Volkswagen ID.3 et e-Up!

Bitche, c’est en Moselle. C’est là que résident le Dr Emanuel et son épouse. Entre 2020 et 2021, le foyer est passé au tout électrique pour sa mobilité. Le toit du domicile a été recouvert de panneaux solaires pour rouler à l’énergie verte.

VW e-Up! : Une autonomie vraiment doublée

A la toute fin de l’été 2017, nous avions déjà donné la parole au Dr Emanuel. Il nous avait alors raconté ses déboires en n’hésitant pas à voyager loin et même à l’étranger avec sa Volkswagen e-Up! de 2014 dotée d’une autonomie de seulement 150 km. Là où d’autres auraient abandonné, notre lecteur de 75 ans a persévéré.

« Si Volkswagen le voulait, l’autonomie de la e-Up! pourrait être améliorée », déplorait-il lors de notre premier partage téléphonique il y a 6 ans. Maintenant qu’il dispose depuis Noël 2020 de la seconde génération, il reste étonné : « Comment est-il possible d’être passé, sans prendre plus de place dans la voiture, d’une capacité de 19 à 36 kWh ? ».

Instrumentation de la Volkswagen e-Up!

Pour lui, c’est clair, « l’autonomie a vraiment doublé l’été, en s’améliorant de 150 à plus de 300 km. En fin de recharge, l’estimation dépasse les 340, mais les premiers kilomètres au-dessus de 300 fondent très vite au tableau de bord. La batterie est peu sensible aux basses températures. L’hiver, je peux encore compter sur 260 km ».

Toujours dans la famille

Immatriculée initialement en janvier 2014, la première e-Up! du Dr Emanuel affichait 80 000 km au compteur quand il s’en est séparé : « Elle est toujours dans la famille. Je l’ai passée à ma fille, mais c’est ma petite-fille qui l’utilise pour parcourir 50 km par jour. Au début, elle avait un peu peur l’hiver et ne mettait pas le chauffage. Je lui ai montré que même en l’utilisant, il lui restait plusieurs dizaines de kilomètres d’autonomie de retour à la maison ».

Pour notre lecteur, la batterie qui équipe cette voiture est vraiment performante et durable : « Je pense qu’elle n’a pas perdu plus de 5 % de sa capacité exploitable en plus de 9 ans. Nous n’avons jamais rencontré de problème avec cette voiture. C’est juste que c’était vraiment l’aventure pour voyager loin ».

Pour rappel, il avait réalisé en 22 heures il y a 6 ans les 800 kilomètres pour retourner à Bitche depuis l’Ile-Bouchard en Indre-et-Loire. C’est du passé : la nouvelle e-Up!, pourtant bien mieux dotée concernant le rayon d’action, ne connaît pas de telles périples : « Au mieux, et quand nous n’avons pas besoin de transporter beaucoup de bagages, nous nous en servons pour nous rendre chez notre fille qui habite en Allemagne à 150 km de chez nous ».

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Toujours très satisfait de le e-Up!

Achetée à un collaborateur de la marque, la e-Up! de seconde génération est-elle très différente de la précédente ? « C’est vraiment au niveau de la capacité de la batterie qu’il y a une nette amélioration. Volkswagen a fait le maximum possible la concernant. Il n’y a en revanche pas une grande différence concernant les équipements et la finition ».

Il souligne toutefois un manque sur la e-Up! : « C’est la reconnaissance des limitations de vitesse, que j’apprécie beaucoup sur la Volkswagen ID.3. C’est principalement pour cette raison que je prends cette dernière pour voyager loin, souhaitant ne pas être surpris en excès de vitesse ».

Il encense toujours la citadine allemande : « C’est une voiture très maniable et très pratique en ville, car la moindre petite place suffit pour la garer. C’est pour cela que ma femme la préfère à l’ID.3. On est très à l’aise à l’intérieur malgré sa petite taille. Ce serait dommage d’arrêter de la produire. Elle aura sans doute alors une remplaçante dans la famille ID, comme ça a déjà été annoncé par Volkswagen ».

Remplacement de la Citroën C3 diesel

En 2017, le Dr Emanuel avait aussi une Citroën C3 diesel. Qu’est-elle devenue ? « Nous l’avons revendue à un particulier pour ne plus avoir que des voitures électriques. Comme c’était une rare automatique, un jeune homme qui venait d’avoir son permis B BVA n’a pas hésité à nous en donner 6 000 euros, soit 2 000 de plus que la concession ».

Notre lecteur n’est pas passé de suite à la Volkswagen ID.3 : « J’avais fait le choix d’une Peugeot e-208 que nous pouvions obtenir trois mois plus tôt. Mais je ne l’ai pas gardée très longtemps, car elle est trop basse. M’asseoir dedans, ça allait, mais j’avais beaucoup de mal à en sortir et c’était très désagréable. J’ai une jambe un peu abîmée. Pourtant je n’ai pas ce problème avec la Volkswagen e-Up! ».

Comme la citadine allemande, la compacte électrique ID.3 est arrivée dans le foyer mosellan à Noël 2020. Il est donc tout électrique pour la mobilité depuis cette époque, après avoir commencé en 2008 par des vélos à assistance.

Une vraie satisfaction ? « Oui, pour moi, mais moins pour ma femme qui se souvient encore des mauvaises expériences à la recharge. Pour elle, les modèles thermiques évitent cela. Depuis 2014, les réseaux de recharge se sont bien améliorés. Le plein en énergie est effectué en moins de temps qu’il nous en faut pour avaler notre pique-nique lors des grands déplacements ».

Des problèmes de batterie

Concernant la Volkswagen ID.3 avec laquelle il a déjà parcouru 60 000 km, le Dr Emanuel se montre nuancé : « Bien que de conception plus récente que celle de la e-Up!, la batterie de cette voiture me paraît plus sensible au froid. L’été, je peux compter sur 425 km d’autonomie avec le pack 58 kWh. En hiver, avec des températures négatives, ça tombe à 320-350 km ».

Notre lecteur a déjà rencontré quelques soucis avec sa compacte électrique. Elle était encore neuve quand ça a commencé. Le couple était en Bretagne, à environ 1 000 kilomètres de chez lui : « C’était notre deuxième jour dans le Finistère. Je venais de démarrer, et tout s’est éteint. Je me suis rappelé qu’à la maison j’avais déjà eu des messages pour m’avertir que la 12 V était trop faible. Le système logiciel de la voiture ne permettait pas la recharge de la batterie de service avec le pack lithium ».

L’ID.3 est restée à la concession Volkswagen la plus proche pendant une semaine : « On nous a prêté une voiture essence. Il a bien sûr fallu qu’on paye le carburant, ce qui a représenté un surcoût par rapport à l’électricité. Après cet épisode, je n’ai plus jamais eu de pépin avec l’électronique ».

Quelques points agaçants

Grâce à une conduite souple, le Dr Emanuel ne change pas souvent ses pneus : « D’habitude, je ne les remplace pas avant 80 000 à 90 000 km. Là, à 40 000 km, les modèles 4 saisons que j’avais achetés en option à 1 000 euros étaient complètement fichus. Ce n’était pas normal, ils étaient tous les deux abîmés sur la bande extérieure. Le garagiste a reconnu que cette usure irrégulière était due à un mauvais réglage du parallélisme qu’il a corrigé. Je suis fâché parce qu’il n’y a eu aucun geste commercial : la garantie est limitée à 10 000 km ».

Le Mosellan s’interroge sur le navigateur : « On pourrait se demander s’il n’a pas été acheté par Volkswagen auprès de l’entreprise qui a développé celui pour Renault. Il indique bien les bornes 22 kW AC, mais pas beaucoup les chargeurs en courant continu. Ceux de Lidl, par exemple, on les trouve à peine. J’ai déjà écrit à Volkswagen sur le sujet, sans réponse. J’utilise Chargemap à la place, sans problème ».

Notre lecteur a aussi noté que le synthétiseur vocal ne s’exprime pas toujours très correctement : « On a presque l’impression que c’est de l’allemand mal traduit parfois. Ca donne par exemple : ‘A 300 m, faites demi-tour le rond-point’ ».

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Ce qui plaît

Un point apprécié par le Dr Emanuel sur sa Volkswagen ID.3, c’est l’espace à bord : « Il y a pas mal de place à l’intérieur, en particulier pour les passagers assis à l’arrière. Ce qui est aussi bénéfique à la modularité. Ma femme a un tricycle électrique, avec deux roues à l’arrière. Celle de l’avant se place parfaitement entre nos deux sièges. On peut embarquer cet engin quasiment sans le démonter. Il suffit juste d’enlever le guidon ».

Le niveau de confort en roulant est également épinglé positivement par notre lecteur : « Je trouve que l’ID.3 est un peu plus silencieuse que la e-Up!. Elle est aussi bien confortable : on sent moins les bosses sur la route ».

Plusieurs fois au cours de notre échange, l’électromobiliste a fait part de sa satisfaction sur le système de reconnaissance des panneaux de limitation de vitesse : « Ca fonctionne très bien. Avec lui, je n’ai pas peur des radars ».

Solaire

L’idée d’une voiture fonctionnant à l’énergie solaire, le Dr Emanuel l’avait depuis des années : « J’avais réservé une Sono Sion. J’ai toutefois repris mes 1 000 euros de réservation en constatant l’allongement des délais et devant une capacité de batterie qui était initialement moins élevée que ce que je pouvais avoir avec la Volkswagen ID.3. Malheureusement, le projet de la startup n’a pas abouti ».

Depuis, notre interlocuteur a équipé le toit de sa maison de 15 panneaux photovoltaïques pour une puissance de 5,5 kWc : « Si je ne pouvais pas avoir des cellules solaires sur mes voitures électriques, alors elles seraient sur le toit de la maison, avec même une plus grande efficacité. L’installation a été mise en service pas longtemps après avoir reçu les deux Volkswagen. En comprenant la batterie 10 kWh que je pense tout de même avoir achetée un peu trop cher, cette centrale m’a coûté de l’ordre de 20 000 euros ».

Les sorties en voiture sont modulées en fonction de la période de l’année : « On sort moins en hiver pour ne pas avoir à trop tirer sur le réseau avec la box qui recharge jusque 4 kW. De fin février à début novembre, on ne roule quasiment qu’à l’énergie verte que nous produisons ».

Une déception

Si le Dr Emanuel est content de pouvoir profiter de sa propre production solaire, ce n’est pas sans une certaine amertume : « A Bitche, nous avons une citadelle. De ce fait, l’architecte des bâtiments de France a refusé trois fois mon projet, alors que mon toit n’est pas visible depuis le site. On manque tellement d’énergie verte dans le pays, et pourtant on fait encore des difficultés pareilles. J’ai quand même installé mes panneaux ».

Si cette décision lui permet de produire une électricité propre, faute de validation de la part des bâtiments de France, il ne peut cependant pas la revendre à la régie qui gère l’énergie dans sa commune : « J’ai donc un surplus qui est perdu, en particulier l’été. Je n’ai pas de voisins dans mon entourage qui roulent en voitures électriques. Sinon je leur aurais proposé de les recharger chez moi à moindre coût pour eux ».

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup le Dr Emanuel pour son accueil au téléphone et son nouveau témoignage.

Avis de l'auteur

Ces exigences de l’architecte des bâtiments de France auxquelles le Dr Emanuel a été confronté, je les ai moi-même subies lorsque je résidais en Lorraine. Je m’étais fait exactement la même réflexion en les mettant en perspective avec l’urgence à agir contre le dérèglement climatique.

Tout le monde ne semble pas mesurer l’ampleur de ce qui risque d’arriver si nous sommes trop en retard au rendez-vous. Nous en subissons pourtant déjà les conséquences de façon très abrupte. Je m’étais également senti très libre de ce fait.

L’autre point sur lequel je souhaite réagir, c’est sur les synthétiseurs vocaux. Il faut parfois, il est vrai, un petit temps d’adaptation. Sur ma voiture, par exemple, tous les noms des communes en « Saint-quelque chose » sont transformés. Ainsi Saint-Brieuc et Saint-Malo, deviennent Ouaisté-Brieulque et Ouaisté-Malo. Ca surprend au début, mais on s’y fait en s’amusant de l’interprétation.

Par ailleurs, la Volkswagen e-Up! de seconde génération et ses dérivées chez Seat et Skoda ont été un de mes vrais coups de cœur lors de mon premier essai. J’avais obtenu des consos très basses en Bretagne hivernale, autour de 8 kWh/100 km, sur départementales. Etant corpulents, je n’avais pas du tout eu l’impression d’être à l’étroit à bord. Il n’aurait bien sûr pas fallu quelqu’un derrière moi sur la banquette.