L’astucieux propriétaire d’une Tesla aurait trouvé le filon en utilisant son véhicule pour « frapper » des bitcoins. Cette astuce met en lumière l’impact environnemental des monnaies virtuelles … et le potentiel insoupçonné des véhicules électriques.
Derrière la spéculation frénétique qui fait grimper (ou reculer) le cours du bitcoin se dissimule un réseau mondial de serveurs informatiques qui produit les crypto-monnaies par la technique de la blockchain. Cette opération s’appelle « minage » et les particuliers ou les organisations plus structurées qui mettent leurs ordinateurs à disposition, sont des « mineurs », rémunérés pour « frapper » les monnaies virtuelles.
Problème : la puissance de calcul des machines servant à fabriquer ces monnaies est proportionnelle à leur valeur. S’il y a quelques années il suffisait d’un simple PC, il est nécessaire aujourd’hui de disposer d’ordinateurs puissants dotés de cartes graphiques spécifiquement conçues. Celles-ci consomment d’énormes quantités d’électricité : selon certains experts la fabrication des crypto-monnaies nécessiterait autant d’énergie que la consommation de pays comme le Maroc, le Danemark ou l’Irlande (30 TWh/an). Une seule transaction en bitcoin consommerait aujourd’hui autant d’énergie qu’une maison individuelle en une semaine. Et au train où le cours de ces monnaies s’envole leur impact écologique explose.
Si la perspective de gains substantiels suscite la convoitise de ces nouveaux chercheurs d’or virtuel, leur ardeur est toutefois vite refrénée par les coûts en matériel, mais surtout les dépenses énergétiques qu’entraîne leur activité de minage. Ils se recrutent donc principalement dans les régions où l’électricité est très bon marché, comme la Chine ou le Venezuela.
Dans nos pays occidentaux il faut faire preuve de créativité pour que les bénéfices du minage ne soient pas mangés par la facture d’électricité. Certains chauffent leur habitation avec la chaleur dégagée par leurs machines et une start-up belge, NR Mine, a eu l’idée de racheter à des particuliers ou des entreprises l’excédent d’électricité générée par leur installation photovoltaïque. Lorsque celle-ci produit plus d’électricité qu’ils n’en consomment le surplus alimente des serveurs de la start-up au lieu d’être injecté gratuitement sur le réseau (comme c’est le cas en Belgique).
Utiliser l’électricité gratuite fournie par les superchargeurs
Le propriétaire d’une Tesla aurait encore été plus inventif : il aurait installé une « plateforme minière » dans le coffre de sa Tesla Model S pour y produire des crypto-monnaies ( photo ci-dessous). L’électricité nécessaire au fonctionnement de son matériel lui serait fournie gratuitement par les superchargeurs. Pour les propriétaires de Tesla ayant acheté leur voiture avant janvier 2017, les recharges sur les superchargeurs sont en effet gratuites à vie.
Cette information qui a fait le buzz sur la toile il y a quelques jours pose toutefois de sérieuses questions. Morales en premier lieu : est-il vraiment honnête vis-à-vis de Tesla mais aussi des autres utilisateurs de profiter ainsi de la « générosité » d’Elon Musk envers les primo acheteurs de ses voitures, et de « détourner » l’électricité fournie gratuitement pour s’adonner à bon compte à une activité pas très éthique et certainement néfaste pour l’environnement et le climat. En 2 mots, n’est-ce pas une arnaque ?
En observant attentivement la photo postée sur l’internet, d’autres incohérences apparaissent. Les experts en la matière relèvent d’abord que l’installation planquée dans le coffre de cette Tesla est incapable de miner des bitcoins. Il faudrait pour cela qu’elle soit équipées de puces ASIC. Or ce n’est semble-t-il pas le cas : les spécialistes distinguent sur la photo 4 blocs d’alimentation et 4 cartes mères destinées à être dotées chacune de 4 processeurs graphiques de type GPU (absents sur la photo). Ce montage permettrait éventuellement de miner des éthers (ou ethereum en anglais), la crypto monnaie la plus importante après le bitcoin, et dont la capitalisation est actuellement supérieure à 79 milliards de dollars.
Soit, supposons que ce soit le cas. Des experts ont alors calculé que cette plateforme minière permettrait de créer 1,5 éther par mois, à condition de la faire fonctionner 24 hr / 24 et 7 jours / 7. Sur base du cours de l’éther au moment où la photo a été publiée (fin novembre), le gain pour le mineur serait de 675 $ par mois, soit à peu près le loyer mensuel d’une Tesla model S.
A première vue, l’opération pourrait s’avérer rentable : le coût mensuel de la Tesla serait amorti grâce au minage d’éthers. Oui mais, l’électricité chargée dans la batterie et utilisée pour produire les éthers ne serait plus disponible pour la voiture. Il faudrait très fréquemment la recharger sur un superchargeur…
Autre question, comment l’installation peut-elle être branchée sur une batterie qui délivre du courant continu ? Il faudrait disposer de sérieuses compétences en « bricolage ». Certains internautes ont supposé que les machines pourraient être connectées sur l’alimentation de la climatisation … qui ne serait alors plus fonctionnelle. Avec la chaleur qu’elles dégageraient l’intérieur de la voiture serait vite transformé en fournaise. Cela offrirait d’autres possibilités, comme par exemple la cuisson de pizzas …
Mais tout cela est-il bien sérieux ? A mon humble avis, cette histoire de minage de crypto monnaies avec une voiture électrique a tout d’un beau canular. Puisque nous sommes dans l’univers des geeks branchés, nous pourrions aussi dire que c’est un hoax. Où, comme l’histoire se passe au pays de l’oncle Trump, qualifions-la carrément de fake news, pour ne pas dire « vérité alternative ».
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Bonjour
Je l’ai déjà raconté ici, mais en 2013 ou 2014 j’ai eu l’occasion de discuter avec une personne qui m’a dit qu’il possédait un VE (une Leaf ?) qui lui servait aussi à miner.
Il travaillait dans une mairie, et à ce titre avait la possibilité de brancher toute la journée son VE sur une prise, il profitait ainsi de cette électricité gratuite pour alimenter un rack installé dans son coffre, rack contenant des cartes destinées au minage de bitcoins.
Il nous avait expliqué qu’il avait du un peu bricoler l’électronique et l’alimentation de sa voiture mais ça fonctionnait. D’après lui il n’était pas le seul, ayant été aidé par d’autres mineurs via le net.
Par contre je n’en sais pas plus, je n’ai pas vu son VE, ce soir là il était en venu en PGO Speedster.
Donc la Tesla qui mine, pourquoi pas.
Est ce rentable : je ne sais pas.
Cdlt
» Ce montage permettrait éventuellement de miner des éthers (ou ethereum en anglais) »
Pas seulement, n’importe qu’elle crypto-monaie en PoW (Proof-of-work, en excluant le BTC) peut être miné par ce genre d’installation. Donc en gros des milliers de possibilité, aprés il faut chercher à savoir qu’elle sera la crypto qui montera le plus en terme de valeur FIAT.
L’article a l’origine…
https://motherboard.vice.com/en_us/article/8x5wy5/cryptocurrency-tesla-bitcoin-mine-ethereum
De la com…du buzz pour faire parler de Tesla mais aussi pour reglementer ces fameuses recharges gratuites. Bien joué Elon..
Hello,
En effet, le système (Tesla incluse, si c’en est une ;-) ) de la photo n’est pas fonctionnel tel quel car il n’est équipé d’aucun GPU malgré les 4 à 5 adaptateurs idoines branchés sur chaque carte mère. Ensuite, on voit 4 alimentations destinées à être branchées sur le secteur qui ne sont pas connectées et aucun adaptateur/onduleur en vue pour les alimenter. Enfin, la quantité de poussière et son aspect que l’on aperçoit sur le matériel me fait penser que ce matériel a dû tourner des mois dans une cave ou quelque chose comme ça.
Je converge vers l’hypothèse d’alfniev : une personne qui déplace son installation.
Pour le reste, on y reviendra. ;-)
En tout cas le gugus qui as montré cette photo est soi un plaisantin soi un cassos pas très fut fut. Sérieux si je trouves le moyen de me faire un bon plan je le crie pas sous les toits
Nous mettons en place des systèmes offrant la possibilité de blanchir, mais encore, de faire du fric.
Voilà un beau projet de société, merci aux politiques.
Le mérite de cet article a été de me faire découvrir la consommation d’énergie (monstrueuse) exigée par le bitcoin… cf https://digiconomist.net/bitcoin-energy-consumption#assumptions . Le coût d’un moyen de paiement doit être raisonnable, sinon c’est pas la peine !
simplement un mec en Tesla qui a déplace son installation de minage et qui a pris une photo pour l’occasion.
Clairement un hoax. On ne peut pas sortir 4+ kW d’une prise allume cigare, sans parler de la fournaise à l’intérieur de la voiture.
Sinon on peut très bien miner des BitCoins sans ASIC, c’est juste plus lent et plus énergivore. Même avec un Arduino c’est possible.
1986300 – 700982/900*3,14 nous donneras toujours le bon choix pour la quantité de éther, d’apres la moyenne cette tesla a la capacité pour créer un bitcoin en 500 cycles.
« comment l’installation peut-elle être branchée sur une batterie qui délivre du courant continu ? » >>> les cartes mères et tout ce qui se greffe dessus fonctionnent en courant continue, je ne vois donc pas où est le problème.
Et quand bien même, on peut trouver des « inverter » assez facilement sur internet, exemple:
https://www.amazon.fr/Brightup-uk-Power-Inverter-Adaptateur-voiture/dp/B0734SVFVT
En bas à droite, il semble qu’il y ait un bloc alimentation AC/DC, pas branché, ce qui ne veut pas dire que l’ensemble n’est pas fonctionnel.
Je vote pour hoax – même avec de l’électricité non payée, entre payer la model S immobilisée 24/7 pour alimenter les GPU , le prix du matériel et l’économie générée par le vol de l’électricité su SC , c’est un business pousse mégo générant peu de marge. Je pense qu’un plaisantin a imaginé une bonne blague à diffuser sur les réseaux sociaux.