2022 pour développer sur son territoire les moyens de produire des cellules.
Le ministre français a indiqué mobiliser également d’importants fonds, sans préciser de chiffres. Il a cependant listé quelques sources, parmi lesquelles le PIA (programme d’investissements d’avenir), des partenariats avec des constructeurs automobiles, des énergéticiens, et des grands noms du secteur industriel spécialisés dans la chimie et la fourniture des matériaux qui entrent dans la fabrication des batteries.
Commentaires
il faut développer une batterie amovible modulable et interchangable en stations services , le lithium n'est surement pas la solution à suivre (trop de retard ) mais le graphène pourrait être l'avenir possible en UE
Non, il ne faut pas faire ça… Des batteries toutes identiques bloquent l'inovation.
on peut etre sùr déja que le "airbus de la batterie" va décortiquer les autres batteries étrangères pour rattraper le retard sur les japonais, coréens et amèricains après ça sera à eux à s'aligner sur un tarif interessant et compètitif....
Oui, parce que bien sur, la fabrication reviendra moins cher en Europe par rapport à la Chine ou la Corée…
Même s’ils le faisaient , le retard serait si grand que leurs batteries ne sorttiraient pas avant 10 ans.
Mais à mon avis avec les milliards de pénalités à devoir , cela ne se fera jamais.
Airbus a un gros procès aux fesses aux US et en France pour corruption .
quel exemple et quel crédibilité pour l'avenir !
https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/airbus-est-dans-le-viseur-de-la-justice-americaine_3110167.html
L'Amérique de Trump n'est pas crédible !!!
La Chine produisait 0,8 millions de bagnoles en 2000 ... cette année 27 Millions
Si vous connaissez bien ce pays, vous avez vu qu'il n'y a plus de scooters thermiques, et que dans les grandes villes il y a numérus clausus ou un tirage au sort des plaques d'immatriculation avec un privilège au VE.
Donc c'est clair, votre prochaine VE sera chinoise et s'appelera Great Wall, BYD, BAIC, SAIC, Roewe, Geely, ...
Evidemment, ces constructeurs vont mettre des batteries made in Europe !!!
Avec 40% de la valeur du véhicule dans la batterie évidemment qu’il faut que l’Europe soit indépendante. Qu’elle investisse à fond directement dans les batteries solides.
on est plutot à 30% et cette part va encore diminuer drastiquement dans les années à venir avec la chute des prix des cellules lithium (voire avec l'apparition des batteries solides?).
C'est surtout pour la question de volume, les Coréens et chinois vont surtout prioriser leur marché je pense, et ca poserait des problèmes d'approvisionnement pour le constructeurs européens. Ca se voit déjà avec Audi qui a vu ses délais et ses prix de batteries avec cellules d'LG chem augmenter à cause de la demande.
L'Europe sera toujours dépendante du lithium étranger même si elle produit ses packs batterie. C'est bien une idée de politicien cet "Airbus de la batterie", on a beau avoir les raffineries pétrolière en Europe on dépend toujours de l'Arabie Saoudite pour le brut...
Pour le lithium, il y en aurait en Europe aussi. Le tout est de parvenir à l'exploiter. https://www-lesechos-fr.cdn.ampproject.org/v/s/www.lesechos.fr/amp/97/2208997.php?amp_js_v=a2&_gsa=1&usqp=mq331AQECAFYAQ%3D%3D#referrer=https%3A%2F%2Fwww.google.com&_tf=Source%C2%A0%3A%20%251%24s&share=https%3A%2F%2Fwww.lesechos.fr%2Ffinance-marches%2Fmarches-financiers%2F0302316864523-lithium-en-europe-la-course-a-lor-blanc-saccelere-2208997.php
Je lis l'article que vous citez : "En Serbie, le numéro deux mondial de la mine Rio Tinto a la main sur ce qui est considéré comme un des plus grands gisements de la planète et étudie la possibilité de l'exploiter de façon rentable." Ok, c'est en Europe, mais le groupe est anglo-australien, un des plus gros groupes du secteur. Ça ne m'enchante que moyennement.
La recherche minière pour l'hydrogène en France s'annonce autrement plus délocalisée et excitante. Une start-up de Metz veut creuser en Lorraine :
https://www.estrepublicain.fr/actualite/2018/12/17/une-start-up-de-metz-se-lance-dans-l-exploration-de-gisements-d-helium-et-d-hydrogene
C'est la découverte d'une autre start-up française, HySilabs, pour le stockage et le transport de l'hydrogène qui va tuer le match entre hydrogène et batterie :
http://les-smartgrids.fr/revolution-hydrogene-stockage/