Depuis quelques jours, les médias chinois évoquent des ventes particulièrement basses pour Nio en Europe. Le Président du constructeur monte au créneau…
Lors d’une entrevue avec les médias chinois, Qin Lihong est revenu sur les chiffres de ventes de Nio en Europe. Selon lui, les 832 unités vendues sur le premier semestre avancées par certains sites sont erronées. Le co-fondateur et Président de Nio estime que les ventes réelles sont 3 à 4 fois supérieures. Il n’avance toutefois aucun chiffre officiel.
Tout d’abord, ce nombre ne correspondrait pas à des immatriculations, mais à des livraisons. La différence proviendrait du système de diffusion choisi par le constructeur. Ces 832 unités évoquées correspondent vraisemblablement à des livraisons de véhicules achetés par des clients particuliers. Mais les véhicules livrés par des clients ayant opté pour la formule de location tout compris ne seraient pas pris en compte. Ils entrent ainsi dans la catégorie des actifs du constructeur, puisqu’ils restent sa propriété.
Aujourd’hui, Nio propose à la vente ou à la location les berlines ET5, ET7, le break ET5 ainsi que les SUV EL6 et EL7, mais uniquement en Suède, Norvège, Danemark, Pays-Bas et Allemagne. Les livraisons de certains des modèles n’ont effectivement débuté qu’au printemps.
Moins mauvais qu’annoncé, pas bon pour autant
Malgré tout, Qin Lihong ne juge pas les résultats satisfaisants, même avec les (environ) 2500 à 3000 unités qu’il évoque. Selon lui, le constructeur a sous-estimé les difficultés rencontrées pour l’installation du réseau d’échange de batterie. C’est ce qui a mené à une révision de la stratégie pour le lancement de la marque sur d’autres pays : développer le réseau d’échange avant de commercialiser les véhicules, afin de proposer le plus rapidement possible une expérience plus riche au client.
À lire aussi Voitures électriques produites en Chine : vers une flambée des droits de douane ?Après moins d’un an, il est bien entendu trop tôt pour tirer une quelconque conclusion des résultats de ventes de Nio en Europe. D’autres marques ont connu des démarrages difficiles. Rappelons qu’en 1990, la Lexus LS400, tout juste lancée en Europe, n’a trouvé que 1158 clients, avec un réseau bien plus dense. Après avoir envisagé d’interrompre l’expérience, Toyota a privilégié une vision à long terme.
Rappelons que les ambitions initiales faisaient état de 7 000 ventes sur les deux premières années. Les vraies ambitions de Nio pour notre continent se concrétiseront surtout avec l’arrivée prévue en 2024 et 2025 des modèles des marques Alps et Firefly plus abordables…
Nio arrive donc à vendre des voitures en Europe?
ET5 Touring : joli coup de crayon pour les amateurs du genre
mais :
battery swap : peu voir pas d’intérêt pour un particulier. La stratégie pour voyager en Europe c’est un réseau dense de charge rapide. Et pour le quotidien c’est essentiellement charge à domicile.
ça doit surement compter dans le cout et le poids de la plateforme (2200kg pour ET5T en version 75 kWh)
peut tracter 1400kg avec le B96 : très bien, mais le manuel spécifie maximum 12% de rampe.
donc ça peut tracter 1400kg, en plaine. C’est ballot, il y’a quelques chaines montagneuses en Europe…
360 kW à l’efficience porschesque : c’est pour jouer les ombres chinoises avec Taycan Turismo ?
La clé du succès c’est le tarif, et l’efficience si ils veulent faire de l’ombre à Tesla.
ça marcherait peut être mieux avec une version 200kW RWD, moins lourde et dépouillée d’un gros paquet d’équipements couteux qui ne sont peut être pas indispensable à tout le monde.
LIDAR, sièges massant, immense toit vitré (…) la liste est très longue et pèse certainement autant sur le prix de vente que sur le poids.
Ah ils pensent que sont les stations d’échanges qui ne sont suffisament déployées qui explique la faiblesse des ventes. Je ne pense pas. Très peu d’intérêt le battery swap a part pour des flottes de taxis éventuellement pour limiter la taille de batterie.
Les marques chinoises, à moins d’attaquer le marché européen par le tarif (comme le fait MG), auront beaucoup de mal à s’implanter, surtout sur le premium.
Nio fait partie des marques que je suis particulèrement, car son design produits et design de marque sont assez attractifs et Premium.
Ayant eu l’occasion en passant à Oslo de voir leur premier flagship implanté sur la plus belle avenue de la capitale norvégienne, j’ai été impressionné par la beauté du site et le nombre de visiteurs. Les produits offrent une belle présentation également, les finitions intérieures sont de haut niveau.
Je suis d’ailleurs régulièrement les immatriculations d’EV en Norvège, elles sont répertoriées presqu’en temps réel sur le site
https://elbilstatistikk-no.translate.goog/?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=ajax,nv,elem
Il s’y dit qu’en Norvège seule, 402 NIO ont été immatriculées en 2023, 1742 en tout depuis l’implantation de la marque.
Ayant regardé les prix de vente et de location de leurs modèles au lancement en Allemagne, je trouvais que les tarifs mensuels étaient trop élevés pour des autonomies décevantes. Ils ont ouvert l’achat par la suite, mais ce n’est pas donné.
NIO ET5 Touring, à partir de 47500€ sans batterie + 12000€ (75kWh 435km seulement) ou +21000€ pour la 100kWh 560km).
Donc beaux produits, mais marque chinoise (choix à faire, je ne pense pas être prêt), tarifs élevés, consommation excessive et réseau faible doivent rendre la diffusion commerciale compliquée.
Je garde ma TM3 SR+ à 385€/mois et ses 14kWh/100km sur 50 000km parcourus.