C’est la petite surprise du stand Suzuki à Tokyo : aux côtés de l’eVX, la marque a présenté l’eWX Concept, qui préfigure une future keicar électrique.
Si les fabricants japonais sont prudents, à raison, en matière d’électrification totale de leurs gammes, ils abordent peu à peu leur transition. Certes, cette première édition du Tokyo Mobility Show a été une ode aux concept-cars (car il existe encore des passionnés qui y sont sensibles), mais cela montre la tendance pour les années à venir. Preuve en est avec Suzuki : jusqu’alors absent du segment des voitures électriques, la firme d’Hamamatsu a présenté sa feuille de route.
À lire aussi Kei cars électrique – Le trop grand succès de la Sakura EV oblige Nissan à stopper les commandesAprès un discours de Toshihiro Suzuki, le président de la marque, Suzuki a levé le voile sur de nombreux concepts électriques. Et si l’eVX était déjà connu (la marque a dévoilé son SUV en début d’année), le Suzuki eWX Concept a été une surprise de dernière minute. L’étude de style séduit tant sur la forme que sur le fond.
Le futur Suzuki Wagon R électrique ?
Si le Suzuki eVX Concept évoque la descendance du Vitara, qui souffle sur ses 35 bougies cette année, l’eWX ne laisse aucun doute sur le modèle auquel il fait référence si l’on reprend la même logique. Le W évoque inévitablement la Wagon R, l’emblématique keicar de la marque lancée en 1993. Véritable institution au sein de la gamme au sein de laquelle il est actuellement décliné en plusieurs variantes (Smile, Stingray, …), le minispace urbain pourrait donc passer à l’électrique si l’on en croit ce manifeste conceptuel.
Certes, en apparence, l’eWX est bien éloigné de la réalité avec son regard de Bender Tordeur Rodriguez, ou ses roues qui mériteraient d’avoir une place dans un salon. Mais sa forme ne laisse aucun doute sur ses ambitions : cubique, il présente les mêmes dimensions que le Wagon R (3,40 m de long), régies par la catégorie des keijidosha au Japon. Sans doute par liberté stylistique, la silhouette est toutefois plus proche de celle d’un SUV comme le sont les Jimny et Hustler, que celle d’un minispace bien japonais. Comme pour l’eVX, le badge fait référence à un pilier de la gamme, mais l’hypothétique modèle de série pourrait donc être différent.
Une habitabilité exceptionnelle
En tout état de cause, le Suzuki eWX Concept ne perd pas de vue le principe même des keicars, qui consiste à optimiser du mieux que possible l’habitabilité avec un encombrement réduit au maximum. Et c’est surtout le cas à l’arrière où la banquette reculée dégage un rayon aux genoux sans commune mesure dans une voiture… plus courte qu’une Volkswagen e-up!, c’est dire. Mieux encore, les sièges avant reposent sur une structure tubulaire qui permet d’étendre très loin les pieds, où d’y ranger des affaires pour compenser le coffre riquiqui, voire inexistant dans ce concept.
Dessin, couleurs et matières respirent la gaieté à bord de cette keicar. Tout comme les nombreux détails, avec notamment des rangements assurés par des cordes à faire passer autour des différentes fixations. Même la commande de marche, façon molette de four micro-onde, est originale ici. Mais elle permet de dégager le tableau de bord de l’habituel manche qui occupe de la place dans cet habitacle étriqué.
Et si les keicar revenaient chez nous ?
Comme de coutume, la fée électrique permet de faire des miracles en matière d’architecture à bord, surtout dans un véhicule qui a déjà pensé à tout pour dégager le plus de place possible. La keicar, qui a des effluves de la voiture idéale pour tous les jours, devient particulièrement désirable avec une configuration électrique. Surtout que l’empreinte au sol ne sacrifie en rien les possibilités techniques par rapport aux micro-citadines bien de chez nous. Le Suzuki eWX table sur 230 km d’autonomie, soit autant qu’une Dacia Spring 45, nettement moins habitable. La capacité de la batterie n’a pas été communiquée, mais elle pourrait bien se situer autour des 25 kWh.
À lire aussi Essai Mitsubishi i-MiEV : toujours dans la course ?Dès lors, le Suzuki eWX Concept aurait tort de rester sans suite (ce qu’il ne compte pas faire sur le papier). Car si les fabricants japonais sont réticents à foncer tête baissée dans le segment des électriques, l’électrification totale pourrait commencer par les keicars, bien plus cohérentes pour recevoir des motorisations 100 % électriques. Suzuki le sait, et le succès d’autres modèles équivalents en sont la preuve : les Nissan Sakura et Mitsubishi eK Wagon, développées conjointement sur la même base technique, ont remporté ensemble le titre local de La Voiture de l’Année et sont rapidement devenues des victimes de leur succès.
Comme ses hypothétiques futures concurrentes, le Suzuki eWX Concept nous rappelle aussi au bon souvenir de la triplette Citroën C-Zero/Peugeot iOn/Mitsubishi i-MiEV. Développées à partir de la japonaise et fabriquées dans l’usine de Mizushima, ces trois électriques répondaient toutes à la catégorie des keicars avec leurs dimensions et puissance. Certes, leurs caractéristiques techniques font sans doute sourire aujourd’hui, et force est de concéder qu’elles ont eu tort d’avoir raison trop tôt, comme bien d’autres. Mais il ne fait aucun doute qu’elles auraient du sens chez nous en profitant des dernières technologies électriques : leur autonomie suffisante pour des trajets pendulaires et leur habitabilité en feraient des alliées parfaites du quotidien. De surcroit malin et mignon, cet hypothétique Wagon R électrique fidèle aux habitudes de la marque aurait toute sa place dans le paysage automobile de notre côté du globe !
J’achète dès que c’est en concession !!!
” l’électrification totale pourrait commencer par les keicars, bien plus cohérentes pour recevoir des motorisations 100 % électriques.”
C’est la logique de la petite voiture urbaine électrique qui a toujours échoué, des Volta aux Mia.
C’est la logique inverse qui fonctionne, commencer par le haut. Ex: Tesla évidemment.
En fait je rêve d’une Tesla Model Zero! Ou Model K.
Il est évident que ces véhicules, les Key cars, sont une solutions pertinentes aux enjeux modernes de transport urbain et d environnement.
Encombrement réduit, conso faible, c est la combinaison parfaite pour nos villes….et 80% de la pop vit en ville ! 80% des deplacements sont <20km. 90% des vehicules ne transportent qu un seul passager.
Les japonais doivent avoir une place de parking dediée afin de pouvoir acquérir un véhicule, sauf pour les Key cars. Les Kcars bénéficient également d avantage fiscaux (a l achat, sur les taxes annuelles, sur l assurance) a condition de rentrer dans le cahier des charges: 3.4m de long pour 1.48m de large, 2m de haut et une cylindrée de 660cm3 (63ch max).
Ce n est qu une question POLITIQUE ! Et cela pourrait/devrait se jouer au niveau de l UE, vu que la problematique est strictement identique a Paris, Rome, Madrid ou Berlin.
A accompagnger d un developpement des bornes de recharges urbaines en OBLIGEANT par exemple tous les magasins ayant des parking sur leur zone commercial a installer des bornes. En FR, pays particulièrement massacré par le delire des hyper-marché et zone commerciales peri-urbaines delirantes (a l opposé de l Allemagne) pourrait tres bien etre plus autoritaire avec ces grandes enseignes commerciales. Ces enseignes pourraient mettre a profit leurs enormes surfaces de toit afin d y installer qq panneaux solaires.
La plupart du temps, une ‘triplette’ d’occasion suffit pour remplacer une Twingo 1 s’il s’agit de déplacements pendulaires. Et c’est assez économique à l’usage. J’en ai une, achetée neuve au moment où elle était au prix de l’occasion, et je ne suis pas près de l’abandonner.
Génial, j’en rêve pour remplacer ma Twingo 1 :D
Simpa et originale, a sans doute sa place dans un marché urbain peut encombré .