Tomy Mendes, à droite sur la photo, a un parcours atypique. Après avoir occupé de premiers postes dans l’hôtellerie, il a finalement décidé de se spécialiser dans l’électromobilité. Et c’est l’expérience client qui guidera sa carrière, de Porsche à Smart en passant par Rolls-Royce. Je suis allé le rencontrer à La Roche-sur-Yon.
Tomy Mendes : de l’hôtellerie à l’automobile
Papa de deux enfants, Tomy Mendes a toujours été amoureux des voitures. Il se souvient de cet oncle qui travaillait dans un garage à Paris et de cette Porsche 911 993 Turbo. Un coup de foudre évident qui l’aura poussé à se construire une carrière dans l’industrie automobile. Après quelques années passées comme chef de brigade au sein du célèbre hôtel Mandarin Oriental à Paris, c’est naturellement chez Porsche que Tomy démarre sa carrière dans le monde des voitures.
À lire aussi Découverte – Porsche Macan 2024 100 % électrique : SUV sous haute tensionIl commence à la relation client chez Porsche. Il découvre comment la marque a travaillé le parcours d’achat des clients et parle d’un véritable « voyage émotionnel ». Il a compris dès cette première expérience que ce monde était fait pour lui. Tomy a ensuite enchaîné les postes chez Porsche. Il est devenu Product Genius au centre Porsche de Bordeaux, où il dit avoir « découvert l’histoire de la marque ». L’occasion pour lui de remarquer que « les vendeurs avaient tendance à délaisser l’électromobilité ».
Porsche et l’électromobilité
Nous sommes en 2019, et à cette époque, l’offre est plutôt restreinte. Avec sa première Taycan, Porsche était d’ailleurs plutôt précurseur. Il décide de saisir cette opportunité et de faire de l’électromobilité sa spécialité. Dans la foulée, il est invité à aller tester les modèles de pré-série de la Taycan à Palma de Majorque. Une expérience qu’il n’oubliera pas de si tôt. Un voyage au cours duquel il comprend qu’avec les voitures électriques, le produit n’est plus forcément l’élément central des négociations.
Tomy s’est intéressé à tout ce qu’il y a autour de l’électromobilité. Notamment les infrastructures de recharge dans les zones publiques et les installations des bornes chez les particuliers. Il a même participé à l’installation de bornes chez certains de ses clients. Un accompagnement prolongé et une expérience optimale pour « rassurer les clients et continuer de tisser la relation même après la vente », me dit-il. Si beaucoup de Product Genius souhaitent de venir vendeurs chez Porsche, ce n’était pas son cas.
Au fil des années, il a voulu continuer de creuser sur le sujet de l’électromobilité. Il a donc participé à la formation de plusieurs Genius à Bayonne et Bordeaux. En parallèle, il participe également à plusieurs événements pour faire découvrir la Taycan. Il se souvient notamment de ce rallye dans le bordelais où il a engagé trois Porsche Taycan, dont une Safety Car du Circuit des 24 Heures du Mans de la Porsche Carrera Cup. Jusqu’au jour où il reçoit un appel du directeur de la concession Rolls-Royce à Monaco.
La première Rolls-Royce électrique
Il s’est fait démarcher pour ses différentes expériences dans les domaines du luxe et de l’électromobilité. En 2022, il est donc devenu Experience Advisor au sein de la concession Rolls-Royce de Monaco. Il nous raconte qu’il a fallu faire « le choix difficile de quitter Porsche pour l’aventure Rolls-Royce qui ne se présente qu’une seule fois dans une vie ». Il se trouve que le premier modèle électrique de la marque arrivait à ce moment-là. La Rolls-Royce Spectre : un coupé deux portes de 5,45 mètres de long.
À lire aussi Rolls-Royce réfléchit à l’hydrogène pour ses futures voitures zéro émissionComment préparer l’arrivée de la toute première voiture électrique d’une marque aussi emblématique ? Tel était le défi de Tomy à son arrivée à Monaco. Au cours des deux années passées chez Rolls-Royce, il a été envoyé plusieurs fois au Royaume-Uni à Goodwood. Tous les véhicules sont fabriqués là-bas. Le siège est aussi là-bas, tout comme les designers et le top management. Il se souvient de cette « ambiance très particulière dans cette usine. On y ressent comme un apaisement ».
Comme vous pouvez vous en douter, ce n’est pas une usine comme les autres. Il n’y a qu’une seule ligne de production sur laquelle tous les véhicules passent. Avec des artisans spécialisés dans le cuir, la broderie ou le bois. La fabrication des véhicules est poussée à un niveau de précision inégalable dans l’industrie automobile. « On arrive à ce qui se fait de mieux. C’est une marque unique. Une marque sans équivalent et c’est ce qui plaît au client. D’ailleurs, acheter une Rolls n’est pas un achat rationnel », me confie Tomy.
Rolls, une galaxie à part
Commercialisée en 2023 pour la première fois, la Spectre permet à Rolls-Royce d’entrer dans une nouvelle ère. À Monaco, Tomy racontait souvent cette anecdote : « en tant que grand amateur des voitures silencieuses, Charles Royce, co-fondateur de la marque, a toujours pensé que les voitures électriques seraient l’avenir. La prophétie va donc se réaliser 120 ans plus tard ». Il garde un souvenir très fort de son passage chez Rolls-Royce. Selon lui, « rouler en Rolls-Royce, c’est une étape supplémentaire ».
Tomy est persuadé qu’on « peut avoir des Ferrari, des Lamborghini, mais rouler en Rolls-Royce, c’est encore autre chose ». D’ailleurs, il me raconte qu’une Rolls roule très peu. La marque a même estimé qu’un client ne rechargerait la Spectre qu’une dizaine de fois par an. Début 2023, Tomy a reçu un premier exemplaire du modèle à Monaco. Il a été bluffé par ce « passage du thermique à l’électrique très smooth chez Rolls. Mêmes boutons, même volant, même ergonomie, mêmes interfaces ».
Smart : une marque qui ne demande qu’à renaître
Torsten Muller Otvös, l’ancien PDG de la marque, disait que « c’est d’abord une Rolls-Royce et après une voiture électrique ». En plus de Goodwood, Tomy est aussi allé en Californie où la marque avait décidé de présenter la Spectre aux équipes. Un séjour dans la Napa Valley pour peaufiner ses connaissances sur le modèle. Puis il a finalement pris la décision de quitter Rolls-Royce pour retrouver un certain équilibre familial. Il est passé chez Smart à Angers et a découvert une toute nouvelle gamme avec les #1 et #3.
Un nouveau challenge avec une marque qui doit se réinventer. Il parle de produits « décalés qui reprennent tous les codes du premium ». Une marque « qui ne demande qu’à renaître », selon lui. Il compte bien continuer de faire de l’expérience client son quotidien et s’imagine comme dans un laboratoire géant « pour voir jusqu’où on peut pousser le curseur ». Bref, Tomy ne manque pas d’inspiration. Voilà un électromobiliste totalement passionné et plus que passionnant.
Waouh ! On est pas dans les mêmes sphères ! Peut être pourrons nous avoir quelques retours des “smicards”qui ont pu bénéficier du bonus social dans quelques temps !
L’ascenseur émotionnel quand même, passer de Porsche à Rolls tout ça pour finir à la concession Smart de Angers…
On peut dire que c’est un sacré sacrifice pour sa famille ! Un “levé le pied” avec certainement une sérénité retrouvée mais j’imagine que ce choix doit lui triturer l’esprit quotidiennement notamment le matin quand il met le pied dans sa dernière voiture de fonction
Un beau parcours professionnel d’une personne qui a d’évidence su se remettre en question et a eu le courage rare d’accepter ces reconversions, ces déménagements, en saisissant des opportunités que l’immense majorité ne sait pas provoquer (par le courage et le travail) et ou saisir.
Un article détonnant qui change des habitudes d’automobile propre (on ne parle pas d’automobile dans cet article)
Je déplore par contre les 5 ou 6 comptes de commentateurs qui rabaissent chaque article , chaque phrase écrite, sous un prisme extrêmement réducteur de l’idéologie de l’extremécologie, trop populiste et surreprésentée dans nos médias (sociaux en particulier) aujourd’hui.
Ces personnes doivent accepter que le réchauffement est planétaire , pas européen ou francais, petit pays qui représente scientifiquement et de manière irrefutable moins de 1% des émissions de CO2 pour la totalité des activités humaines qui s’y passent. C’est aussi simple que ça. Rien absolument rien de ces idéologies et regressions massives qui en découlent si elles sont appliquées (sachant qu’elles ne sont pas applicables du fait de leur absence totale d’attractivité et de créativité) n’aura d’effet sur le réchauffement climatique au dela de 1%.
Comprenez alors que ce que représente les 10 ou 20 rolls royce électriques vendues en France tous les ans. On doit être de l’ordre de 10^-18 , l’insignifiance absolue sur le réchauffement planétaire.
Par contre cela maintient des competences , des connaissances historiques d’une certain génie artistique humain à travers ces artisanats spécifiques. Un peu comme l’horlogerie
Ola on est clairement dans un autre monde là. Hier je lisais un commentaire qui disait que AP parle et valorise trop des modeles de luxe que personne peut se payer et qui entretiennent le consumérisme et la superficialité…..bah là on est en plein dedans lol. On dirait qu’il n’y aura pas vraiment de monde d’après qui soit different. Ni apres le covid ni apres les voitures electriques.
Si quelqu’un connait les traductions de ces titres (sans doute valorisants) en anglais des postes occupés par ce jeune homme, je suis preneur d’une explication de texte.
Pour moi, c’est du… chinois !)
Le petit monde de la haute intensité carbone. Il est évident que ce petit monde va sûrement faire des efforts mais le yath le jet et la rolls même si tout est électrique ça collera jamais avec le futur vivable pour la planète. L’hôtellerie de luxe ne vie que par des riches clients qui se déplacent pareil on coince.
Disparition garantie, conseil pour les riches préparer un gros album photo pour le monde d’après.bye bye.
“Après quelques années passées comme chef de brigade au sein du célèbre hôtel Mandarin Oriental à Paris, c’est naturellement chez Porsche que Tomy démarre sa carrière dans le monde des voitures.”
Pour moi, l’utilisation de l’adverbe “naturellement” n’a justement rien de naturel ;)
Je ne vois pas le lien naturel entre les cuisines d’un hôtel et la relation client d’un constructeur automobile. J’ai du mal à visualiser la passerelle.
C’est en tout cas un parcours professionnel atypique.