Tesla va interrompre la majeure partie de sa production à Berlin. L’usine allemande manque de composants à cause des perturbations géopolitiques en mer Rouge.

Deux semaines d’arrêt chez Tesla à Berlin

Depuis de nombreuses années, la mer Rouge est considérée comme une véritable « autoroute de la mer ». Une sorte de grand canal à l’Est de l’Égypte qui relie la mer Méditerranée à l’océan Indien. Depuis les attaques du 7 octobre à Israël, les rebelles houthis multiplient les attaques dans cette zone. Ils s’en prennent aux navires marchands. De nombreux armateurs ont donc décidé de contourner la mer Rouge.

Ces perturbations ont toutefois des conséquences importantes sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. La mer Rouge est une zone stratégique. Elle permet de relier rapidement par navire l’Asie à l’Europe. Sans ce passage, les bateaux se voient obligés de contourner l’Afrique en passant par le cap de Bonne-Espérance. Ce qui rallonge le voyage entre les deux continents de 10 à 20 jours en moyenne. Tesla en fait actuellement les frais.

À lire aussi Tesla : la Gigafactory de Berlin se dote de sa propre ligne ferroviaire pour transporter les employés

Le constructeur automobile américain a annoncé que son usine allemande allait être dans l’obligation de stopper son activité pendant au moins deux semaines du 29 janvier au 11 février 2024. Cet arrêt temporaire est la preuve que la crise en mer Rouge peut même avoir un impact sur la plus grande économie européenne. Tesla est la première entreprise à annoncer une interruption de sa production en raison des attaques.

Première conséquence des perturbations en mer Rouge

Dans un communiqué de presse, un porte-parole de Tesla précise que « les conflits armés en mer Rouge et les changements associés dans les itinéraires de transport entre l’Europe et l’Asie via le cap de Bonne-Espérance ont un impact sur la production à Gruenheide ». D’autres sociétés ont annoncé des retards de livraison. C’est le cas du chinois Geely. L’allongement des temps de transport crée un fossé dans la chaîne d’approvisionnement.

D’autres constructeurs automobiles pourraient faire des annonces similaires dans les prochains jours. Selon Sam Fiorani, vice-président d’AutoForecast Solutions, « le fait de dépendre de tant de composants clés en provenance d’Asie, et plus particulièrement de Chine, est un point faible potentiel dans la chaîne d’approvisionnement de tout constructeur automobile. Et Tesla dépend fortement de la Chine ».

À lire aussi Tesla perd son combat en justice contre la Suède

Contourner la mer Rouge implique également des frais de carburant supplémentaires pour les géants du transport maritime. Il faut compter environ un million d’euros supplémentaire par navire. Cette augmentation des frais pour les armateurs pourrait potentiellement également avoir un impact sur les prix des voitures électriques vendues dans nos concessions. Reste à savoir comment les constructeurs vont les répercuter.