
Plutôt sévère lors d’une première analyse publiée en 2017, un rapport suédois revient sur ses calculs cette année et livre un bilan plus vert de la production des batteries de véhicules électriques en termes d’émissions de CO2.
En 2017, l’IVL, Institut de Recherche Environnementale Suédois, avait publié une étude sévère sur les batteries de voitures électriques. Commissionné par l’Agence suédoise de l’énergie, le rapport annonçait que le cycle de production équivalait à des émissions de CO2 de 150 à 200 kg par kWh de capacité. Pour une Renault ZOE (52 kWh), cela donnerait ainsi 45,5 g/km pour une durée de vie de batterie modeste de 200.000 km.
Toutefois, au vu des évolutions dans le domaine, l’Institut a revu ses calculs et publié une version 2019 révisée.
Une meilleure efficience grâce aux grandes usines
« Les émissions sont maintenant inférieures, car les usines de batteries ont amélioré leur rendement et tournent à plein régime, ce qui les rend plus efficientes », précise le chercheur Erik Emilsson. Dans la précédente étude, sa collègue Lisbeth Dahllöf avait notamment souligné que « l’électricité utilisée dans les usines de batteries utilisait un haut taux d’énergie fossile ».
Avec ces nouvelles données, la V2 de cette étude annonce des émissions de CO2 entre 61 et 106 kg/kWh. En moyenne, la ZOE n’émettrait ainsi que 21,7 g/km à la production de batterie. C’est deux fois moins qu’auparavant et proche des résultats trouvés par d’autres études. Celle de l’Argonne National Laboratory et du PEFCR indiquaient 73 et 77 kg/kWh.

Aussi, ces chiffres sont variables selon le type de batteries. Selon la technologie, la teneur en nickel, cobalt, manganèse et lithium peut évoluer. Au total, les matériaux nécessaires à la cathode représentent 37% de l’énergie, les cellules 19%, l’électronique 9%, le reste 35%.
Pour revenir aux usines de batteries, leur développement en Europe va de pair avec une énergie moins fossile. Les principaux sites, localisés en Allemagne, Hongrie et bientôt en Suède et Pologne, sont plus vertueux que ceux implantés en Chine, premier fournisseur mondial.
D’autres points à améliorer
Afin d’abaisser le taux de CO2 sous les 60g, « les émissions venant des opérations minières et de la transformation des matériaux doivent être réduites, avec une plus grande proportion de matériaux recyclés » citent les auteurs du rapport.
Toutefois, l’étude pointe de nouveau la problématique des risques à l’approvisionnement des métaux et le recyclage des batteries. « En Europe, le cobalt, le nickel et le cuivre sont actuellement recyclés avec une très grande efficacité », affirme IVL, « mais il existe peu de recyclage à grande échelle du lithium, à cause des coûts ».

Une autre évolution sera celle des batteries. « La quantité de nickel est appelée à augmenter, et celle du cobalt à diminuer » peut-on lire, or l’extraction accrue du nickel « pourrait en conséquence être un risque ».
En conclusion, la production des batteries est une industrie encore jeune. Avec une énergie verte, une échelle de production plus importante, un approvisionnement plus contrôlé et à partir de recyclage plus vert et des batteries améliorées, le bilan CO2 est appelé à fortement baisser dans le futur. Encore peu développée, la solution de seconde vie des batteries pourrait elle aussi contribuer à l’amélioration du bilan environnemental de la filière.
Le CO2 par tonne de batterie est une chose.
Mais aucune données sur la pollution et déforestation générée par l’extraction minière nécessaire aux batteries. Le VE n’est évidemment pas le seul responsable mais il contribue à augmenter la demande et la pression sur les eco-systemes.
dèja ça commence mal, sur le camembert avec la NMC111 (techno de 2012 sur le zoe 22kWh). Aujourd’hui avec la NMC811 on est quasi 2x mieux en énergie spécifique, soit 2x moins en kg pour la même énergie : bilan de conso en gCO2/kWh à diviser par 2 !
Oui , l efficacité vient de l industrialisation, comme dans beaucoup de domaines, a méditer par ceux qui veulent du local , du fait soi-même etc..la porte ouverte aux gaspillages..
Le problème est que les gens ont déjà retenus les chiffres de la précédente étude et donc cela va être compliqué d’arriver à contredire tous les propos des anti-VE
Le choix de l’Allemagne ou de la Pologne pour les usines de batteries est vraiment malheureux. Ces pays ont l’électricité la plus carbonée d’Europe ! Cf. ElecticityMap
A quand les batteries au graphène ! 🤔
Attention ces chiffres ne sont que pour l’émission lié à la fabrication des batteries. Il faut rajouter le c02 émis pour la production d’électricité.
C’est énorme ! Du coup, un VE devient vraiment beaucoup plus écologique qu’une thermique, même les model S. Mes calculs : http://kru.fr/ve/co2.php
C’est sûr que le bilan carbone des batteries va s’améliorer … quand elles seront faites avec une énergie propre en ACV. Le problème est quand aurons-nous ces nouvelles batteries sur nos VE ? Pas en 2019 déjà, car même si elles commençaient à être assemblées en UE, il faut aussi résoudre le problème de l’extraction du minerai et de sa purification très énergivore, surtout encore essentiellement faites dans des pays pas très écolos. Ne rêvez-pas, les VE qui sortent actuellement et jusqu’en 2025, à mon avis, seront encore avec ce ratio de 150 à 200kgCO²/kWh. En 2025, là les choses vont changer, car déjà la production UE sera opérationnelle et les sources « plus propres » des matériaux identifiées. A suivre …
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C’etait previsible, mais ca reste une excellente nouvelle, et en plus la baisse a ete assez rapide ! Par contre, Allemagne et pire encore, Pologne ne sont pas encore au top de l’energie propre. Dommage que la France ne soit pas plus engagee sur cette voie de la production de batteries.
Et si le recyclage du Lithium est si couteux,
– d’une part j’aimerais bien savoir combien coute 1T de lithium recycle contre 1T de lithium extrait,
– d’autre part, le recyclage de certains materiaux serait un bon domaine ou l’UE pourrait investir des credits de recherche,
– et enfin, pourquoi l’UE n’imposerait-elle pas (des quotas de materiaux recycles dans la production de batteries, mais c’est difficile car l’offre est actuellement tres faible, ou alors mlieux,) des obligations de recyclage par constructeur pour les batteries qu’ils ont vendues (apres 2e vie en stockage stationnaire, tracabilite obligatoire), ce qui aurait pour effet de stimuler la recherche privee, et accessoirement, stimulerait une utilisation honnete de la blockchain si souvent decriee…..
Beaucoup de jeunes qui ne trouvent pas de travail devraient-ils s’intéresser à une formation dans le recyclage des batteries ?