A l’occasion d’une série de conférences organisées à Paris en marge de la COP21, Nissan a annoncé de nouveaux partenariats portant sur la seconde vie des batteries et les applications V2G (vehicle to grid). Où comment la voiture électrique deviendra une composante clé des réseaux intelligents de demain.
Non content d’être déjà le premier constructeur mondial de voitures électriques, Nissan songe au futur en révélant de nouveaux partenariats à l’occasion de la COP21. Objectifs : anticiper la seconde vie des batteries et développer les applications V2G permettant au véhicule d’injecter son énergie dans le réseau électrique.
Partenariat avec Eaton pour la seconde vie des batteries
Spécialiste en gestion de l’énergie, Eaton sera le principal allié de Nissan pour assurer une seconde vie aux batteries lithium-ion de la Leaf. Pour les deux partenaires, il s’agit de revaloriser les batteries des véhicules électriques de Nissan qui conservent encore 70 % de capacité énergétique en fin de vie.
Concrètement, la première étape de ce partenariat visera à créer un système de stockage autonomie associant les batteries de la Leaf avec des panneaux solaires et une technologie développée par Eaton.
Dans les pays les plus industrialisés, l’objectif est de créer des systèmes de stockage intelligents capables de lisser les pics de consommation et ainsi de limiter le recours à une production électrique fortement carbonée. Dans les pays où les réseaux électriques sont les moins développés, notamment dans certaines régions d’Afrique, le système de Nissan et d’Eaton vise à remplacer les générateurs diesel particulièrement polluants et peu économiques.
En Europe, les premiers projets pilotes devraient débuter dans les mois à venir.
Si le principe est intéressant, reste à savoir quelle sera la valeur de reprise d’une batterie une fois la voiture arrivée en fin de vie. La Leaf n’étant commercialisée que depuis 5 ans, pour une batterie dont la durée de vie théorique est de 8 ans minimum, il est sans doute encore trop tôt pour le savoir…
Technologie V2G avec Enel
Transformer nos voitures électriques en sources d’énergie mobiles ! Tel est l’objectif du partenariat conclu entre Nissan et le fournisseur d’énergie italien Enel autour de la technologie V2G (Vehicle to Grid).
Déjà expérimentée en Espagne avec Endesa, une filiale d’Enel, la technologie V2G vise à intégrer le véhicule électrique au réseau via un système de charge « bi-directionnel ». Celui-ci permet aux conducteurs de Nissan Leaf de recharger leurs voitures durant les heures creuses pour ensuite réinjecter l’énergie stockée dans le réseau lorsque les coûts sont les plus élevés. Un système de « vase communicant » qui pourrait s’avérer essentiel à l’équilibre du réseau dans les années à venir si des milliers de voitures électriques adoptent le système.
D’un point économique, la technologie V2G serait également particulièrement intéressante, notamment pour les flottes d’entreprises, et permettrait de réaliser des économies notables sur les factures d’énergie.

L’écran de la borne V2G Enel… il va falloir qu’ils s’offrent un meilleur traducteur ;)
Un nouveau modèle énergétique à construire
« Il nous faut construire de nouveaux business-model. Si nous le faisons pas, d’autres le feront » a souligné Ernesto Ciorra, responsable de l’innovation chez Enel, citant l’exemple de sociétés comme Kodak ou Nokia qui n’ont pas su tenir compte des nouveaux enjeux pour se renouveler. « Le V2G est une pièce du puzzle et s’ajoute à un panel de technologies » a-t-il souligné, appelant les énergéticiens à ne pas rater la révolution du smart-grid.
Disponible en versions « indoor » ou « outdoor », sur pied ou mural, le chargeur V2G développé par Enel est doté d’une connectique CHAdeMO avec une puissance de charge/décharge de l’ordre de 10 kW.
Loin d’être déployée à grande échelle, la technologie V2G reste encore expérimentale et Nissan n’annonce pas encore de date de commercialisation. En Europe, le Danemark accueillera les premiers essais, suivi de l’Allemagne, des Pays-Bas et d’autres pays d’Europe du Nord.
Sur le plan économique c’est tout à fait bénéfique, mais aussi sur le plan environnementale nous pouvons espérer une nouvelle manière de préserver la nature.
Bonne continuation
technologie V2G est bien par exemple pour l’ile de la réunion ca éviterais les coupure de courant lors de pic et l utilisation des centrals..
Par contre, vis a vis de la lois française et EDF il me semble qu on ne peux pas réinjecter de l’électricité dans leur réseau (sauf certain cas comme panneau solaire..)
Comme par exemple l’affaire du TGV qui lors de la coupure de son moteur réinjecter de l électricité alors qu’il n’était pas a la source une société productrice électricité..
Il y avais eu un procès …EDF contre SNCF il me semble…
Le préalable est que la majorité des utilisateurs de VE soit convaincu que le Mode-P est l’avenir de la recharge, pour qu’il y ait un maximum de VE connectés au réseau à un instant donné, que ce soit pour faire du délestage ou pour pomper les VE.
Si ce nombre est très important, je ne suis pas certain qu’il y ait un besoin physique de pomper les batteries des VE. Il ne faudrait pas que cela soit un argument pécuniaire purement spéculatif car cela reviendrait à perdre un double rendement pour quelques tradeurs…les écolos se feraient prendre au piège.
Ce qui est alors incohérent, c’est l’investissement dans les charges rapides, qui minimisent le temps de branchement au VE du parc de VE (voir post de l’entrée en bourse de DBT) !
il faut avoir conscience que 24KW c’est la consommation d’un foyer europeen de 4 personnes sur 2 jours.
ll n’y a donc pas de sujet capacité des batteries à accroitre, d’autant que avec ces capacités , il ne sera pas possible de faire une charge complete en une nuit: elle permettront soit d’aller loin, soit de ne pas se charger tous les jours
Le préalable sera de multiplier par 2 ou 3 la capacité des batteries des véhicules abordables. Sinon, qui acceptera que son véhicule se fasse vider alors qu’il croyait le recharger? Avec une capacité triplée, il est envisageable de permettre d’en rendre un tiers voire une moitié au réseau. Ensuite il faut un business model. Les propriétaires des VE (et de leur batterie) n’admettront qu’on leur « use » la batterie que s’il y un différentiel tarifaire significatif entre l’énergie rendue et l’énergie consommée. Cela suppose un prix de base du kWh assez élevé. Ce n’est pas encore le cas en France mais je fais confiance à nos fournisseurs pour y parvenir.