Très réticent au développement de la voiture électrique, Toyota se retrouve aujourd’hui totalement dépassé par l’accélération du marché. Le groupe japonais travaille à une révision majeure de sa stratégie sur ce sujet.
Chantre de l’hybridation, Toyota est en revanche aussi connu pour son manque d’entrain à ajouter des véhicules électriques à sa gamme. Le groupe japonais se fait à présent taper sur les doigts par certaines associations de défense de l’environnement pour son manque d’engagement. Un comble pour un constructeur naguère loué pour le déploiement de l’hybride dans sa gamme, qui lui a permis une belle progression sur certains marchés, comme l’Europe.
Pourtant, Toyota fut l’un des premiers constructeurs à se pencher sur ce rival en devenir qu’était alors Tesla. On se souviendra qu’il y a une dizaine d’années, le groupe japonais entrait au capital de la start-up à laquelle peu croyaient et lui confiait la conception du Rav4 électrique. Un modèle éphémère apparu en 2014 et abandonné en 2017. À cette époque, les ingénieurs Toyota envoyés chez Tesla auraient conclu qu’il n’y avait rien à apprendre chez ce nouveau concurrent…
Déjà une nouvelle plateforme ?
Quelques mois après le lancement, malmené, de son premier SUV électrique de grande série, le bZ4X, Toyota est forcé de constater qu’il est en retard. Son offre actuelle ne lui permet pas de répondre à la demande. Pire, son outil industriel s’avère inadapté à l’évolution du marché. Alors qu’il s’agissait habituellement de l’un des points forts du groupe japonais. La plateforme e-TNGA a en effet été conçue comme dédiée à l’électrique. Mais elle devait aussi pour pouvoir être produite sur les mêmes lignes que les autres plateformes de la famille TNGA. Qui sont toutes des plateformes thermiques. Un choix qui devait permettre de réduire les coûts, mais qui au final la rend moins compétitive. Surtout dans un marché où l’électrique progresse plus vite que prévu.
Le Toyota Compact Cruiser, un des projets suspendus
Toyota a tardé à répondre à la demande de voitures électriques. One ne peut pas dire que la réponse aura été timide. On parle ici de près de 38 milliards de dollars d’investissement. Mais la réponse est au final inadaptée, car toujours basée sur « l’ancien monde ». Le groupe prépare donc à présent sa véritable révolution électrique. Une équipe a ainsi été chargée d’étudier une nouvelle stratégie électrique. Aucune limite puisqu’elle pourrait inclure une toute nouvelle plateforme, mettant à la retraite cette e-TNGA. Une révolution pour un Toyota qui fait habituellement évoluer ses plateformes par petites touches, parfois sur des décennies…
Car oui, la révision du plan annoncé il y a un an est très profonde. Vraisemblablement, ce sont actuellement près de 30 projets de véhicules électriques qui sont suspendus chez Toyota ou Lexus. Ils sont dans l’attente des nouvelles orientations : nouvelle plateforme, nouvelle stratégie industrielle, nouveaux projets, nouvelles technologies, nouvelles ambitions…
Commentaires
M'enfin, avec tous les utilitaires électriques Toyota made by Stellantis, quel est le problème ? Ils n'ont jamais eu autant de véhicules électriques à leur catalogue !
Plus sérieusement c'est toute l'industrie automobile japonaise (hormis Nissan, allez savoir pourquoi...) qui les a suivi et qui est à la peine :
Quel naufrage.
Et dû a un seul homme : Aikio Toyoda.
Comment prendre une boite qui était la première a électrifier, via l'hybride, les voitures... et se poutrer lamentablement au moment du virage 100% élec. de ces mêmes voitures.
Tout ça parce que ce boomer, tombé dans le mirage hydrogène a refusé contre toutes les évidences, mesurables dans sa propre production, d'admettre que 'hydrogène n'a jamais été et ne sera jamais la solution.
Toyota disposait pourtant de deux cellules de recherches dans le LI-solid et même les batterie soufre dès les années 90.
Mais faut croire qu'Aikio n'était pas son père.
Toyota semble surtout câblé pour optimiser année après année ses voitures et sa chaîne de valeur plutôt que pour participer à une révolution comme l'est le VE. Ils ont certes osé prendre des risques avec l'hybride mais c'était il y a 25 ans.
À leur décharge, il est clair que faire prendre un virage à une très grande entreprise est plus difficile qu'avec une startup.
Pour sauver sa peau, Toyota devrait entrer dans le groupe Stellantis...
Bonne réaction du constructeur japonais. Espérons que ça portera ses fruits.