Si le gouvernement a assoupli les règles sur la mise en place des ZFE, cela n’empêche pas plusieurs métropoles d’instaurer de nouvelles interdictions de circulation en 2024. On fait le point.

La nouvelle année apporte son lot de changements pour les automobilistes, notamment du côté des ZFE. Au 1er janvier, plusieurs agglomérations vont renforcer les restrictions.

Pour rappel, l’été dernier, face à la contestation grandissante, le gouvernement a décidé de revoir sa copie en matière de ZFE. Maintenant, il y a deux classifications pour les agglomérations : celles qui respectent les seuils de pollution, et qui ne sont plus obligées de suivre un calendrier imposé par les précédentes lois (d’orientation des mobilités et sur le climat), et celles qui ne respectent pas ces seuils. Dans cette catégorie, on retrouve Paris, Lyon, Marseille/Aix, Rouen et Strasbourg.

Ces métropoles doivent donc respecter le calendrier imposé, avec l’interdiction des Crit’Air 4 en 2024. Mais des villes qui ne sont plus sous contrainte durcissent aussi leurs règles cette année. On fait donc un point complet sur ce qui va changer.

Les nouvelles interdictions le 1er janvier 2024

A Grenoble

Du côté de Grenoble, les choses vont vite. Le 7 juillet 2023, la métropole mettait en place une interdiction de circulation pour les voitures Crit’Air 5. A partir du 1er janvier 2024, il y aura déjà en plus les Crit’Air 4.

A noter qu’il y aura une période pédagogique de six mois, sans verbalisation pour les 4. La pédagogie prend fin pour les 5 au 1er janvier, avec donc le début des PV. L’amende est de 68 €.

En plus de Grenoble, 12 communes autour sont concernées, avec des exemptions sur les voies desservant les parkings-relais et les gares, et les voies rapides urbaines et des voies d’accès aux massifs.

A Lyon

Du côté de Lyon, la ZFE est déjà inaccessible aux voitures Crit’Air 5 et non classés ainsi qu’aux poids lourds et véhicules utilitaires légers classés Crit’air 5, 4 et 3 ou non-classés. A partir du 1er janvier 2024, les voitures Crit’Air 4 seront aussi bannies. Soit les diesels mis en circulation pour la première fois entre 2001 et 2005.

Pour rappel, à Lyon, la ZFE concerne Lyon évidemment, mais aussi Caluire-et-Cuire dans son intégralité, ainsi que Villeurbanne, Bron et Vénissieux sur les secteurs situés à l’intérieur du boulevard périphérique Laurent Bonnevay. Attention, gros changement en 2024 : les grands axes (M6-M7, périphérique Nord et boulevard périphérique Laurent Bonnevay) sont intégrés à la ZFE, pas de passe-droit donc sur ces axes.

A Montpellier

Montpellier suit un calendrier similaire aux autres métropoles citées ici. Après les modèles non-classés et les Crit’Air 5, les Crit’Air 4 seront bannis le 1er janvier 2024. Montpellier souligne toutefois que c’est uniquement pédagogique. La ville indique sur son site qu’aucune verbalisation ne sera effectuée durant cette période, “le contrôle des ZFE est une responsabilité de l’Etat”.

A Nice

Nice fait partie des villes qui peuvent assouplir leur calendrier. La ville annonce pourtant toujours sur son site un bannissement des Crit’Air 4 à partir du 1er janvier 2024. A cela s’ajoutera aussi tous les poids lourds de transports de marchandises (plus de 3,5 tonnes), bus et autocars en Crit’Air 3. Mais un flou subsiste encore à ce jour.

A Strasbourg

Au 1er janvier 2024, après une année pédagogique, place à l’interdiction totale pour les Crit’Air 4, et cela concerne l’ensemble des véhicules avec cette vignette. Pour rappel, la ZFE est valable dans toute l’eurométropole, à l’exception des axes qui permettent le contournement par le nord, l’ouest et le sud.

Strasbourg lancera aussi la période pédagogique pour les Crit’Air 3, qui seront interdites en 2025, soit une année pour sensibiliser et changer de véhicule si nécessaire.

Ce qui est prévu le reste de l’année 2024

A Marseille

La cité phocéenne a mis en place l’interdiction de circulation des Crit’Air 4 le 1er septembre 2023. La prochaine étape sera le 1er septembre 2024 avec les Crit’Air 3. Une étape importante qui fait beaucoup réagir sur place, car elle concerne tous les diesels d’avant 2011 ! 30 % des véhicules qui sont aujourd’hui en circulation sur l’agglomération ne pourraient plus circuler, une mesure qui touche fortement les quartiers modestes.

Ceux qui ont fait marche arrière

Comme indiqué en début de texte, le gouvernement a lâché du lest. Les métropoles qui devaient initialement suivre un calendrier strict mais qui respectent les seuils de pollution peuvent retarder, voire annuler, la mise en place de nouvelles restrictions. Toulouse a ainsi renoncé à interdire au 1er janvier les modèles Crit’Air 3. Reims avait aussi décidé de décaler de 2024 à 2029 l’interdiction de ces véhicules. A Paris aussi on a décidé de retarder à nouveau l’interdiction des Crit’Air 3, décalée carrément au 1er janvier 2025.

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