Comme vous avez pu le découvrir dans la première partie publiée la semaine dernière, c’est un roadtrip un peu différent de nos habitudes dans lequel nous nous sommes lancés puisque nous avons voulu explorer le monde de la caravane avec des voitures électriques. Après quelques découvertes douloureuses, nous commençons à trouver nos marques et même… à apprécier.
Un nombre colossal d’événements se sont déroulés lors de cette première journée, entre un départ tardif de Paris en étant totalement novice dans le monde de la caravane et une arrivée douze heures plus tard au camping en terrain (presque) conquis. Se sont en effet succédé tout au long de la journée des passages de grade constitués d’exercices pratiques comme le franchissement d’un péage, le dételage en solitaire ou encore la traversée d’un rond-point avec un véhicule tutoyant les 11 mètres de long et articulé en son milieu, autant d’épreuves par le feu donnant lieu à une formation accélérée et efficace par la pratique. « Nous sommes ce soir des gens meilleurs » comme le dit si bien Andy et il n’a pas tort.
À lire aussi Roadtrip en voitures électriques avec des caravanes : une galère, vraiment ?Une fois les voitures garées et les caravanes stabilisées et alimentées par le réseau du camping, il est temps de souffler, de se rassasier en liquides et lipides à parts égales et de faire un premier bilan. Et la leçon principale apprise hier est : il faut rouler à la vitesse moyenne permettant d’atteindre sereinement la station de recharge suivante et celle-ci, si vous tractez avec votre Hyundai Ioniq 5, sur autoroute et en plein mois de novembre, ce qui est essentiellement une brique de 1 200 kg formant de plus un parachute de 2,30 m par 2,68 m, n’est peut-être pas 110 km/h, à moins de vouloir s’approcher dangereusement d’une consommation de 60 kWh/100 km. Se mettre par contre au régulateur à 90 km/h, sur le rythme des poids lourds de la voie de droite, permet de réduire cette dernière d’un bon tiers et d’augmenter d’autant l’autonomie.
De son côté, Andy, qui avait la Renault Mégane, était avantagé par une monture plus sobre de base et une carriole plus légère de 300 kg avec une surface frontale moindre de 1,82 m par 1,98 m, puisque sa consommation à 110 km/h était inférieure à celle de la Coréenne à 90 km/h. Mais sa plus petite batterie, 60 kWh contre 77,4, faisait que les arrêts pour recharger des deux voitures arrivaient à une régularité similaire.
Jour 2 de notre petite escapade, après une nuit bercé par le bruit des vagues, nous décidons de reprendre la route pour tester nos équipages sur le réseau secondaire. Après quelques centaines de kilomètres, l’humilité reste de mise, mais les réflexes de conduite semblent désormais acquis : on prend un peu plus large dans les courbes, on garde en tête que la caravane est plus large que la voiture au moment de croiser d’autres occupants de la route, on anticipe les freinages et on attend que le troisième train de roues ait franchi le dos d’âne avant d’accélérer à nouveau. Accélération qui se fait sans la moindre hésitation malgré la charge grâce au couple immédiat de l’électrique.
Grâce à une vitesse de progression moindre et le fait que l’on puisse, l’un comme l’autre, utiliser les palettes au volant permettant de régler la récupération d’énergie, la consommation se montre bien plus raisonnable. Avec 1,2 tonne poussant derrière, la Ioniq 5, sur sa régénération la plus forte, paraît se transformer en véritable centrale électrique, augmentant le rayon d’action en une charge et épargnant aussi les freins au passage. Avec un peu de pratique, la Renault et la Hyundai descendent autour des 28/29 kWh/100 km, soit respectivement plus de 200 et plus de 250 km d’autonomie théorique à des températures, rappelons-le, quasi hivernales.
Après avoir contemplé le Mont-Saint-Michel, puisque c’était quand même l’objectif de notre voyage, il était temps de faire un dernier dîner autour d’un appareil à… raclette alimenté pour l’occasion via V2L par la Ioniq 5. Et notre bilan, à Andy comme à moi, c’est que, une fois intégrée l’importance de la consommation supplémentaire par rapport à la caravane que l’on tracte et la vitesse à garder pour obtenir une autonomie exploitable, un minimum de préparation pour l’itinéraire, comme toujours, permet d’envisager la voiture électrique comme un véhicule tout à fait valable pour tracter.
Reste cependant, évidemment, le problème de la recharge qui, lui, ne s’est pas dissipé avec l’expérience : nous sommes passés par cinq stations de recharge, Ionity et Total dans ce coin de la France, et aucune ne permettait de garder la caravane au moment de charger. Et ça n’était pas qu’une question de bornes traversantes, comme on trouve chez Fastned, puisque, pour la plupart, même y accéder avec une caravane était impossible à cause de voies trop étroites ou de virages trop serrés. Peut-être faudra-t-il pour cela attendre l’avènement du semi-remorque électrique ?
Un grand merci à Trigano, Caravelair et Silver pour le prêt des caravanes, à Thierry et Nathalie Jamet de Caravane 2000, à la Ferté Bernard, pour leur accueil sympathique et leurs conseils avisés ainsi qu’à l’équipe du Camping Municipal de la Baie à Saint-Jean-Le-Thomas pour leur patience infinie et leur pédagogie sans faille.
Tout d abord merci pour l initiative de ce test .Il répond à plusieurs questions .La première étant peut on tracter avec une voiture électrique. La réponse est donc oui. La seconde question peut on partir en vacances avec une caravane… La réponse est oui mais … Il va falloir prendre en compte l autonomie et ce gros souci de rechargement …
Pour info lors de la première journée vous roulez a 110 km/h… En France avec un attelage la vitesse est limitée à 90 km/h … D ou ma question le réseau de recharge est il accessible hors autoroute …cordialement
Est-ce le moment pour le grand retour de la Caravane ?
En effet, celle ci a été boudée ces dernières décennies au profit du Camping-Car et du Van.
Mais avec la transition énergétique en cours, la rareté des CC et des Van aménagés électriques, en plus de leur prix astronomique, va peut être forcer les campeurs vers la bonne vieille caravane !
Ce qui en plus pourra rentabiliser la très chère voiture électrique.
Je vois bien aussi le retour des micro-caravanes teardrop, ainsi que des modèles popup comme la trend dans ce sujet, mieux adaptées pour minimiser la consommation.
Je m’interroge sur le bien fondé de vacances en caravane (l’argument souvent avancé, « c’est économique »). Je ne dénigre pas, et je respecte ceux qui font ce choix, mais il y a peu de chance que ca devienne le mien.
Je loue actuellement, tous les été, un gite en zone rurale dans le massif central 1500€ pour trois semaines. C’est certes un prix très bas, mais courant dans la région. Et les gites ne manquent pas, il y en a bien plus que de camping. Si on prend la peine de réserver à l’avance, on trouve toujours. Et quelle différence de confort et d’espace!
Ce n’est donc pas demain que je tracterai une caravane, ni même que j’achèterai un camping car. Car avant d’amortir le surcoût (surtout pour un camping car), il faut quand même considérer tous les aspects (prix caravane+ prix gardiennage + prix de la place en camping + autoroute plus chère + consommation plus élevée), je me demande au final si c’est si économique. Excepté si on aime les régions hyper touristiques (la ou les gites sont très chers), je ne vois guère d’avantages à cette formule, excepté peut-etre le fait de pouvoir partir sans trop réserver (en croisant les doigts qu’il y ait de la place en camping) et de pouvoir changer facilement de lieu en cours de vaçances.
S’il y a des adeptes des vacances en caravane, quels autres avantages y voyez vous que j’oublierai?
j’ai une question: la hyundai pourrait alimenter la caravane? Ca devient alors la meilleure solution toutes solutions confondues!
en Comparant le gabarit des caravanes tractées, on s’aperçoit tout de même que la Ioniq 5 est adaptée pour une famille de 3 enfants à contrario de la Megane e tech qui de par ses possibilités (de remorquage) conviendra plus à un couple.
Avec la vue du ciel la caravane de la mégane aurait presque pu rentrer dans celle de la Ioniq 5.
la conclusion est qu’il faut plutôt prendre les nationales pour ménager l’autonomie;
j’ai l’impression de revenir en arrière lors des vacances avec mes parents qui utilisaient la N7 Pour descendre en vacances.
une vidéo qui reste très ludique et intéressante. D’autres road trip de ce genre permettront de faire comprendre l’usage de l’électrique au quotidien (sans chichi)
à renouveler bravo
Je serais curieux de savoir les écarts de consommation avec une caravane type teardrop.
Merci aux 3 personnes d’AP qui ont fait ce test très intéressant.
Je n’envisage pas de tracter une caravane demain mais savoir que ce n’est finalement pas une énorme galère est très rassurant. J’ai particulièrement apprécié les conclusions du reportage. Une fois intégré la problématique et en acceptant de prendre les nationales tout devient plus simple et on retombe à des consommations acceptables. Reste à bien préparer son parcours en Nationale pour avoir des bornes rapides accessibles afin de minimiser les arrêts qui resteront nombreux. Mais au moins a-t-on l’avantage d’avoir sa chambrée derrière soi si le temps de parcours s’allonge.
J’avais déjà testé la remorque moins pénalisante aérodynamiquement et moins lourde (500 kg) pour voir que le comportement attelé ne posait aucun problème de conduite et ne générait pas trop de surconsommation. Voilà qui doit conforter les adeptes du caravaning. C’est possible.