Si on a pour habitude de parler régulièrement des expérimentations françaises, on oublie trop souvent que de nombreux projets sont également en cours à l’échelle européenne. Lors du congrès EEVC, à Bruxelles, j’ai pu assister à la présentation de ZeEUS, un programme international visant à dynamiser l’introduction du bus électrique dans les grandes villes…
Initié en novembre 2013 et placé sous l’égide de l’UITP, l’Union Internationale des Transports Publics, le projet ZeEUS (Zero Emission Urban Bus System) rassemble une quarantaine de partenaires et bénéficie du soutien de la commission européenne à travers un financement de 13.5 millions d’euros.
Six constructeurs sont associés au projet (Volvo, Irizar, Solaris, VDL, Skoda et Alexander Dennis) avec des technologies 100 % électriques ou hybrides rechargeables. Au delà des véhicules, l’objectif est également d’expérimenter différents types de recharge lors de l’exploitation : charge rapide lors de certains arrêts, induction, charge normale etc…
Premiers démonstrateurs à Barcelone et Stockholm
La première phase concrète du projet ZeEUS a eu lieu le 14 octobre dernier, date à laquelle les deux premiers bus, des i2 d’Irizar, ont été mis en service à Barcelone. Ils seront suivis par un troisième modèle articulé de 18 mètres qui sera livré par le constructeur polonais Solaris en 2015.
Stockholm, qui a déjà réalisé un premier essai fin octobre, sera la seconde ville équipée et disposera d’un bus hybride rechargeable Volvo à partir du début 2015. Le bus y sera testé sur un circuit d’environ 8.5 km et bénéficiera d’un système de charge rapide automatisé à chaque terminus.
Parmi les autres expérimentations à venir, on notera celle de Londres qui prévoit d’expérimenter un bus hybride rechargeable à deux étages équipé d’un système de charge à induction. Début d’expérimentation prévue pour 2015…
Au total, le projet ZeEUS prévoit l’expérimentation de 35 bus à travers 6 pays et 8 villes européennes : Barcelone, Stockholm, Glasglow, Londres, Bonn, Munster, Plenz et Cagliari. Il est d’ailleurs triste de constater l’absence de villes françaises, preuve du manque d’intérêt ou d’information de nos élus sur ces projets européens…
Vers un guide du déploiement pour les décideurs locaux
Le projet ZeEUS comporte plusieurs objectifs. Le tout premier consiste à expérimenter des bus électriques de 12 mètres qui constituent aujourd’hui le standard utilisé dans de nombreuses villes. Ensuite, il s’agit d’évaluer l’impact économique, environnemental et sociétal de l’intégration de tels bus dans les flottes et de définir un ensemble d’outils destinés à accompagner leur déploiement. Pour les constructeurs, qui sont encore nombreux à « tâtonner » sur la technologie électrique, les expérimentations s’avèrent indispensables pour mieux calibrer leur offre et pour réaliser les ajustements techniques nécessaires.
Et pour compléter ses données, ZeEUS travaille de concert avec l’Observatoire du Bus Electrique qui assure un suivi de l’ensemble des déploiements réalisés à l’échelle internationale.
Le projet ZeEUS, qui arrivera à sa phase finale en avril 2017, permettra ainsi d’éditer un véritable « guide » à destination des opérateurs locaux qui permettra aux différentes problématiques qui pourraient être rencontrées. Celui-ci offrira également une série d’outils et d’analyses destinés à mieux orienter les décideurs vers la plus adaptée parmi l’ensemble des technologies proposées…
Commentaires
Mais quel dommage que la France n'y participe pas ! Pourtant il y a des projets dans le pays, comme à Paris ou à Nice.
Ce que je remarque dans le programme c'est qu'il y a un constructeur (Volvo) et deux intégrateurs (Irizar et Solaris), ces trois là ont intérêt à travailler ensemble.
Dans un monde capitaliste, quel intérêt les autres constructeurs ont à travailler ensemble si ce n'est dévoiler des secrets industriels aux autres participants ?
On a des constructeurs français très performants dans le domaine (PVI, BlueBus (ex Gruau bus), Heuliez bus), il manque juste la volonté politique de développer des TC électriques. Il faudrait déjà la volonté politique de développer des TC. Et c'est pas gagner quand je vois le nombre de projet de TC abandonnés ou modifiés suite aux dernières municipales (Toulouse et Angoulême par exemple).
S'il y a bien un secteur industriel qu'il est urgent de faire muter vers le tout électrique, c'est bien celui-là!
Quand on voit la vitesse moyenne d'un bus urbain, le temps passé à l'arrêt et surtout les nuisances engendrées lorsqu'ils roulent au gazole, l'électrique s'impose comme une alternative de choix.
Jusqu'à présent, le marché UE du bus urbain n'était pas suffisant à lui seul pour amortir des investissements spécifiques en faveur des bus urbains (les moteurs sont généralement dérivés de l'industrie du poids lourds).
Avec les besoins des villes chinoises, le constat n'est plus toutà fait le même, et pour cause...
Quant à l'hybride (diesel), ce n'est pas une solution très intéressante pour un bus qui circule exclusivement en ville du fait (capacité régénérative trop faible / aux besoins).
Vive le futur!
Un bus standard de 12 m c'est au minimum 24 places assises et 85 à 90 places au total.
Même à 50 % de sa capacité assise c'est 12 passagers.
En considérant qu'un véhicule en ville comprend 1,4 passagers, pour 12 personnes cela veut dire 9 voitures.
Habitant en ville, je préfère largement voir passer devant ma maison 1 bus avec 12 passagers que son équivalent de 9 voitures à la fois en terme de pollution qu'en terme de nuisance (et notamment sonore). Même si tous les VP étaient des VE (ce que je ne suis pas prêt de voir), les nuisances sonores seraient de toute façon plus importantes (voir pour se faire le classement des infrastructures bruyantes et notamment le Leq).
C'est sûr que déjà s'ils étaient tous hybrides ce serait déjà mieux (Bordeaux est à la pointe en ce domaine), et le top serait qu'ils soient électriques.
Cependant, compte-tenu qu'il n'y a déjà pas la volonté politique de développer les TC (voir choix politiques à Toulouse, Niort, Angoulême ou Nimes, etc.), je ne vois pas comment il pourrait y avoir la volonté d'avoir des bus électriques).
en heure de pointe, quand la circulation est la plus dense, c'est plutôt 150 % que 50 % le taux d'occupation de ces bus
en tout cas de mon expérience quand j'allais en bus au lycée
c'était proche des japonais tassé dans leurs trains
et au niveau place de parking on peut aussi regarder le nombre de personnes en attente aux arrêts et convertir ça en place de parking libérée ... (même en places de scooter/mob/vélo pour le cas des étudiants)
dans les grandes ville il y a plus d'utilisateurs de TC que de VP (Nantes, Paris ...)
mais on entend bien les automobiliste râler quand on facilite la vie de ces usagers à leur détriment (d'un autre côté une partie des automobilistes n'ont pas vraiment le choix)
pour la place du TC, ça doit dépendre énormément des municipalités (qui doivent expliquer les impôts locaux à leur électeurs), chez moi c'est plutôt positif
ça va jamais assez vite, mais ce sont des choses qui prennent du temps à mettre en place (bus en cite propre ... 2-3 ans de travaux pour chaque tronçon + le temps des études et accord des différentes municipalités de bords différents)
il me semble pourtant que la ville est le lieux privilégié pour l'hybride
arrêts et redémarrages fréquents, ça correspond bien mieux à l'hybride que vitesse stabilisé
pour la pollution en ville le tout électrique est bien sûr préférable