Photographie : chaîne YouTube de Press of Atlantic City

Thomas Brostrøm, responsable des énergies renouvelables chez Shell, annonce son départ de l’entreprise. Depuis que le PDG a remis l’accent sur le pétrole et le gaz, Brostrøm ne croit plus à la stratégie du groupe.

Thomas Brostrøm ne croit plus à la stratégie de Shell

Ce départ fait suite à de nombreuses actions très critiquées entreprises par le grand patron de Shell, Wael Sawan. Depuis quelques mois, le PDG de la société née aux Pays-Bas cherche à revenir à une production plus importante de pétrole et de gaz, en investissant moins dans les énergies renouvelables.

Voilà pourquoi Thomas Brostrøm décide de quitter le navire, moins de deux ans après son arrivée à la tête des activités de Shell dans le domaine des énergies renouvelables. C’est un coup dur pour l’entreprise qui assure que l’homme part pour « saisir une opportunité extérieure ». 

Le pétrolier ne se cache pas et admet ouvertement viser des activités plus profitables et moins positives pour l’environnement. Pour Wael Sawan, l’objectif à court terme est « le profit pour les actionnaires ». Une stratégie qui a donc poussé Shell à se concentrer sur les domaines les plus rentables : le pétrole et le gaz.

Le PDG se dédouane et rejette même la faute sur les États. Selon lui, les aides ne sont pas suffisantes pour amorcer sereinement la transition vers les énergies renouvelables. Il estime qu’il n’y a pas de « changement significatif des politiques gouvernementales ». 

En 2022, l’entreprise a réalisé 47,5 milliards d’euros de bénéfices et n’a investi « que » 3 milliards dans les énergies renouvelables. C’est ce manque de conviction qui a poussé Thomas Brostrøm à se mettre en retrait. C’est évident, l’ancien PDG nord-américain du géant de l’éolien offshore Orsted n’était plus en phase avec la stratégie impulsée par Wael Sawan.

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Au début du mois de juin 2023, le PDG de Shell avait même annoncé que « la performance, la discipline et la simplification seront nos principes directeurs. Nous investirons dans les modèles qui fonctionnent, c’est-à-dire ceux qui offrent les meilleurs rendements et qui tirent parti de nos points forts ».

D’après un communiqué officiel de Shell, Thomas Brostrøm sera remplacé par l’actuel vice-président de Shell Energy Australia, Greg Joiner. Son nouveau titre sera celui de directeur de Shell Energy Europe et Emerging Markets Power.

Globalement, les pétroliers n’essaient même pas d’enrayer le dérèglement climatique. C’est ce que montre le récent rapport publié par Oil Change International intitulé « Big Oil Reality Check ». Comme les constructeurs automobiles, les entreprises pétrolières sont tenues de respecter des engagements dans le cadre des Accords de Paris. Malheureusement, les acteurs du secteur du pétrole et du gaz ne font pas suffisamment d’effort.