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Avec une météo idéale, 20 des 25 équipes engagées au challenge de sobriété EcoGreen Energy ont pu inscrire leur performance au tableau des résultats. Avec 5 458 km calculés en équivalent d’énergie contenue dans un litre de SP95, c’est un collège qui est ressorti grand vainqueur jeudi 15 mai 2025 sur le circuit de Fay-de-Bretagne (44) au nord de Nantes. Ambiance, résultats et témoignages.
Ayant évolué vers de nouvelles solutions décarbonées depuis sa création en 2022, l’EcoGreen accepte aujourd’hui le bioGNV, l’électrique à batterie (BEV) et l’hydrogène (moteur thermique et pile à combustible). Les écoles d’ingénieurs, établissements d’enseignement supérieur, lycées et collèges ont ensuite le choix entre deux catégories de véhicules.
En 2025 : 17 protos en forme de cigare où les jeunes pilotes parviennent tout juste à tenir à l’intérieur, et 8 urban concepts qui ressemblent davantage à des voitures et doivent donc être équipés d’un essuie-glace fonctionnel, de phares, clignotants, feux de positions, etc.
« Les collèges et lycées choisissent l’électrique à batterie, alors que le bioGNV est toujours présenté par les BTS et établissements d’enseignement supérieur. Ce sont les écoles d’ingénieurs qui travaillent sur la solution à pile hydrogène. Derrière les équipes, nous avions 2 collèges, 9 écoles d’ingénieurs, et, pour le reste, des BTS et élèves d’enseignement supérieur. Et nous avions un grand nombre de filles cette année », détaille Patrice Merhand, à la tête de l’organisation de l’EcoGreen Energy.
Une canicule insupportable pour les pilotes des protos en 2022, la pluie pour les deux éditions suivantes, mais une belle météo cette année : « Je peux dire que 2025 est pour nous un très grand cru, nous sommes dans le pays du muscadet. Nous avons eu un temps idéal. Je tiens à remercier d’ailleurs chaleureusement les équipes qui sont revenues cette année après avoir subi en 2024 de véritables trombes d’eau sur toute la semaine, depuis le montage jusqu’au démontage des structures ».
Les protos en particulier ne peuvent circuler dans de telles conditions. En témoigne le panneau des scores en 2024 : Seulement 6 performances retenues pour 21 équipes inscrites. Quatre des 6 urban concepts engagés figuraient cette année-là dans le classement, contre pas plus de 2 protos pour 15 teams.
Pour qu’une participation soit validée, les véhicules doivent enchaîner neuf boucles du circuit de Fay-de-Bretagne (17,5 km) à une vitesse moyenne minimale de 25 km/h, ce qui prend moins de 42 minutes. Les consommations relevées permettent de calculer les distances théoriques qui auraient été parcourues avec l’équivalent d’énergie contenu dans un litre de SP95. Cette méthode est largement employée dans ce type de challenge (Shell Eco Maranthon, EducEco, etc.) pour comparer les performances, quelle que soit l’énergie qui propulse les véhicules.
Si l’année dernière Microjoule 5 n’avait pas pu établir une performance en raison de la météo alors que Tema Mobile avait pu le faire, les deux protos sont en tête en 2025 dans leurs catégories respectives : 3 180 km au bioGNV pour le lycée La Joliverie de Saint-Sébastien-sur-Loire (44) ; 5 458 km en électrique à batterie au bénéfice du collège Pierre Bayle de Pamiers (09). Ce dernier était déjà sur le podium de la précédente édition avec 4 772 km pour le même véhicule.
« Cette année, on a voulu prouver que ce n’était pas qu’un coup de chance dû à la météo », nous confie Thierry Michau. Responsable de l’équipe Team Eco Mobile Appaméen, cet enseignant de Techno n’est pas un débutant pour ce type de challenge : « J’ai commencé à construire en 2011 notre première voiture avec une première participation l’année suivante à l’EducEco. Il n’y avait déjà pas beaucoup de collèges dans ce challenge, mais nous avions déjà réussi à décrocher le prix de la communication de l’Eduction nationale grâce à nos animations ».
Régulièrement amélioré, ce proto baptisé Bayle Mobile était aussi présent cette année sur le circuit de Fay-de-Bretagne. Les deux équipes logées sous le même stand doivent leur participation à une faveur exceptionnelle. « Normalement il faut être majeur pour avoir une licence FFSA de pilote à l’EcoGreen inscrit à la FIA. Très ouverte et consciente que ces jeunes sont le devenir de la course automobile, la FFSA s’est montrée très ouverte et a accepté d’accorder des dérogations pour notre challenge », explique Patrice Merhand.
Les plus jeunes pilotes à l’EcoGreen n’ont donc désormais que 14 ans. Tema Mobile a ainsi pu être pilotée cette année par Emma et Solène, respectivement en classe de Troisième et Quatrième. « Mercredi 14 mai, je les ai managées moi-même par radio. Mais le lendemain, jour de l’obtention des meilleures performances, ce sont des élèves de l’équipe qui l’ont fait, gérant seuls cet accompagnement en fonction des indications que je leur avais laissées », souligne Thierry Michau.
Si le collège ariégeois obtient des performances exceptionnelles, ce n’est pourtant pas en bénéficiant des mêmes technologies que les écoles d’ingénieurs : « Nous ne pouvons pas recourir à la télémétrie, car nous n’en avons pas les moyens et que ce serait éloigné des programmes scolaires. Pour réussir, il a fallu travailler principalement sur la roue libre et bien doser les accélérations lors des tours de circuit ».
Voyant des équipes concurrentes se rapprocher dangereusement, l’enseignant a modifié sur le site même, avec ses élèves, Tema Mobile : « J’avais remarqué qu’elle grimpait facilement les côtes avec ses deux moteurs ; j’ai donc décidé d’en supprimer un pour gagner du poids et de booster un peu plus l’autre. Avec mes gamins, ont a changé des pignons, trouvé un nouveau rapport de réduction et travaillé la distribution de l’énergie, c’est-à-dire l’ampérage à envoyer par la carte électronique au moteur ».
Jovial, enthousiaste, Thierry Michau est aussi très fair-play avec les autres équipes : « Si La Joliverie avait été en électrique, c’est eux qui auraient été les premiers ». Il est vrai que le lycée de Saint-Sébastien-sur-Loire a fait coup double dans les protos cette année : Première place pour Microjoule 4 avec 2 146 km en thermique hydrogène, également avec Microjoule 5 au bioGNV pour 3 180 km.
Mickaël Fardeau est enseignant en BTS MTE (Motorisations toutes énergies) et coresponsable du projet Microjoule : « Ce programme créé à l’initiative de Philippe Maindru fête cette année ses 40 ans ». Les protos de La Joliverie ont suivi l’arrivée des nouveaux produits : « Après avoir utilisé le gazole et l’essence, d’autres carburants ont été adoptés pour Microjoule, comme le GNV en 2015, puis le bioGNV deux ans plus tard ».
Un peu à l’écart des stands, c’est Marc Mouthon, formateur spécialiste en gaz, qui s’occupait de distribuer ce carburant produit en Vendée par AgriBioMéthane, ainsi que l’hydrogène vert. De l’autre côté des bâtiments, Microjoule 5 a ouvert le challenge mercredi 14 mars 2025 à 14 h 45.
« Nous avons rapidement été stoppés en raison d’un fil débranché. Ensuite nous avons subi une crevaison lente », précise Mickaël Fardeau. Dans un pareil cas, un Citroën Berlingo électrique carrossé en benne et prêté par l’agglomération de Nantes servait à allait chercher sur le circuit les engins immobilisés : « A notre deuxième tentative, nous avons consommé 3,83 grammes de bioGNV pour parcourir les 17,5 km à 25 km/h de moyenne. Avec 3 180 km, cette année nous avons dépassé notre précédent record de 2 934 km établi en 2023 ».
Du côté des protos à pile hydrogène, c’est le lycée Jacques de Vaucanson à Tours (37) qui a réalisé la meilleure performance de l’EcoGreen 2025 avec 1 462 km. Seulement deux urban concepts figurent dans le classement : Tim X de l’INSA de Toulouse (31) avec 2 515 km en BEV, et Oz’Urban 2 Hybride du lycée Frédéric Ozanam de Cesson-sévigné (35) pour 243 km au bioGNV, contre 153 km l’année dernière.
Le tracé de Fay-de-Bretagne est particulièrement adapté à ce challenge de sobriété, comme nous l’a confirmé Patrice Merhand : « Pas trop grand, avec de petites pentes, ce circuit fermé est vraiment super pour nous. On a une vue sur l’ensemble du parcours ». Eloigné des grandes villes et sans transport en commun pour s’y rendre, il incite cependant peu les visiteurs à venir sur place.
Un autre site pourrait-il à l’avenir, éventuellement occasionnellement, accueillir ce défi ? « Par exemple celui de Fontenay-le-Comte en Vendée, où le Mans. Nous avions dans nos intervenants du club Pierre Fillon de l’ACO qui organise la célèbre course des 24 Heures : vous imaginez de quoi nous avons parlé avec lui ».
Alors que l’EcoGreen était à sa création ouvert uniquement aux carburants gazeux renouvelables, les électriques à batterie dominent désormais par le nombre (15 équipes sur 25) et les résultats : « J’ai bloqué à 50 % la part des électriques, et nous allons peut-être augmenter à vingt-huit ou trente le nombre d’équipes en espérant une plus grande représentation des pays européens proches ».
Automobile Propre et moi-même remercions Patrice Merhand, Mickaël Fardeau, Thierry Michau, Marc Mouthon et Albert Bironneau (conducteur de la dépanneuse) et Hélène Merhand-Rezé (attachée de presse) pour leur accueil lors de l’événement et aussi parfois après coup au téléphone.
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