Plus ou moins discrètement, le Renault Kangoo électrique poursuit son chemin sur le marché branché depuis quasiment 20 ans. Notre lecteur Paul Bewell vient d’acquérir d’occasion un exemplaire qui l’a surpris très agréablement. Il nous explique pourquoi.

Habitant près de Montauban, dans le Tarn-et-Garonne, Paul Bewell et son épouse viennent de prendre un virage radical vers la mobilité électrique. Et tout cela en voulant remplacer leur Dacia Sandero vieillissante par un exemplaire neuf du même modèle.

« Nous retenons de notre Dacia Sandero l’image d’une voiture à tout faire très efficace. Au bout de 8 ans, nous avons souhaité la remplacer, car les frais d’entretien et de réparations commençaient à peser. Mon épouse et moi sommes donc passés à la concession Renault de Montauban pour en acheter une neuve », lance Paul Bewell.

« Sur place, ma femme avait le regard attiré par une Renault Zoé dont la couleur violet blueberry métallisé lui plaisait. Mais elle valait le double. L’idée d’utiliser une voiture qui ne pollue pas pendant l’utilisation nous séduisait pourtant », poursuit-il. « En prenant en compte la dépréciation et le coût d’utilisation réduit d’un modèle électrique, la Zoé devenait plus économique pour nous au bout de 5 ans », a-t-il calculé.

Comment transporter les planches et sacs de ciment ?

« Je suis en train de restaurer une maison. La Dacia Sandero était très pratique pour transporter des planches sur le toit et des sacs de ciment dans une remorque. Pas d’attelage possible ou de galerie sur le toit avec la Zoé. Et pas question de salir avec du sable ou d’autres matériaux le coffre bien fini de la voiture neuve de ma femme », expose Paul Bewell.

« Nous n’avons pas regretté notre achat d’une voiture électrique. Mais il me fallait trouver un autre véhicule pour poursuivre mes travaux. Je ne souhaitais pas revenir à un modèle thermique maintenant que nous avions goûté à l’électrique. C’est un changement de mentalité. Quand on comprend comment ça fonctionne, il n’y a plus de problème », estime-t-il.

« Quelle voiture électrique pas trop chère me permettrait de pouvoir tracter une remorque ? Le Renault Kangoo Z.E. apparaissait comme le bon modèle à rechercher », réfléchit-il.

Paul Bewell et ses voitures électriques

Une première fausse piste

« J’ai d’abord remarqué une annonce pour d’anciens Kangoo électriques de La Poste vendus entre 1 500 et 2 000 euros. Je suis allé voir : il y en avait une bonne vingtaine d’exemplaires alignés devant le garage », revoit encore notre interlocuteur.

« Le vendeur m’a vite refroidi quand il m’a précisé que les tarifs supposaient d’être éligible à la prime à la conversion. Nous n’avions pas un véhicule thermique à sacrifier. Et certainement pas la Citroën 2 CV qui a été la première voiture de ma femme quand elle est arrivée en France », rapporte-t-il.

« Je suis rentré à la maison assez mécontent de cette mésaventure. De toute façon, l’autonomie de ces anciens Kangoo aurait été trop juste pour mes déplacements professionnels, notamment pour me rendre en hiver à Toulouse, à 50 kilomètres de chez moi », se console-t-il.

Besoin d’un Kangoo Z. E. 33

« J’ai vite compris qu’il me faudrait un Kangoo Z. E. équipé d’une batterie d’une capacité de 33 kWh et de la pompe à chaleur. Deux places pour ma femme et moi suffiraient, car nos 3 enfants poursuivent des études et ne sont plus avec nous. Cependant, trouver un tel modèle d’occasion, diffusé depuis seulement 2018, ne me semblait pas très facile pour un prix correct », relate Paul Bewell.

« J’ai d’abord appelé la concession de Montauban où nous avons acheté la Zoé. J’ai aussi effectué quelques recherches sur le site LeBonCoin.fr. C’est finalement à Périgueux, à 199 km de chez moi, que j’ai trouvé un modèle intéressant », se réjouit-il encore rétrospectivement.

« Le véhicule avait été mis à la disposition d’une mairie auparavant via une formule de LLD. La concession n’arrivait pas à le revendre et l’avait en stock depuis plusieurs mois. Le prix venait de baisser de 11 000 à 10 000 euros. Grâce à la prime de 1 000 euros du gouvernement sur les utilitaires électriques, il m’est revenu à 9 000 euros. C’est presque le tiers du prix du neuf », chiffre-t-il.

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Train + vélo

« Pour aller essayer le véhicule, j’ai pris mon vélo dans le train. J’avais peur que le petit moteur de 60 chevaux du Kangoo électrique soit un peu juste à l’utilisation. Son fonctionnement est en fait tout à fait acceptable. Il est en tout cas meilleur que le modèle essence 1,2 litre des débuts du Kangoo. Le Z.E. 33 roule très bien et silencieusement », témoigne Paul Bewell.

« Avec 25 000 km au compteur, le véhicule avait besoin d’un bon nettoyage, mais la carrosserie était en très bon état, sans bosses. Il manquait cependant l’habillage à l’intérieur dont le plancher en bois. La concession de Périgueux l’a refait sans augmentation du prix », remercie-t-il.

« J’ai repris le train et mon vélo pour récupérer 3 semaines plus tard le Kangoo qui semblait alors véritablement dans l’état du neuf. J’avais étudié qu’avec une recharge intermédiaire je réaliserais sans problème les 199 km pour rentrer chez moi », se souvient-il.

Borne en panne

« J’avais choisi avec Chargemap la borne qui me permettrait de recharger la batterie en une heure. À partir de là, il me resterait moins de la moitié du trajet total à parcourir pour finir le voyage. Hélas, quand je suis arrivé, la borne ne fonctionnait pas. J’ai reçu un long appel téléphonique professionnel à ce moment-là et n’ai pas pu chercher à résoudre le problème. Si bien que j’ai tenté de rentrer directement, pressé par le temps », explique Paul Bewell.

« Le Kangoo m’indiquait 40 % d’énergie disponible dans la batterie, pour une autonomie de 79,9 km. J’en avais 80 à effectuer. J’ai eu peur de ne pas y arriver. Mais au final, en roulant en mode Eco et à vide, j’ai été surpris de disposer encore de 20 % de capacité dans le pack une fois à destination. Je suis vraiment ravi, car l’autonomie de mon Kangoo est véritablement de 230-240 km à vide », souligne-t-il.

Des VE complémentaires

« Au final, la Zoé et le Kangoo sont complémentaires. Pour les petits voyages comme les courses et le transport des matériaux, le Kangoo est idéal. Lorsque nous avons besoin de davantage d’autonomie, comme pour nous rendre à Tarbes à 250 km de chez nous ou emmener notre fils au lycée à Auch, nous prenons la Zoé », justifie Paul Bewell.

Renault Zoé et Kangoo Z.E.

« C’est amusant de passer de la polyvalente, avec son affichage numérique spécifique aux véhicules électriques, au Kangoo qui présente encore des instruments classiques à aiguille au tableau de bord, un autoradio et une clé de contact à manipuler comme sur un modèle thermique », compare-t-il.

« Je n’ai plus qu’à monter un attelage sur l’utilitaire. Je vais le faire moi-même, car le prix pièces et main-d’œuvre m’apparaît trop élevé : au-delà de 500 euros. Je vais également travailler l’isolation thermique, car l’été, il fait très chaud dans le Sud-ouest. Pour embarquer plus facilement des matériaux longs, je vais aussi démonter la cloison de séparation », détaille-t-il.

Une Sono Sion pour 2023

« J’attends une Sono Sion pour 2023. C’est un ami converti à l’électrique depuis des années qui m’a décidé à verser les 1 000 euros pour en réserver un exemplaire. Il possède une Renault Zoé qui totalise plus de 320 000 km aujourd’hui. C’est rassurant ! », nous apprend Paul Bewell.

« Ce que j’apprécie sur la Sion : 5 places, les formes rectangulaires, le plancher plat, l’autonomie supérieure à 300 km, la recharge par les panneaux photovoltaïques, la possibilité d’alimenter des appareils externes et même de recharger une autre voiture avec, un prix correct de 26 000 euros moins élevé que celui d’une Zoé, les messages réguliers envoyés par Sono Motors pour nous confirmer la livraison et nous apporter de nouvelles informations », liste-t-il.

« Nous ne garderons certainement pas 3 voitures électriques à la maison. Je verrai à ce moment-là ce que nous ferons. Peut-être que Madame prendra la Sion et que nous revendrons la Zoé », conclut-il.

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup pour son témoignage Paul Bewell qui a répondu rapidement par l’affirmative à notre sollicitation d’interview.