Toujours très sceptique quant à l’essor de la voiture électrique, Carlos Tavares appelle les Etats européens à prendre leurs responsabilités pour favoriser le développement des infrastructures de recharge.

Alors que les nouvelles réglementations européennes incitent clairement les constructeurs à accélérer l’électrification de leur gamme, Carlos Tavares, Président du groupe PSA mais aussi de l’ACEA, l’association des constructeurs européens, appelle les Etats membres de l’Union à « créer les conditions pour que les consommateurs qui achètent les véhicules électriques puissent les charger ».

« Les Etats doivent financer les infrastructures et choisir le niveau de densité minimal, en amont de la mise en application des normes. C’est en tout cas cette proposition que je vais soumettre dès cette semaine aux membres du board de l’Acea » a-t-il indiqué lors du salon de l’automobile de Genève.

Electrico-sceptique

Si PSA a bien confirmé l’arrivée de modèles électriques et hybrides rechargeables à travers les nouvelles plateformes eCMP2 et EMP2, le groupe français avance en « marche forcée » et fait partie des constructeurs les plus sceptiques en matière de technologies électriques. En septembre lors de la dernière édition du salon de l’automobile de Francfort, Carlos Tavares avait déjà fait part de ses réserves quant à l’avenir de la filière.

« D’un point de vue sociétal, beaucoup de zones d’ombre subsistent, notamment au niveau de la propreté de l’énergie électrique, l’empreinte carbone de la fabrication des batteries et des extractions de la matière première » a insisté le patron de PSA à Genève, craignant qu’un « electric-gate » ne vienne frapper la voiture électrique dans les années à venir. « Sur point, je peux dire que la responsabilité des Etats est claire car ce sont eux qui ont porté le choix de la technologie électrique, qu’ils jugent comme étant la meilleure pour répondre aux normes toujours plus drastiques des émissions de gaz carbonique » a-t-il ajouté.