Rien ne va plus entre Stellantis et l’Italie. Le gouvernement du pays reproche au groupe automobile de ne pas fabriquer l’Alfa Romeo Milano sur le sol italien. Une pratique « contraire à la législation en vigueur » selon Adolfo Urso, le ministre de l’Industrie.

L’Alfa Romeo Milano devrait-il être produit en Italie ?

Présenté officiellement il y a quelques jours, l’Alfa Romeo Milano est déjà au centre d’un nouveau conflit entre Stellantis et l’Italie. Le problème ? Son appellation et son lieu de production. Alfa Romeo a décidé de baptiser sa première voiture 100 % électrique du nom de la ville de Milan, là où la marque a été fondée en 1910. Comme une reconnaissance du passé et de ses origines italiennes. Mais le véhicule est fabriqué en Pologne.

Il se trouve que cela ne plaît pas au gouvernement italien. En effet, une loi du pays interdit de « donner des indications qui induisent les consommateurs en erreur ». Pour les autorités locales, cette voiture appelée Milano devrait être produite en Italie. Sinon, elle « donne une indication trompeuse qui n’est pas autorisée par la loi italienne », précise Adolfo Urso, le ministre italien de l’Industrie.

Comme Fiat et Maserati, Alfa Romeo est une marque ancrée dans l’histoire de l’automobile italienne. Elles sont aujourd’hui toutes les trois détenues par le géant Stellantis. Le gouvernement italien a toujours été attaché à garder des usines sur son sol pour produire les voitures italiennes. La Fiat 500 électrique et plusieurs modèles Maserati sortent par exemple du complexe de Mirafiori, à côté de Turin.

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Le gouvernement italien monte au créneau

Cela n’est pas le cas du Milano. Le petit SUV électrique de la marque est fabriqué dans une usine Stellantis située à Tychy, en Pologne. Aux côtés des Jeep Avenger et Fiat 600 électrique. Cette délocalisation est symbolique car il s’agit de la première Alfa Romeo entièrement produite en dehors de l’Italie.

M. Urso précise donc qu’une voiture appelée Milano « ne peut pas être produite en Pologne. C’est interdit par la loi italienne ». Cette loi est généralement utilisée pour réprimander la fabrication de certains produits alimentaires, comme le parmesan fabriqué aux États-Unis. Mais pour une voiture, c’est nouveau. Carlos Tavares a déclaré que la production du SUV électrique en Pologne permettrait de réduire de 10 000 euros le prix de vente.

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Stellantis promet toutefois que les deux prochains modèles de la marque seront bien produits en Italie, dans l’usine de Cassino. Mais les relations sont de plus en plus tendues entre le géant automobile et le gouvernement italien. Récemment, Carlos Tavares menaçait par exemple Giorgia Meloni de fermer des usines si des constructeurs automobiles chinois implantent leurs sites de production sur le sol italien.