Jaguar a passé un accord pour recycler les batteries de son SUV électrique I-Pace. Le projet servira à créer des unités de stockage d’énergie pour des installations fixes.

Jaguar a annoncé le lancement de son nouveau Battery Energy Storage System (BESS). Il s’agit d’un projet que la marque mène en commun avec la firme d’énergies renouvelables Wykes Engineering.

Ce système aidera à stocker de l’énergie de manière indépendante, en lien avec des éoliennes ou des fermes solaires. Le BESS pourra stocker de l’énergie en parallèle du réseau, afin de limiter les pertes. Ainsi, il la redistribuera lors des pics de demande, notamment avec l’avènement du véhicule électrique.

Pour le moment, il s’agit de batteries venant de prototypes et de véhicules de développement. Tous sont des I-Pace, le SUV électrique que Jaguar va abandonner l’an prochain. À partir de 2025, Jaguar remontera en gamme avec des voitures 100 % électriques.

Grâce à ce système, Jaguar promet de pouvoir alimenter 250 maisons pendant une journée complète. Le groupe JLR dont fait partie le constructeur va développer le système dans les prochains mois. En fin d’année, il devrait atteindre la capacité d’alimentation pour 750 maisons pour une journée.

“Notre approche du développement durable porte sur l’ensemble de la chaîne de valeur de nos véhicules, y compris la circularité des batteries de véhicules électriques”, a déclaré François Dossa, directeur exécutif de la stratégie et du développement durable chez JLR.

“Nos batteries de véhicules électriques sont conçues selon les normes les plus strictes. Ce projet innovant, en collaboration avec Wykes Engineering, prouve qu’elles peuvent être réutilisées en toute sécurité pour des applications dans le secteur de l’énergie afin d’accroître les possibilités d’énergie renouvelable.”

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Une “adoption totale” de la circularité

Lorsqu’une batterie est inapte à alimenter une voiture électrique, elle n’est pas hors service. En effet, il lui reste à ce moment-là jusqu’à 80 % de sa capacité. Mais c’est trop peu pour un système actif comme une voiture.

En revanche, un dispositif passif comme des panneaux solaires peut y trouver son compte. C’est pour cela que François Dossa voit en BESS l’occasion de faire une économie circulaire.

“L’utilisation des 70 à 80 % de capacité résiduelle des batteries de véhicules électriques, avant leur recyclage, témoigne de l’adoption totale des principes de circularité.”

“En collaborant avec des partenaires de premier plan, nous développons un écosystème complet pour les véhicules électriques, depuis les batteries jusqu’à la recharge, afin de soutenir notre transformation nette zéro.”

C’est aussi l’avis de Reuben Chorley, directeur de la durabilité au sein des opérations industrielles. Selon lui, ce projet est important à moyen et long terme pour Jaguar Land Rover.

En effet, la firme essaie désormais de développer une nouvelle économie et une industrie plus moderne. Cela passe par la durabilité et l’économie circulaire. Chorley juge que le BESS est “crucial pour aider JLR à adopter un nouveau modèle commercial reposant sur l’économie circulaire, afin de nous aider à nous diriger vers la neutralité carbone d’ici à 2039.”

Le BESS empêche des pertes d’énergie

David Wykes, patron de Wykes Engineering, se félicite de l’efficacité du projet BESS. Selon lui, c’est un moyen parfait de maximiser la récupération d’énergie solaire.

Il explique que le système BESS se veut simple, pour pouvoir le développer rapidement. Après le retrait des batteries sur les I-Pace, elles rejoignent directement des containers. Ceux-ci se composent de racks dans lesquels il est facile d’intégrer et connecter les batteries.

“L’un des principaux avantages du système que nous avons mis au point est que les conteneurs sont connectés au réseau de telle sorte qu’ils peuvent absorber l’énergie solaire qui, autrement, pourrait être perdue lorsque le réseau atteint sa capacité”, note Wykes.

“Cette énergie excédentaire peut maintenant être stockée dans les batteries de l’I-Pace de seconde vie et déchargée plus tard. Cela nous permet de “surplanter” le parc solaire et de maximiser la quantité d’énergie que nous produisons pour la surface de terrain que nous utilisons.”

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