Nissan Leaf

Avec une cinquantaine de kilomètres à parcourir chaque jour pour ses déplacements domicile-travail, Théo Vidal a attendu que tous les voyants soient au vert pour passer à l’électrique. Il a reçu en mai 2022 sa Nissan Leaf dans la configuration souhaitée. S’il apprécie beaucoup d’utiliser la compacte branchée, ce n’est pas sans quelques petites inquiétudes, en particulier sur l’avenir du standard CHAdeMO pour la recharge.

Trajets domicile-travail

Le jour même de ses 18 ans, Théo Vidal a décroché son permis de conduire, en bénéficiant des acquis de la conduite accompagnée. Il a alors reçu en cadeau l’ancienne Peugeot 307 de son grand-père : « Suite à de petits problèmes mécaniques, j’ai dû m’en séparer. Je me suis offert à la place en 2019 une Renault Megane 4 diesel ».

D’une certaine manière, notre jeune lecteur vivait déjà une certaine proximité avec l’électromobilité : « Je suis syndic de copropriété pour une agence immobilière. Dans le cadre du droit à la prise, il y a une obligation de proposer l’installation de solution de recharge dans l’habitat collectif. En assemblée générale, nous connaissons des débats fructueux sur le sujet ».

De son côté, Théo Vidal s’était promis d’adopter le VE avec une situation stabilisée : « Je travaille à Lens, à environ 25 km de chez moi. La voiture électrique colle parfaitement à mon usage et mes besoins. J’ai attendu d’habiter dans une maison pour en avoir une et pouvoir la brancher dans le garage. J’ai fait installer une borne 7 kW. La trappe de recharge à l’avant était un de mes critères d’achat, car la largeur de mon garage est assez limitée ».

Autonomie suffisante

Pour se faire son opinion sur un modèle précis de voiture électrique, Théo Vidal n’a pas fait le tour des concessions : « J’ai pu découvrir la Renault Zoé avec des proches. Ce modèle s’inscrivait bien dans mon budget, mais je n’en aimais pas le design. J’étais plutôt à la recherche d’une berline ».

Pour la même raison, il a écarté la Peugeot e-208 : « De plus, je n’étais pas très convaincu par le coffre et ses tarifs sont élevés. Design, confort, autonomie, puissance : La Nissan Leaf correspondait mieux à mes critères. Je me suis donc focalisé sur cette voiture ».

La version avec 40 kWh de capacité énergétique pour la batterie lui suffisait : « Je souhaitais une autonomie suffisante pour mes déplacements quotidiens et rendre visite à mes parents dans l’Oise à 150 km de chez moi environ. Je voulais pouvoir faire le trajet sans m’arrêter pour recharger, sachant que je brancherais ma voiture sur une prise domestique dans leur garage pour repartir. En été, j’ai une autonomie de 280 km. Elle tombe à 200 km en hiver, mais ça reste suffisant ».

LOA

Théo Vidal n’est pas du style à repartir avec la première voiture venue, même si c’est une Nissan Leaf : « Je voulais un modèle neuf, mais les délais étaient trop importants. Les exemplaires en stock ne me convenaient pas. J’ai finalement trouvé à la concession de Saint-Omer la Leaf que j’espérais, en gris un peu foncé, avec la caméra à 360 degrés et le système ProPilot. C’est une voiture de direction de février 2022. Je l’ai reçue en mai suivant avec 4 000 km au compteur ».

Nissan Leaf

Et pour le financement ? « Je souhaitais une LOA et essayer de profiter d’une opération blanche avec la reprise de ma Megane. Grâce à la prime à la conversion, j’avais pu obtenir cette dernière à 14 000 euros, à la place des 16 000 affichés. Nissan me l’a reprise à 11 000 euros. J’ai pu avoir une Leaf Tekna pour le tarif de la finition inférieure, dans les 27 000 euros avec le bonus déduit. Ce dernier m’a permis de m’acquitter d’un premier loyer abaissé à 2 000 euros. Les autres sont de 350 euros mensuels ».

Une voiture convaincante pour son entourage

La Leaf a réussi à convaincre l’entourage de Théo Vidal : « Ma propre mère était assez réticente sur mon passage à l’électrique. Depuis, elle a vu que je m’en sors pas mal. Elle-même n’a que 10 km à effectuer pour se rendre sur son lieu de travail. Une électrique serait aussi bien adaptée à sa situation. Mon grand-père s’intéresse également à mon expérience. Il a fait pour lui le choix d’une hybride rechargeable. Il roule au quotidien à l’électrique. Mais pour ses longs déplacements, il ne souhaitait pas subir la contrainte de la recharge ».

Et avec l’entourage amical ou professionnel ? « Plusieurs de mes collègues roulent déjà en électrique, principalement en Renault Zoé, mais aussi une personne avec une Leaf. J’ai déjà transporté avec la mienne des amis pour des déplacements à moyenne distance. Ils ont été impressionnés par l’ambiance à bord, la facilité de la recharge, et le faible coût pour effectuer, par exemple, un aller-retour pour Paris ».

Une bouille à l’américaine

Notre jeune automobiliste n’aurait pas signé pour une Nissan Leaf si elle avait conservé le style de la première génération : « Elle manquait de personnalité, n’était pas attrayante. Son look aurait été rédhibitoire pour moi ».

Le constructeur a donc bien fait de revoir sa copie : « L’actuelle Leaf n’est pas une voiture électrique à laquelle les gens pensent de suite. J’aime bien sa signature lumineuse, son capot plongeant et sa calandre assez basse, à l’américaine. Je suis en revanche moins séduit par l’arrière trop haut et qui fait moins moderne. Sauf, de côté, avec l’intégration des feux qui permet de finir en flèche la ligne bien dessinée au-dessus des poignées de porte ».

Il trouve « pratiques » les gros rétroviseurs extérieurs de cette voiture. Entre Théo Vidal et la Nissan Leaf, ce n’est pas qu’une histoire de carrosserie. Il est également charmé par la qualité du système de sonorisation Bose à 7 haut-parleurs.

La conduite de la Leaf

Globalement, notre lecteur est particulièrement fan du système ePedal qui permet de doser l’allure de la Nissan Leaf la plupart du temps juste avec l’accélérateur, même pour l’immobiliser : « Ce dispositif est pour moi indispensable. Il fait partie des points qui m’ont le plus attiré sur cette voiture. Je roule ainsi en ville comme sur la route. J’utilise peu la pédale des freins. Je regrette cependant qu’on ne puisse pas moduler la puissance de régénération. Parfois, je m’en passe et conduis en mode Brake ».

Nissan Leaf

Théo Vidal exploite au mieux le système de maintien dans la file : « J’utilise surtout ce dispositif sur les voies rapides. Je le déconseille sur les nationales à 2 voies ou le périphérique parisien. J’ai connu une petite frayeur sur ce dernier. À l’approche d’un gros virage, la voiture est sortie de la voie. Je roulais à 70 km/h. C’est pourquoi il est important, même avec ce système enclenché, de bien conserver ses mains sur le volant et d’être vigilant. Sur autoroute, la voiture reste bien au milieu dans sa file : c’est impressionnant ».

Le jeune automobiliste a une bien plus grande confiance dans le régulateur de vitesse adaptatif : « Je n’ai jamais eu de mauvaises expériences avec lui. Il fonctionne en douceur, sans à-coup. Pour dépasser, il suffit de mettre le clignotant et on sent que le système se prépare à accélérer ».

Les points à améliorer

Sa satisfaction pour sa Nissan Leaf n’empêche pas Théo Vidal d’être critique sur certains équipements. À commencer par le système d’infodivertissement : « Comme sur les Toyota, il n’est pas vraiment au goût du jour. Il faudrait une mise à jour pour le moderniser et le rendre plus pratique ».

La dotation de la compacte japonaise concernant la recharge lui apparaît bien limitée : « Un chargeur AC 6 kW, c’est un peu léger pour exploiter toutes ces bornes en 22 kW. Pour la recharge rapide, le CHAdeMO est un peu plus compliqué que le Combo CCS. En général, on ne trouve qu’un seul point compatible en station. S’il est pris, il faut attendre. Je ne le découvre pas, j’étais bien renseigné avant d’acheter le véhicule. On voit bien tous ces chargeurs CSS qui sont ajoutés au réseau. J’ai du mal à voir l’avenir du standard CHAdeMO en France ».

La recharge rapide n’est cependant qu’un besoin occasionnel pour notre lecteur : « Lorsque je dois me déplacer loin, je prends le TGV ou l’avion. Toutefois, ce connecteur CHAdeMO peut me bloquer si je veux aller sur la côte belge ou à Bruxelles. Et même si j’ai quelqu’un à aller chercher à l’aéroport Charles-de-Gaulle ».

« Un vrai plus au quotidien »

Les témoignages de jeunes conducteurs en voiture électrique ne sont pas très nombreux sur Automobile Propre. C’est pourquoi l’avis de Théo Vidal apparaît très intéressant.

Notamment concernant les raisons d’abandonner l’essence ou le gazole : « Chaque petit pas que nous effectuons quotidiennement pour la planète est indispensable. Rouler électrique est aussi plus économique. Même au sujet de l’assurance. Je paye ainsi 15 euros de moins pour ma Leaf, par rapport à la Megane ».

En résumé : « Pour des déplacements compatibles, et quand on se reconnaît dans l’usage, il ne faut pas hésiter à passer à l’électrique. C’est un vrai plus au quotidien ».

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Théo Vidal pour sa disponibilité et son témoignage.