La consommation d’énergie nécessitée pour la production, le raffinage, le transport et la distribution de la quantité de carburant que consomme une voiture thermique pour parcourir une certaine distance correspond à plus de la moitié de l’électricité utilisée par un véhicule électrique pour parcourir cette même distance.

Avant d’être servi à la pompe le carburant utilisé par une voiture thermique doit d’abord être extrait sous forme de pétrole dans un puits lointain qu’il aura fallu forer au fond d’un désert, en pleine mer ou dans des régions polaires. Il faut ensuite le transporter vers une raffinerie où il subira tout un processus chimique qui le transformera en essence ou en gasoil. Ensuite nouveau transport et pompage dans le réservoir d’un dépôt pétrolier où des camions-citernes viendront le chercher pour l’amener vers une station-service. Enfin il pourra être pompé dans le réservoir d’un véhicule. Toutes ces opérations et transports entraînent évidemment une dépense énergétique certaine. Avez-vous une idée de leur ordre de grandeur ?

Un institut allemand s’est intéressé à la question et a comptabilisé toutes ces consommations d’énergie en les ramenant à la quantité de carburant nécessaire pour parcourir une certaine distance. Pour produire et amener dans le réservoir d’une voiture 7 litres de carburant par exemple, c’est-à-dire la quantité moyenne qu’elle consommera pour rouler 100 km, la dépense énergétique est d’environ 11 kWh. Avec cette quantité d’énergie, un véhicule électrique pourrait parcourir entre 50 et 80 km selon le modèle et le style de conduite adopté, soit plus de la moitié de la distance.

Cette « énergie grise », non négligeable, nécessaire pour fabriquer, transporter, stocker et vendre les carburants est rarement prise en compte dans les études qui comparent les émissions de gaz à effet de serre sur le cycle de vie des voitures thermiques ou électriques. Dans ce cas les résultats de ces études sont grandement faussés au détriment des VE.

L’institut a également calculé l’énergie grise nécessaire pour fabriquer le moteur d’une VW Golf à essence : 18.000 kWh. Cette quantité d‘énergie permettrait au modèle électrique de la Golf de parcourir plus de 100.000 km.

La recherche s’est aussi intéressée aux matières et pièces de rechange qu’une voiture électrique n’utilise pas et qui ne nécessitent donc pas d’énergie « grise » ni de matières premières pour leur fabrication. Comme par exemple les lubrifiants, les filtres, les plaquettes et disques de frein qui ne s’usent quasi pas dans une électrique, l’échappement, l’embrayage ou la boîte de vitesse qu’il ne faudra jamais remplacer puisqu’il n’y en a pas … Sur la durée de vie d’un véhicule toute cette énergie grise économisée ainsi que les émissions de CO2 qui les accompagnent sont non négligeables.

Enfin l’étude s’est également portée sur la consommation d’énergie d’une station-service pour l’éclairage, le chauffage, la climatisation, la ventilation, le fonctionnement des frigos et congélateurs, des pompes à carburant, etc. Au total : 200.000 kWh par an. Exprimée en kilomètres d’une voiture électrique : plus d’un million !

Source : Interressegemeinschaft Elektromobilität

Illustration ajoutée le 15/02/2018 à 15h45
Texte et illustration modifiés le 20/08/2020