AccueilArticlesBornes de recharge et longs trajets : un utilisateur nous raconte ses déboires...

Bornes de recharge et longs trajets : un utilisateur nous raconte ses déboires...

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Des bornes et un badge qui ne fonctionnent pas, sa e-up! à 2 doigts du plateau de dépannage, des facturations avec de gros écarts, etc… Terminés pour l’instant les longs déplacements en voitures électriques pour le Dr Emanuel ! Ce qui ne l’empêche pas de s’intéresser de près à un VE original : la Sion de Sono Motors.

Un sujet qui dérape…

A quand remonte ce projet d’interview du Dr Emanuel ? A déjà pas mal de temps, en fait ! La difficulté à se joindre, les vacances… : le rendez-vous téléphonique a glissé sur le calendrier. A l’origine, il s’agissait de recueillir l’avis d’un utilisateur satisfait de sa e-up! et qui n’hésitait pas à la prendre pour effectuer de longs trajets. Et puis, il y a eu ce dernier long trajet de 800 kilomètres qui a mis à rude épreuve les nerfs de notre interlocuteur. « C’est encore très stressant et énervant de voyager avec une voiture électrique qui n’a que 150 kilomètres d’autonomie », m’avouait-il de retour en Moselle. C’est ainsi qu’il a eu envie de raconter ses 22 heures de galères.

800 km en 22 heures

De l’Île-Bouchard, en Indre-et-Loire, à Bitche, en Moselle : voilà quel trajet d’environ 800 kilomètres le Dr Emanuel a-t-il dû réaliser au cours de l’été, relativement confiant au départ. Parti à 6 heures du matin, il est arrivé le lendemain vers 4 heures, après 22 heures de route et de soucis divers.

Ce sont plusieurs pavés dans la mare qu’il souhaite lancer, espérant que la situation s’améliore pour l’avenir de la mobilité électrique. Mais pour l’instant, sa décision est prise : plus question d’aller loin avec la Volkswagen e-up! qui n’a que 150 kilomètres d’autonomie, sauf sur des trajets où il sait qu’il n’aura pas de soucis. Ainsi quand il va rejoindre son fils qui habite dans la Forêt-Noire, en Allemagne. C’est d’ailleurs le pays d’origine de notre interviewé qui va fêter ses 70 ans à quelques heures de la mise en ligne du présent article.

Corri-Door

Le badge Sodetrel, le Dr Emanuel n’en veut plus ! Tout commence à l’aire de Châteauvillain, avant que l’autoroute A5 se jette dans l’A31. « La borne ne voulait pas fonctionner », commente-t-il.

« J’avais déjà rencontré des difficultés par le passé à cette borne, mais pas à ce point. Il était plus de 19 heures. J’ai contacté l’assistance technique qui a essayé de redémarrer plusieurs fois la charge, mais elle se coupait toujours au bout de 30 secondes. Avec Volkswagen, on a une assistance ‘panne sèche’ qui permet de se faire remorquer quand la batterie est vide. Lorsque le dépanneur est venu avec son camion-plateau, il a refusé de m’amener à la prochaine borne située à une quarantaine de kilomètres. Il m’a dit qu’il pouvait transporter ma voiture jusqu’à son garage, à 4-5 kilomètres, et que là je pourrais recharger. Il y avait encore assez d’énergie dans la voiture pour qu’elle y parvienne par elle-même. J’ai dû attendre 2 heures sur place, en charge lente, pour regagner suffisamment d’énergie de manière à rejoindre la borne rapide suivante de Corri-Door, à l’aire de Val-de-Meuse », détaille notre interviewé.

Rebelote avant Nancy

« Un peu avant Nancy, je rencontre encore un problème pour démarrer la recharge, et suis obligé d’appeler l’assistance technique à nouveau. Cette fois-ci, elle arrive à déclencher l’opération à distance, et m’indique que mon badge ne fonctionne pas », se rappelle le Dr Emanuel. Il utilise pourtant sa carte depuis plus de 2 ans. Sur ChargeMap, on trouve même un commentaire positif de sa part pour cette même borne de l’aire de Toul-Chaudeney, laissée le 15 juillet dernier, lors d’un passage précédent. Un autre commentaire retient notre attention : celui de Gauss, déposé le 14 septembre 2017, c’est-à-dire très récemment. Il indique : « Bonjour, je rentre de Paris, la borne ne chargeait pas et ne reconnaissait pas toujours le badge. Après plusieurs reset faits par le technicien, la borne est restée en panne ! Problème récurrent ! D’autres utilisateurs ont eu le même problème (bug à mon sens du soft de la borne de charge, fonctionne 1 x sur 3) ». A lui seul, ce message résume les soucis rencontrés par le Dr Emanuel sur l’A5 et l’A31.

Il n’en veut plus !

« De retour chez moi, j’ai arrêté mon abonnement Sodetrel, en me disant que puisque je ne l’utilise qu’occasionnellement, je pourrai y accéder avec mon ChargeMap Pass. Et puis j’ai lu que Sodetrel avait augmenté ses tarifs de 1,10 à 1,32 euros pour 5 minutes de recharge en passant par les opérateurs extérieurs dont ChargeMap, soit plus de 30% plus cher qu’avec le service sans abonnement de Sodetrel », rapporte notre interviewé. Une telle augmentation qui arrive après sa mésaventure lui fait dire aujourd’hui : « Je n’ai plus du tout envie d’utiliser ce réseau ! ».

Bornes Volkswagen

Jusqu’à cet été, le Dr Emanuel a utilisé de temps à autre avec succès les bornes installées chez les concessionnaires Volkswagen. Mais voilà qu’il constate que le service change, et parfois se dégrade. Ainsi, à l’aller de son périple pour la Touraine, où il avait sollicité par téléphone le site de Nancy pour une recharge rapide. « Pas de problème ! », lui avait-on certifié à l’autre bout du fil. Mais voilà qu’en arrivant sur place, notre interviewé constate que le matériel ne fonctionne pas. « Ca fait des mois qu’il est hors service ! », lui apprend-on alors.

« Les employés des garages ne savent pas toujours faire la différence entre une borne rapide et une normale », témoigne-t-il. « Et plus que ça, beaucoup ne se donnent pas la peine de s’intéresser aux voitures électriques. Ainsi à la concession près de chez moi, quand j’ai amené ma e-up! pour une révision, la personne qui l’a prise en charge a trouvé qu’elle ne marchait pas, car, en tournant la clé de contact, elle n’a pas entendu de bruit de moteur ni de démarreur ! ».

Des souris

« J’avais eu besoin un jour de recharger chez Volkswagen à Strasbourg. Avant d’y aller, j’avais vérifié sur ChargeMap que la borne était bien indiquée comme fonctionnelle. Mais sur place, elle était arrêtée. On m’a expliqué que toutes les nuits des souris venaient dans la borne, alors le choix a été fait de ne la mettre à disposition que pendant les heures d’ouverture et uniquement aux clients de la marque », rapporte le Dr Emanuel.

« Je vais souvent en Allemagne avec ma voiture électrique. Maintenant, à Kehl, la concession demande 5 euros pour une charge. Comme elle ne peut encaisser cette somme pendant les horaires de fermeture, la borne est coupée la nuit et les week-ends », de désole-il. « Heureusement, dans d’autres garages le service fonctionne bien », modère-t-il.

De grosses différences de prix

« J’ai traversé toute la Suisse en janvier dernier, ce qui m’a permis de trouver de grosses différences de prix. Avant de quitter la France, j’ai rechargé 8 kWh de courant sur une borne Sodetrel pour 2 ou 3 euros. A Berne, chez Volkswagen, pour la même valeur, j’ai dû payer 6 euros. Le pire, ce fut chez BMW, près du lac Léman, qui facture cette opération 15 euros pour la même quantité de courant », chiffre le Dr Emanuel qui ne peut s’empêcher de comparer avec sa Citroën C3 diesel : « Ca m’aurait coûté moins cher avec elle ! ».

e-up!

Avec tout cela, le Dr Emanuel met en avant, en points négatifs pour la e-up! : une recharge en courant alternatif et une capacité de la batterie trop chiches. « Si Volkswagen voulait, l’autonomie de la e-up! pourrait être améliorée », déplore-t-il.

« Kreisel, en Autriche, arrive bien à obtenir jusqu’à 400 kilomètres d’autonomie avec un VW Caddy, et d’autres préparateurs sont capables de doubler les capacités des batteries. Je suis d’ailleurs sur liste d’attente chez l’un d’eux, en Allemagne, pour ma e-up!, avec un délai de 1 ou 2 ans », révèle-t-il. « Il faut faire des transformations de ce genre pour faire voir que c’est possible », poursuit-il.

…et les  +

« Les points positifs que je trouve à la e-up!, c’est une grande maniabilité, du confort, on est bien assis, il y a de la place pour les jambes, de bonnes accélérations et une tenue de route satisfaisante », liste le Dr Emanuel.

« Pour ma femme et moi, c’est parfait, on a largement de la place pour las bagages ! S’il le faut, on peut emmener avec nous nos 2 petits-enfants », témoigne-t-il. C’est après avoir utilisé un vélo à assistance électrique, pendant 5 ou 6 ans, que notre interviewé a décidé d’acheter sa Volkswagen branchée. Ca fera 4 ans en janvier 2018. Le compteur affiche déjà plus de 68.000 kilomètres. Mais notre interlocuteur souhaite disposer dans 1 ou 2 ans d’un modèle avec plus d’autonomie. Et l’engin qu’il a en tête n’est pas encore très connu.

Sono Sion

« Le 4 octobre prochain, je vais essayer la Sion à Amsterdam », dévoile notre interlocuteur. « Ce sont 3 ou 4 jeunes gens qui ont développé cette voiture dans une startutp à Munich », explique-t-il.

Pourquoi s’intéresser à cette voiture ? Le Dr Emanuel aligne une somme impressionnante de raisons qui sont pour lui importantes : « Une autonomie qui serait vraiment de 250 kilomètres sur la route, des panneaux solaires sur la voiture pour retrouver jusqu’à 30 kilomètres de rayon d’action par jour, un crochet d’attelage jusqu’à 750 kilos de charge qui me permettrait d’emmener nos vélos, 1 prise domestique pour faire fonctionner des appareils électroménagers au camping ou bricoler avec du matériel électroportatif dans le jardin, la possibilité de transférer un peu de l’énergie de la batterie dans celle d’une voiture électrique qui serait presque vide, et la faculté de recharger en courant continu et alternatif ».

Disponible en 2019

Sono Motors a annoncé que la Sion, construite dans le Nord de l’Allemagne, serait disponible en 2019, contre 16.000 euros pour la voiture seule, auxquels il faudrait ajouter 4.000 euros pour la batterie. Seulement !? « Le constructeur estime que le prix des batteries va descendre d’ici 2019, permettant de proposer son pack à ce prix », commente le Dr Emanuel. « On peut déjà commander cette voiture et bénéficier d’un rabais de 8-10% », réfléchit-il.

Quand on sait que notre interlocuteur a choisi d’habiter une maison construite et isolée écologiquement, équipée d’un chauffe-eau solaire, et qu’il souhaite pouvoir produire son électricité lui-même, – quand l’architecte des bâtiments de France lui accordera enfin la possibilité d’installer des panneaux photovoltaïques sur le toit de sa maison -, on comprend pourquoi le Dr Emanuel est bien plus sensible à la Sono Sion qu’aux différents modèles de Tesla !

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup le Dr Emanuel pour sa grande patience, le temps consacré à l’interview, et la prise des photos dans l’urgence, en plein préparatif de sa fête d’anniversaire.

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