En moyenne, une borne de recharge sur cinq est hors service. Un nombre beaucoup trop élevé, sur lequel on ne constate aucune amélioration.
La barre des 100.000 points de recharge ouverts au public a été dépassée au printemps dernier. Bon point : après le passage de ce cap symbolique tant attendu par le gouvernement, le rythme d’installation de nouvelles bornes n’a pas faibli.
Selon le décompte réalisé par l’Avere, au 29 février, il y a avait 123.347 points de recharge accessibles dans l’Hexagone. Ce qui fait maintenant en moyenne 183 points pour 100.000 habitants. Il y a un an, c’était 135.
La bonne nouvelle est que ce bon rythme va se poursuivre, vu les nombreuses annonces qui nous parviennent régulièrement. Par exemple ces dernières semaines, EvZen a annonce l’arrivée de 300 points rapides supplémentaires dans son réseau, Burger King va pousser ses restaurants à avoir des bornes…
Avec plus de bornes, il est donc plus facile de faire le plein d’électricité sur son trajet. Encore faut-il que la borne fonctionne quand on arrive devant. Et là, cela peut coincer… souvent. Dans son baromètre, l’Avere donne une statistique fort intéressante, le taux de disponibilité des bornes. Un point de recharge est considéré comme disponible s’il n’est ni en maintenance, ni hors-service.
En février 2024, le taux de disponibilité est de 81 % avec les points de recharge AC, monophasés ou triphasés jusqu’à 22 kW, qui sont les plus nombreux (ils représentent 83 % du parc). Donc si on regarde dans l’autre sens, en moyenne 19 % des points ne peuvent assurer la recharge. Quasiment un sur cinq !
On pourrait se dire que c’est mieux avec les bornes rapides, celles qui maillent les grands axes et sont d’autant plus importantes car elles permettent d’assurer les longs trajets (et facturent généralement plus cher le kWh). Mais c’est encore pire, avec plus d’une borne HS sur cinq. Avec les DC jusqu’à 150 kW, le taux de disponibilité de février n’est que de 78 %. Il est de 77 % sur les plus de 150 kW.
Si ce ne sont heureusement pas toujours les mêmes bornes qui restent en panne indéfiniment, le taux d’indisponibilité inquiète, d’autant que la situation se dégrade. Il y a un an, 16 % des bornes AC était indisponibles et 19 % des DC jusqu’à 150 kW.
Cette situation fait partie de la vie du conducteur d’un véhicule électrique. Très rares sont ceux qui n’ont jamais eu affaire à une borne HS. Ils ont appris à avoir les bons réflexes pour éviter une situation délicate, à savoir se retrouver devant une borne en panne et plus d’autonomie pour aller à la suivante. Que ce soit dans la conduite (sur un long trajet, il vaut mieux aller se brancher le plus tôt possible après être passé sous la barre des 20 % de niveau de batterie) ou sur l’utilisation des bons outils (des applis qui donnent des indications sur l’état de fonctionnement des bornes).
Voilà un autre aspect qui montre que la voiture électrique demande un apprentissage. Ce qui ne plait pas souvent à ses opposants, qui vantent la simplicité d’usage d’un véhicule thermique. Forcément, ces statistiques sur le taux de disponibilité des bornes vont être du pain béni pour ceux-là !
Mais on ne leur en voudra pas. A Automobile Propre, on a beau vanter les mérites de la voiture électrique, et ses nombreux avantages, on ne peut que critiquer cette situation déplaisante d’un trop grand nombre de pannes sur les bornes. Déjà parce que cela nuit à l’image du véhicule électrique, et donc son adoption, mais aussi parce que c’est une contrainte dans les trajets que l’on ne devrait plus avoir en 2024. Ou alors quasiment plus, car le zéro panne, c’est utopique.
Face à un taux d’indisponibilité qui tourne autour de 20 % depuis longtemps, on attend une réelle prise de conscience de la situation et des actions de la part des gestionnaires des réseaux pour corriger le tir. Remporter les contrats, c’est bien, assurer le service c’est mieux.
Si une station service peut connaître une panne, en raison par exemple de l’informatique, sur une aire d’autoroute, on ne l’imagine pas rester HS plusieurs jours. Une situation qui arrive pourtant avec des bornes de recharge, avec une réparation qui semble peu prioritaire quand vous demandez de l’aide au service client. Il va peut-être falloir revoir les exigences et contraintes sur les opérateurs pour que ces pannes relèvent rapidement de l’exceptionnel, afin de pouvoir traverser sereinement le pays sans avoir l’impression de jouer à la loterie des bornes.
Il faut améliorer tout cela, le taux de disponibilité devrait être d’au moins 95%.
Par contre je trouve plus problématique que la seule borne AC du village sur laquelle on comptait en visite touristique soit défaillante, qu’une ou deux bornes DC dans une station de 20 chargeurs (vu l’été dernier sur l’aire de Mornas 5 bornes Ionity inopérantes, ce qui n’a posé aucun problème aux 3 VE que nous étions à recharger).
Ces statistiques me paraissent complétement erronées au regard de ce que je constate personnellement au niveau des bornes. C’est bien plus de pannes et d’indisponibilités..
Par exemple pour TESLA , je connais une immense zone commerciale où il n’y a que des bornes TESLA qui sont HS depuis plusieurs mois. impossible de charger dans cette zone pourtant très grande et qui draine des centaines de voitures électriques.
Il suffit de se rendre sur chargemap et de visualiser les bornes barrées sur la carte.. Autour de chez moi par exemple , et ce n’est qu’un exemple sur 11 bornes , 7 sont HS et e c’est bien réel car j’ai pu le constater concrètement.
Je pense qu’il y a matière à s’améliorer sur ce point et ne voit pas bien ce qui bloque sur la remise en état de ces bornes..
Il est clair que la situation n’est pas excellente aujourd’hui, et que, au même titre que pour les produits pétroliers, l’état devrait créer un site rapportant les prix kWh par Station, et leur disponibilité!
Le type et la fréquence des pannes seraient intéressants à connaître. La verbalisation automatique des VT et des VE chargés à 100% améliorerait le taux de disponibilité.
Les opérateurs sérieux sont connus : Tesla, Ionity, Electra, Fastned, Powerdot, Allego/Carrefour, EvZen, Atlante,… et j’en oublie… A noter l’excellent suivi client chez Electra, dont le déploiement ne s’arrête jamais !
Témoignage tout frais, sans aucune valeur statistique bien sûr. Je suis passé ce matin en allant faire mes courses au marché (en vélo…) devant les 2 bornes publiques 22kW doubles du centre ville (qui représentent tout de même près d’un tiers de l’offre de recharge publique de ma ville rurale de 30 000 habitants, c’est pas rien) : une place occupée par un VT (pas de verbalisation sur le pare-brise, comme toujours, la police municipale a manifestement des consignes de tolérance), une place libre mais dont la prise de recharge est visiblement en panne (voyant rouge, le VT aurait au moins pu avoir l’élégance de se garer sur celle-ci), une place occupée par une VE qui recharge, et la dernière par un VE mais non branché (ce qui est aussi assez frequent).
Et c’est souvent comme ça.
Voilà qui va beaucoup motiver les très nombreux habitants de la ville comme moi sans aucune possibilité de recharge à domicile (logement collectif sans parking privé), à passer au VE : -(.
Malgré les propos de l’article, globalement la situation de la recharge s’améliore bien sur le réseau FR. 80% de taux de service on doit pouvoir mieux faire. La multiplicité des points de recharge notamment sur les grands axes permet effectivement de palier aux défaillances en gardant une marge suffisante de sécurité pour allez à la station suivante.
L’article aurait pu être complété avec le classement de l’indice de fiabilité des différents opérateurs du marché. Cela aurait évité une recherche de ce complément d’info finalement peut-être le plus intéressant ?
Izivia et ses déboires nous avez bien démontré que le matériel électronique bas de gamme ne résistent pas bien longtemps.
Le taux de pannes selon les opérateurs serait intéressant à connaître. Tesla, Fastnest ont peu de pannes, semble-il. A l’inverse de TotalEnergiesFossiles.
Aaaaaaaaaaaaaaaaah merci !!!! Enfin un article honnête sur le sujet qui n’a pas peur de dénoncer un probleme à resoudre (il n’y a que comme ça qu’on peut avancer, en voyant honnetement les choses, ce qui permet de les resoudre). A lire AP on aurait pu croire jusqu’ici que la recharge c’etait super. Mais combien de fois suis-je tombé sur des bornes departementales inutilisables ? Des tonnes ! Le grand classique c’est la borne qui permet de recharger 2 voitures mais finalement l’une des prises ne fonctionne pas. Donc y’a meme des bornes a moitié en panne lol.
Perso a chaque fois que je fais un trajet un peu long je regarde l’etat de la borne d’avance sur chargemap avec les retours utilisateurs (bien pratique mais long et laborieux). Et bien sur les seules fois où j’etais pressé et que je l’ai pas fait ça n’a pas manqué : borne en panne comme par hasard. Perso j’ai assez peu rencontré ce probleme sur autoroute, seulement 3 fois (quand meme) contre plus de 12 fois sur les bornes departementales (en 4 ans). Sur autoroute c’etait sur des bornes ionity où j’avais le message « defaut d’isolation » et du coup la charge refusait de se lancer, un probleme recurrent apparemment sur les premieres generations. Pour les bornes departementales soit elles etaient hors service (le plus souvent) soit la charge ne demarrait pas (ensuite) soit, plus rare, il etait impossible de payer. Il fallait un badge special du departement pour ça ou aller payer sur un site mais qui ne fonctionnait pas.
En tout cas il y a de serieux progres a faire dans ce domaine. L’enjeu delicat c’est que les technos dans ce domaine progressent sans arret. C’est deja un peu lourd financierement d’installer une borne mais vu le rythme d’evolution il faudrait changer chacune quasiment tous les 2 ans en fait. Ce qui est assez lourd à assumer financierement. Il est aussi possible que, voulant faire des economies, les premieres bornes installées aient ete de mauvaise qualité et qu’on paye les pots cassés aujourd’hui. Dans tous les cas pour que ce soit viable il faut des bornes fiables et surtout un contrat d’entretien qui ne semble pas toujours souscrit par les departements ou pas toujours appliqué. Esperons qu’avec la multiplication des bornes, des acteurs rendent leur accessibilité economique et leur entretien plus accessible afin que l’ensemble tourne mieux.
On ne prend pas le chemin de l’amélioration, avec la multiplication des opérateurs, la multiplication des matériels en place, et surtout l’absence fréquente de hot line efficace et de techniciens d’intervention, car cela coûte cher…
C’est une des conséquence de la distribution des subventions à tous, avec en plus l’installation sur les mêmes itinéraires ( là où c’est le plus rentable …).
Il aurait fallu procéder par appel d’offre, avec des critères de disponibilité, de lieux d’implantation, de la puissance identique 350 kW (qui peut le plus peut le moins) etc , au lieu des distributions en tout genre, avec la complicité de l’avere, qui promeut encore les bornes 22 AC !!!