Le domaine de la voiture électrique n’est peut-être pas aussi simple qu’il n’y parait. Il est temps d’aider le grand public à mieux appréhender le sujet.
Alors qu’il y a encore seulement quelques années, le sujet de la voiture électrique ne concernait qu’une part infime des automobilistes, celle des férus d’innovation – souvent primo-adoptants –, et que les professionnels du secteur se comptaient presque sur les doigts d’une main, il touche désormais le grand public. Le très grand public, même, puisque selon divers sondages et enquêtes, il se dit que près de 6 Français sur 10 envisageraient d’acheter une voiture électrique[1] d’ici 2030 (chiffres très variables selon la date, la source et la proximité de l’achat).
Des chiffres d’intentions encourageants, mais qui masquent une autre réalité, que l’on constate fréquemment dans les marchés en forte croissance : le manque de « culture » du secteur en question. Si les très jeunes générations ne semblent pas avoir de problème (même s’ils sont encore assez rares, on commence à rencontrer de nouveaux conducteurs qui n’ont jamais possédé de thermique, et dont la première voiture est une électrique), il n’en va pas de même pour l’ensemble des futurs électromobilistes.
Avec une conséquence directe : comme pour tous les secteurs en développement exponentiel, l’acculturation, et même la formation, peuvent constituer un élément clé en matière d’acquisition des connaissances nécessaires, des bons gestes et des bonnes pratiques en vue de ne pas rouler « idiot ».
Car, contre toute attente, si la technologie est relativement simple, puisqu’une voiture électrique compte beaucoup moins de pièces que son équivalent thermique, et qu’un moteur électrique est moins complexe qu’un moteur à énergie fossile, le secteur donne l’impression – vraie ou fausse – de s’étoffer, de se spécialiser, et donc se complexifier au fur et à mesure qu’il grandit. Une tendance qui transparait notamment au sein des réseaux sociaux, où l’on ne compte plus les groupes et forums sur le sujet. Des groupes qui, loin de se cantonner à réunir les fans de diverses marques, agrègent également avec beaucoup de succès et d’engagement des milliers de membres autour de sujets comme les réseaux de recharge, les bonnes pratiques en matière de gestion de la batterie, ou encore les trucs et astuces pour améliorer la vie de l’électromobiliste.
Quand on observe ces forums, ou simplement quand on aborde le thème de la voiture électrique avec des personnes de son entourage, l’on comprend qu’il y a souvent plus de questions que de réponses, et que le besoin d’en savoir plus est prégnant au fil des discussions. De quoi s’interroger sur la pertinence de fournir un corpus de formation qui couvrirait l’ensemble des questions que pose la transition vers l’électromobilité.
Au-delà des mesures gouvernementales ou des propositions censées inciter à passer à l’électrique, le mot-clé semble être la vulgarisation. C’est déjà ce qu’Automobile Propre s’efforce de faire à travers ses rubriques comme La Minute Branchée, La question du jour, et même dans une certaine mesure avec son podcast.
Mais c’est loin d’être suffisant. En observant le secteur, on identifie essentiellement cinq grands thèmes sur lesquels une meilleure connaissance semble nécessaire de la part du grand public, qu’il s’agisse d’acculturation ou de formation à proprement parler. Les voici.
Lutte contre les fake news
C’est sûrement l’un des principaux enjeux pour une meilleure connaissance du sujet, notamment pour lutter de façon efficace contre les préjugés, les idées reçues et tout simplement l’intox autour de la voiture électrique. L’idée n’est pas d’affirmer à tout crin que cette dernière est LA solution ultime et unique à tous les problèmes de la planète, mais de dire qu’elle peut – à défaut d’être totalement propre – d’une certaine façon contribuer à rendre les déplacements moins polluants. Il suffit de parcourir encore une fois les réseaux sociaux pour réaliser à quel point la tâche est immense, tant les fausses informations circulent sur le sujet, avec souvent ce petit fumet complotiste qui évoque même parfois la rhétorique antivax. Encore une fois, Automobile Propre fait le job, mais il faudrait une vraie task force d’experts pour faire œuvre de pédagogie en toute transparence sur les plateformes. Il y a du boulot.
Formation à la connaissance des fondamentaux de l’énergie électrique
Pas sûr qu’aujourd’hui la majorité des apprentis électromobilistes fassent vraiment la différence entre kW et kWh (même nous, il nous arrive de nous tromper, même s’il s’agit le plus souvent d’une faute de frappe). Pareil pour comprendre la subtilité entre une infrastructure 400 volts ou 800 volts, et leurs conséquences sur la puissance et le débit de charge. Sans parler des bonnes pratiques à la borne de recharge, ou de la façon de bien utiliser le freinage régénératif (ou pas) pour obtenir un peu plus d’autonomie. D’ailleurs, commencer par compulser un bon lexique serait une bonne idée.
Formation à la conduite
Certes, les fondamentaux restent les mêmes, mais conduire une voiture électrique représente tout de même une expérience différente, et souvent nouvelle pour certains utilisateurs. Passons sur l’absence de boîte de vitesse qui surprendra surtout ceux qui viennent d’une thermique à boîte mécanique, mais peut-être aussi ceux qui utilisaient déjà une boîte auto. Car là, à part sur la Porsche Taycan ou l’Audi e-tron GT, il n’y a plus de boîte du tout, ce qui induit un changement d’attitude dans le dosage de la pédale d’accélérateur… et l’absence de levier ou de palettes. Idem pour la gestion de la puissance, souvent immédiate, notamment en raison du couple important des moteurs électriques, ce qui peut parfois surprendre. Apprendre à anticiper le comportement des piétons qui ne vous entendent pas arriver malgré l’AVAS devrait aussi faire partie du cursus de l’élève en conduite électrique. Quant au freinage régénératif, crucial en électro-conduite, voir chapitre précédent.
Formation à la gestion de la charge
On évite de charger au-delà de 80 %, et ce pour plusieurs raisons. D’une part pour ne pas squatter inutilement un chargeur public si d’autres attendent leur tour, mais aussi pour ménager ses batteries, qui n’apprécient pas trop les charges trop importantes répétées de façon fréquente. Enfin parce que la courbe de charge a cela de particulier qu’elle s’effondre souvent au-delà de 80 %, ce qui est totalement contre-productif en termes de gestion du temps de trajet. Il y a énormément d’autres facteurs qui interviennent dans la gestion de la charge et qui nécessiteraient probablement une bonne formation, ou au moins une initiation. Connaître, installer et prendre en main les bonnes apps spécialisées comme ABRP (entre autres) pourrait faire partie du cursus.
Formation des vendeurs
Nous l’avons déjà évoqué, une bonne formation des vendeurs en concession est primordiale. Si cette dernière a probablement fortement progressé au cours des mois, il reste encore sûrement du chemin à faire pour que ceux-ci possèdent l’expertise et l’expérience que l’on est en droit d’attendre d’eux quand il s’agit de dépenser une somme conséquente pour passer à l’électrique.
Alors, qui s’y colle ?
On le voit, le sujet est vaste, l’innovation y est incessante, et les acteurs de plus en plus nombreux. De quoi ouvrir un boulevard pour imaginer des modules de formation pour tous publics qui seraient propices à une transition énergétique plus rapide et mieux comprise. Reste à savoir qui est à même de s’emparer du sujet. L’état ? Des organismes spécialisés ? Les marques automobiles ? Des médias comme Automobile Propre ? Probablement un mix de toutes ces compétences (même si l’on sait que l’état n’a généralement pas bonne presse dans ce type d’initiative).
En tout cas il y a de la matière pour qui veut réellement faire œuvre de pédagogie.
[1] source
J’ai vu pas mal d’arguments intéressants dans les commentaires qui défendent ou discréditent la VE.
Mais je pense qu’il faut prendre un petit peu de recul et se rappeler pourquoi on s’est « e**erdés » à inventer la voiture électrique.
Alors certes, il y a un besoin de pédagogie sur la VE, comme pour toutes les nouvelles technologies.
Mais là où ça pèche énormément c’est au niveau de la compréhension, par le grand public, de la complexité et de la gravité du changement du climat. (Et à ce niveau ci les fake news sont d’un autre ordre de grandeur).
La communauté scientifique s’est penché sur le sujet depuis suffisamment longtemps pour qu’on puisse en conclure avec certitude que la combustion effrénée de combustibles fossile nous mène droit dans le panneau. Seulement voilà, le déni est très fort tant qu’on a pas reçu eu une explication claire et complète du problème.
Ce qui fait que je suis prêt à parier que, même sur ce forum, plus de 50% des gens considèrent la modification du climat comme un problème certes, mais un problème parfaitement gérable qui n’affectera pas tant que ça nos modes de vie…
Je vais être parfaitement honnête avec vous. Je ne me suis pas acheté une VE pour des raisons écologiques mais financières (A la longue ça me reviendra moins cher). C’est seulement après mon achat que je me suis repenché sur les questions énergétiques et climatiques et je suis vraiment tombé de ma chaise quand j’ai réalisé quand fait je n’avais jusque là pas compris grand chose au problème, alors que j’ai pourtant une formation scientifique…
Bref, revenons à nos moutons.
Concernant la VE il faut être parfaitement honnète. Aujourd’hui, le passage à l’électrique ne se fait pas sans un certain nombres de compromis. Elle nécessite vraiment un changement dans nos habitudes et les trajets longs sont clairement plus compliqués qu’avec une thermique.
Mais soyons réalistes. Ces inconvénients, aussi chiants et nombreux soient-ils, sont incroyablement anecdotiques face à toutes les **** qu’on risque de se prendre dans la figure quand on verra le prix des denrées alimentaires augmenter, conjugué à l’immigration climatique, conjuguée aux conflits sociaux, conjugués à l’augmentation du coût de l’énergie, etc…
L’avenir de la voiture électrique est vraiment incertain, mais celui de la voiture thermique est écrit dans le marbre.
A mon avis le plus difficile n’est pas tellement de bien gérer sa VE, c’est plutôt d’avoir suffisamment de connaissance du sujet pour faire le bon choix de modèle quand on veut s’en acheter une !
Sinon, comme pour l’eau en bouteille, on peut se laisser guider par la publicité pour choisir sa marque et son modèle, mais ça me semble assez risqué (on risque fort d’acheter un modèle où le concessionnaire marge bien, mais qui est inadapté à nos besoins et contraintes)
C’est pour cela que personnellement je fais l’effort de suivre chaque semaine l’essentiel des articles et commentaires de ce site internet, afin d’être capable, le jour où je serai décidé à franchir le pas, de savoir par avance et par moi-même le modèle qu’il me faut, sans attendre les conseils intéressés du commercial.
Mais c’est beaucoup de boulot ! Et ça évolue sans cesse !
Mais si on ne prend pas le train en marche dès le début on va être méchamment largués !
Merci à tous pour vos commentaires très instructifs et cela fait avancer le débat j’espère que Hyundai et consorts lisent attentivement tous ce que vous dites.
Mais oui, ce qu’il faut pour que les gens comprennent l’urgence climatique et le besoin de se retrouver a prendre des crédits à vie pour avoir un déplaçoir qui ne leur convient pas, tout en ayant a supporter le vrombissement des 40 éoliennes de 300m de haut au bout de leur jardin, c’est évidemment un SÉJOUR EN CAMP DE RÉÉDUCATION.
Bonjour,
Personnellement, quand on m’interroge sur l’autonomie, je précise bien que l’autonomie WLTP est un chiffre artificiel dont la seule utilité pour moi est de comparer les autonomies. Puis je précise en citant la différence entre 130 km/h ou 80km/h et même 40 km/h.
(Mais en thermique le problème est voisin quant aux différences en fonction de la vitesse, mais ça ne se voit pas, il suffit de s’arrêter à la pompe)
La tendance est inéluctable. Alors pourquoi parler de cette résistance au changement. Quand tous les centres-villes seront interdits aux thermiques et que les véhicules neufs seront tous électriques, les plus résistants s’y mettront aussi. Personnellement, je roule en Tesla Model S depuis 2015 (c’est ma deuxième) et ça n’est plus un sujet de discussion. Petits trajets avec le plein tous les matins (recharge sur une prise domestique 32 A) ou grands trajets sans aucun problème grâce aux superchargeurs de Tesla et le privilège de la gratuité à vie pour ma Tesla Model S 100D acheté en 2018. Elle a 81000 km, n’a subi aucun problème et tout cela sans une seule révision (ce n’est pas obligatoire chez Tesla). Il faut juste changer les pneus et les balais d’essuie-glace quand c’est nécessaire. Alors OK, l’investissement est élevé (un peu plus de 100 000 euros) mais on s’y retrouve largement au niveau du coût de l’énergie, du coût de l’entretien, sans parler du niveau confort et des performances qui ne vous feront jamais regretter la meilleur thermique (Classe S de Mercedes par exemple). Aujourd’hui il en existe de beaucoup plus abordables. L’offre s’élargit à vue d’œil.
Article intéressant et les commentaires viennent compléter de manière très concrète la réalité du terrain des utilisateurs de ve.
Au quotidien ,Ssi on dispose d’une prise de charge accessible tous les soirs, n’importe quel ve ,fera l’affaire pour les trajets pendulaire (dans 90-95% des foyers je pense)
Un 2 eme véhicule ve sera le 1 er en utilisation quotidienne pour le foyer.
Rien de compliqué, et économies d’usage , de carburant . . . Dans ce cas c’est tout benef 👍
Et pour tout ceux qui ont la nécessité de 2 véhicule dans un foyer (et l’acces a une prise) . Le 2 eme devrait de tte évidence etre un ve. Et il roulera majoritairement toute l’année.
Pour les long trajets ,ca reste une autre histoire. . . Meme avec un ve a « grande autonomie » les contraintes sont reelles.
Autonomie reduite sur autoroute , reduite encore plus en hiver, reduite si coffre de toit ou porte velo, necessite de charge répétées en route, probleme de bornes rapide squatée, en panne ou occupée. . . Probleme de charge a destination pas tj evidente. Cartes diverses et variés, puissance de charge aleatoire , charge lente/rapide, coût de la charge en itinérance quasiment équivalente aux fumantes. . . C’est pas simple, et Ca releve vite du parcours du combattant…
Et sans compter le scandale a venir des grand départ en vacances en Ve avec un reseau de bornes rapidee sous dimensionné et saturé. . .
Donc on peut comprendre que tt bien pesér les gens n’ont pas tellement envie de « se prendre la tête » . Surtout qu’un ve grande autonomie c’est un budget conséquent. .alors si en plus il y a des contraintes galère. . .
« ce petit fumet complotiste qui évoque même parfois la rhétorique antivax »
Il dit qu’il voit pas le rapport…
Je rejoins plusieurs commentaires,
1. La principale Fake news c’est la différence entre l’autonomie normalisée et la réalité 400 ou 250 km d’autonomie en période un peu fraîche, c’est pas rien.
Ça serait bien d’être clair avec ça
Mon retour d’expérience
Avec ma Zoé de 2014, j’ai fait une fois 160km batterie 22 kWh!!! Pour le coup mieux que les consommations théoriques, ce qui n’est plus le cas avec ma nouvelle Zoé 50kwh. J’arrivais à tenir 14,5 kWh/100 km, maintenant c’est plutôt 19,5 , mais ça va baisser j’espère avec les beaux jours.
Du coup plutôt 250 km sur les 390 annoncé
2. Le pb de la recharge pour ceux qui n’habite pas en maison individuelle.
Mais je souligne 2 plus.
1. Le coût des voitures électriques d’occasion, notamment des Zoé est vraiment intéressant
6000€ pour une zoé de 2014;
Ma Zoé neuve déc 2021 achetée 22000€ pour une valeur neuve de 35000 ( bonus 6000 + remise garage proche de 7000),
2. A propos de la recharge:
Si vous habitez une maison équipée de panneaux solaires, alors là, ça devient magique, vous faites le plein uniquement avec le soleil…
Sur l’année pour ce qui me concerne, c’est env 75% de recharge solaire…
Des réticents pour passer à l’électrique, il y en a plein les rues (ou réseaux sociaux), par contre quand il faut remplir les réservoirs, c’est la fin du monde et j’en passe pour le top 5 des revendications:
1- Il faut baisser les taxes (souvent entendu dans la bouche d’écologistes)
2- Il faut bloquer les prix des carburants (bas voyons les producteurs de pétrole vont se bousculer pour livrer la France)
3- Il faut passer la TVA à 5.5% sur l’essence (variante du point 1-)
4- Il faudrait un chèque énergie plus important, ou plus fréquent (on repousse le problème à demain comme si tout allait se solutionner d’un coup de baguette magique)
5- Il faut utiliser les transports en commun ou le vélo (mince, ce n’est pas un arrêt de bus ou une gare devant chez moi mais des vaches dans un champ; et j’habite à 20km de mon travail!)
On culpabiliserait presque à avoir fait construire ça maison au milieu des champs et à ne pas rentrer dans le moule de la densification urbaine, source de concentration de pollution.
Mais rarement on se pose la question « j’ai 2 voitures, et si je passais à la voiture électrique pour mes déplacements quotidiens? »
Ou la voiture électrique c’est top cher (et oui tout est cher)
Je pense qu’il y aurait surtout une formation à donner pour apprendre à planifier le trajet parce que c’est ce qui fait le plus peur.
Peut-être aussi, apprendre à inverser les priorités : s’il faut se coltiner une énorme bagnole toute l’année pour faire 3-4 sorties longues par an, il serait peut-être plus judicieux de choisir un véhicule économique qui correspond au besoin de toute l’année et de louer le véhicule adapté aux vacances quand il y en a besoin.
Un Espace, un grand Scénic ou un grand SUV reviennent à plus de 0.50€/km et bien plus pour le premier. A 20’000km/an, ça fait au moins 10’000€/an. Descendre à 0.25€/km pour 16’000km dans une petite voiture, ça fait 4’000€/an et ça laisse 6’000€ pour les 4’000 derniers km en se faisant plaisir pendant les vacances. Bonus : on ne se casse pas les pieds à garer toute l’année un monstre de 4.60 – 5m.
En matière de fake news, les constructeurs en connaissent un rayon, à commencer par le cycle WLTP.
Il est difficile de faire pire.
Pour la démocratisation du VE, il ne faut surtout pas entrer dans l’explication des fondamentaux de l’énergie ! Quel conducteur de thermique sait expliquer ce qu’est l’indice d’octane ? Je connais à peine le mot… et on s’en fout pour conduire une voiture.
De même, arrêtez de faire croire qu’il faut réapprendre à conduire. On parle de monsieur/madame tout le monde pas du geek hypermiler qui veut se faire plaisir en optimisant son parcours à la seconde.
La démocratisation, c’est juste dire « tu conduis comme d’habitude et quand la voiture te dit qu’il faut te brancher tu le fais »… et une simple explication charge rapide, charge lente et basta ! Arrêter de faire croire que l’électrique est un monde d’initiés !
Y a pas mal de taf. Un moyen est aussi de pousser les auto écoles a pousser les VE ET apprendre les spécificités.
L’autre truc c’est l’éducation des politiques a financer des choses correctes : a savoir des infra de recharge où on paye au kWh pas au temps branché. Avec support CB…
J’ai pas mal travaillé en automobile, la majorité des automobilistes n’a que faire de la technique, il n’y connaissent absolument rien et cela ne les intéresse surtout pas, c’est juste un déplaçoire point À point B.
Leur connaissance de l’automobile se limite à essence ou diesel et à la jauge. La couleur, la marque et la taille du coffre sont bien plus importants.
Les histoires de charge, de prise, d’autonomie c’est pour les geeks et les ingénieurs.
Tant que ce ne sera pas simple, intuitif et utilisable par un gamin de 5 ans (comme un iPhone) cela restera une niche.
Après personnellement je ne cherche pas non plus à convaincre à tout prix.
La majorité des gens que je connais ne franchissent pas le pas, non pas à cause du fait qu’ils ne comprennent pas les VE mais au contraire parce qu’ils ont bien compris.
Les principaux freins ce ne sont pas les fakes news ou le manque de pédagogie mais bien le prix d’achat en premier lieu, ou plus exactement le rapport prix/prestations. Beaucoup roulent en VT d’occasion acheté moins de 10 k€. Même avec les économies de carburant ils n’amortiront jamais un VE neuf par rapport à un VT d’occasion récente équivalent.
Ensuite avec ce même VT à moins de 10k€ (voire encore moins, voire du neuf chez Dacia par exemple) ils peuvent traverser la France plus vite et plus facilement qu’avec le plus cher des VE. Certaines personnes que je connais font plus de 500 km chaque WE avec leur monospace diesel, la famille, les vélos, les chiens etc… avec un timing plutôt serré. Je leur conseille quoi comme VE sachant qu’ils ont un budget de 10-15k€? Une Spring à 12k€ mais qui ne fera pas le job ou une TMY à 60k€ largement hors budget? Dans un cas comme dans l’autre c’est rédhibitoire.
Les offres sont là mais ne matchent pas avec ce que les gens ont en terme de rapport prix/prestation avec les VT (à part certaines niches comme les berlines et SUV sportifs allemands à plus de 50k€ qui se font tailler des croupières par Tesla, mais pas la majorité qui cherche juste une voiture polyvalente ville-autoroute qui ne leur coûtera pas un bras).
Ensuite un gros frein aussi ce sont les batteries actuelles qui perdent de la capacité de manière inéluctable. Pour beaucoup de gens c’est difficile d’accepter que son véhicule se dégrade comme ça. C’est comme si un VT consommait de plus en plus chaque année ou que le réservoir diminuait d’autant, et ce de manière inéluctable, même en y faisant très attention. Idem entre été et hiver. Déjà que les VE ont moins d’autonomie que les VT, si en plus ça diminue au fil du temps comment on fait? Et si la batterie n’est plus sous garantie combien ça coûte à remplacer?
3e frein : les possibilités de recharge. Pour ceux qui habitent dans une maison individuelle c’est évident, pour ceux en habitat collectif ça l’est beaucoup moins. En faisant l’exercice de trouver des bornes publiques à moins de 10 min à pied de chez eux ou de leur travail ça marche pour certains mais pas pour d’autres.
Acheter un VE aujourd’hui est plus un acte militant qu’une évidence pratique ou financière. Il faut déjà en avoir conscience pour être crédible. Beaucoup me disent que c’est sympa les VE (agrément de conduite, moins de dépenses de carburant et d’entretien) mais qu’ils attendent la prochaine génération qui aura plus d’autonomie, chargera plus vite, avec des batteries plus durables et surtout coûtera autant voire moins qu’un VT thermique équivalent. Comment leur donner tort? Tous veulent un VE, mais en 2030.
Donc je ne dis pas qu’il ne faut pas de pédagogie, de démonstrations et de lutte contre les idées reçues et autres fake news, mais ce n’est pas réellement ça le fond du problème. Les VE ont encore des lacunes et il faut le prendre en compte.
Perso j’en rajouterai deux et non des moindres, l’autonomie sur les grandes distances qui va monter ses limites au fur et à mesure du développement du VE et la recharge en ville et en copropriétés.
Se cantonner sur la formation et les fake news me paraît léger.
Je ne pense pas non plus que de ne pas connaître la différence entre les KW et les KWh soit vraiment un obstacle. L’EDF nous envoie des KW et nous facture des KWh et ça ne gêne personne.
On devrait commencer par éduquer les concessionnaires.
Et ne faire rouler les vendeurs qu’en VE.
En fait ce que j’ai remarqué c’est que rien ne vaut une bonne démonstration en vrai.
On a beau parler, expliquer, les gens ont du mal à se projeter.
On fait un petit tour dans un VE, on teste l’accélération, le freinage régénératif, ensuite un petit tour à une borne rapide DC puis une lente AC et voilà, on a fait le tour, les gens percutent tout de suite et très souvent sont convaincus.
Le frein premier pour les acheteurs de VE qui n’y comprennent pas grand chose, c’est l’autonomie et l’information complètement fausse que représente le cycle WLTP. Quand vous parlez VE a quelqu’un qui n’en a pas, c’est la première et unique interrogation qui sort.
Tant qu’on affichera 500 km d’autonomie sur un VE qui ne sera en réalité pas capable d’en faire plus de 290 km, le consommateur ne comprendra pas quelle m… on essaie de lui refourguer. Et dans ce domaine, les politiques et les lobbys automobiles surpuissants sont entièrement responsables de la situation.
Aborder le VE par son côté complexe n’est pas la bonne méthode.
Aujourd’hui la population de base n’y connait rien, la presse en général ne vehicule que des concepts rapide et souvent partial.
Notre culture du thermique est ancienne, depuis notre plus jeune age on circurle dans des VT, on va au garage ou on regarde ou on fait de la mécanique, dans notre entourage il y aura toujours quelqu’un qui gère le VT. Une pere une frere une copine….
Le VE pour le moment il n’y a pas d’info, quelques site comme automobile propre, le reste de la presse en est encore a faire le match VT VE etc etc
Les garagistes n’ont pas encore les competences et les concessions commence a voir le VE arriver avec des formations.
Personnelement je vois mon entourage qui n’y connait rien, cela n’empeche pas de rouler en VE.
En revanche pour arriver a appréhender l’univers du VE des connaissances de base en électricité son indispensable…et comme la majorité n’a pas les bases il va favoir expliquer rabacher rabacher.
Chaque transition est difficile.
La compétence en électricité est également indispensable pour avoir une compréhension de la transition énergétique. L’incompétence de la population permet à nos elites de s’affranchir de la réalité pour justifier les choix technologique obsolète et couteux.
vous compliquez inutilement. rien de plus simple que de conduire un VE.
les conducteurs de thermiques ne sont pas mécaniciens non plus.
faut pas se prendre la tète, les batteries ont évolué, vous faites le plein selon vos besoins, c’est tout.
la ou c’est + compliqué c’est toujours les multiples badges et le manque de bornes. quand il y aura la CB partout, ça ira beaucoup mieux.
Juste expliquer que brancher sa voiture a domicile, c est plus simple que de faire le plein de carburant. Et que si l on ne peut pas ca peut devenir contraignant et demande une organisation.
Pour la charge a 80%, déjà que l autonomie de beaucoup de modèle est faible, je préciserai juste que ne pas charger a 100% genre 90 max permet en plus de préserver la batterie sur du long terme, d avoir le frein a moteur avec recupartion d energie et d economiser les plaquettes de freins. Et la tu enchaines sur le coup d entretien bien plus faible.
À titre personnel, je pense qu’il est inutile d’essayer de faire comprendre quoi que ce soit à un consommateur. Un smartphone est bien plus compliqué à utiliser qu’un VE et il s’en vend des milliards. La seule façon de vendre un produit, c’est la pub. Les publicitaires sont experts depuis longtemps pour rendre désirable tout et surtout n’importe quoi, ils feront pareil pour le VE.
Il y a quelques années, un représentant de Renault , à qui on avait présenté le petit fascicule pour débutant, nous avez répondu qu’ils font des voitures pas de la pédagogie.
C’est toujours d’actualité.
https://cloud.acoze.org/index.php/s/BT9qxpJnqz3oqSv
Merci AP pour votre analyse bien résumait.
Maintenant il y a peu de chance que AP puisse convaincre des gens qui ne suivent pas vos articles, et des débats contradictoires sur le sujet devraient avant tout êtres proposés sur des chaines publiques.
C’est un sujet important qui mérite autre chose qu’une intervention de 5 minutes d’un ministre ou de journalistes tous aussi peut instruits et crédibles. Des débats doivent se dérouler avec des contradicteurs pour convaincre et non imposer, » 60% envisagent un ve avant 2030″ et 100% seront (théoriquement) obligés en 2035 ?!
Vous vous fourrez le doigt dans l’œil.
S’il faut commencer à apprendre les kwh, la recharge à 80%, ou je ou ne sais quoi encore alors la démocratisation du VE sera lente.
Ce que l’utilisateur veut c’est un système simple : tu appuies sur démarrer et çà démarre à tous les coups, un coût d’entretien faible, une recharge facile, une autonomie raisonnable, … et bien entendu un prix de l’énergie bon marché.
Donc on oublie les seuils de charge conseillés, les multi-cartes pour recharger, les multiples formats de prises, les charges AC DC, les modes de regénération, etc… Il faut faire simple, il faut à avoir à expliquer le moins possible à l’utilisateur.
Je conçois des produits au quotidien. Je le fais dans le but que l’utilisateur n’ait pas besoin de mode d’emploi pour les utiliser, qu’il n’ai pas à revenir vers moi pour me poser des questions, que le produit ne revienne pas en après-vente.
une formation de quelques heures à l’électro-mobilité et à l’éco-conduite pour personnes disposant déjà du permis de conduire : il y a certainement un marcher à creuser. :-)
Effectivement la pédagogie et la lutte contre les fake news seront les deux grands axes pour passer de façon rapide et simple à l’électrique. Quand la majorité des personnes aura compris que l’on peut avoir une voiture électrique pour faire aussi des grands voyages, que l’on peut avoir une voiture électrique sans avoir une borne de recharche chez soi (c’est mon cas depuis un an et 41000km), que l’on devient beaucoup plus zen avec l’électrique, que cela ne coûte pas plus cher que le thermique surtout pour ceux qui font de la LLD et que cela permet de faire des économies (pour le moment) en consommation, un grand pas sera fait.