Les visiteurs du salon Rétromobile, qui s’est tenu à Paris du 5 au 9 février dernier, ont pu découvrir l’offre de rétrofit électrique proposée sous la marque R-Fit sur le stand du 2CV Méhari Club Cassis. Nous avons donné la parole à ce sujet à Stéphane Wimez, à la tête de la structure.
2CV Méhari Club Cassis
Installé à Cassis, dans les Bouches-du-Rhône, le 2CV Méhari Club Cassis s’active à maintenir en excellent état les Citroën 2 CV, Méhari et les modèles dérivés, en fournissant depuis des dizaines d’années les pièces détachées qu’il est de plus en plus difficile, et parfois même impossible, d’obtenir du constructeur lui-même.
Détenant des moules en provenance des usines Citroën, l’entreprise poursuit la fabrication des éléments qui lui permettent également de restaurer sur place ces véhicules emblématiques. Mais aussi de proposer une déclinaison électrique de l’engin imaginé par le comte Roland Paulze d’Ivoy de la Poype et commercialisé par la marque aux Chevrons entre 1968 et 1987. Devenu quadricycle branché, il se présente sous le nom d’Eden.
Bientôt légalisé en France
Membre fondateur de l’AIRe (Acteurs de l’industrie du rétrofit électrique), le 2CV Méhari Club Cassis se prépare désormais à la conversion électrique des 2 CV et Méhari de sa clientèle. Et ce, avec la motivation portée par une évolution majeure qui devrait être prochainement annoncée officiellement.
« Au sein de l’AIRe, nous contribuons à faire avancer la conversion électrique. Le texte qui permettra de légaliser cette opération en France circule actuellement à la Commission européenne avec un retour imminent. Mi-mars, il devrait être publié au Journal officiel », détaille Stéphane Wimez.
Avantages
Nous évoquons régulièrement les avantages du rétrofit électrique sur Automobile Propre.
Le directeur général du 2CV Méhari Club Cassis nous en rappelle les grandes lignes : « En convertissant à l’électrique un véhicule thermique considéré comme polluant aujourd’hui, nous éviterons sa destruction et la construction prématurées d’une nouvelle voiture. Au final, ce sont des économies de matières premières qui seront réalisées, mais aussi des polluants et du CO2 rejetés en moins dans l’atmosphère ».
Il poursuit : « L’Ademe travaille sur le sujet avec une analyse du cycle de vie du rétrofit qui devrait être communiquée en septembre prochain. La conversion ne pourra être effectuée que par un professionnel. Nous touchons ici à l’économie circulaire grâce à une activité artisanale et de rénovation ».
Pour les générations futures
« Aujourd’hui, le 2CV Méhari Club Cassis permet aux passionnés de ces voitures de continuer à les faire rouler au quotidien ou occasionnellement. Nous sommes persuadés que les enfants de nos clients seront intéressés par le rétrofit électrique pour continuer à utiliser les 2 CV, y compris les fourgonnettes, ainsi que les Méhari. C’est le choc des cultures », explique Stéphane Wimez.
« Pour continuer à disposer de certaines pièces, nous n’hésitons pas à employer une imprimante 3D », révèle-t-il. La machine était d’ailleurs en démonstration à Rétromobile sur le stand du 2CV Méhari Club Cassis (voir notre photo).
En exemple d’utilisation, notre interlocuteur indique : « Nous exploitons l’imprimante 3D pour réaliser l’enrobage de certaines cosses électriques. Notre ancien fournisseur nous avait mis devant un ultimatum : ‘Nous arrêtons de produire cette pièce, sauf si vous nous en commandez 10.000 exemplaires !’ ».
Les possibilités permises par cet appareil sont quasiment infinies. « Nous pouvons ainsi réaliser des pièces en ABS, en titane, en aluminium, etc., qui nous donnent toute satisfaction », se réjouit le DG de l’entreprise.
A partir de 13.900 euros TTC pose comprise
« Pour une Citroën 2 CV qui devra être en très bon état, nous démarrons notre kit de conversion sous 48 V à 12.000 euros TTC, avec la pose qui sera facturée 1.900 euros. Il y aura un ou plusieurs kits par modèle », nous confie Stéphane Wimez.
« Contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, le rétrofit n’est pas une opération ‘plug and play’. Il est nécessaire de passer par un professionnel qui doit respecter la répartition d’origine des masses dans le véhicule, avec une tolérance de 10%. Il y a aussi d’autres contraintes à prendre en compte, comme, par exemple, un éloignement minimal de la batterie par rapport aux pare-chocs. Et puis il y a tout un travail à réaliser au niveau du BMS, ce système de gestion des éléments assemblés dans le pack », justifie-t-il.
Eligible au bonus environnemental ?
« Il existe une aide à l’achat pour une voiture électrique neuve : pourquoi pas pour une conversion ? », questionne Stéphane Wimez. L’AIRe s’active à faire évoluer aussi la législation en ce sens. « Le gouvernement a répondu qu’il ne peut pas se positionner sur le sujet tant que l’arrêté autorisant le rétrofit n’a pas été publié », nous apprend-il.
« En revanche, des collectivités commencent à se positionner sur le sujet, comme la métropole grenobloise, en Isère : la première à le faire. Elle propose aux professionnels et particuliers une aide financière pour la conversion à l’électrique d’un utilitaire essence ou diesel : 4.000 euros pour un véhicule jusqu’à 2,5 tonnes, et 6.000 euros au-dessus et jusqu’à 7 tonnes », chiffre-t-il.
Appel
« Une vraie prime à la conversion ou à la transformation est plus vertueuse qu’une prime à la casse. C’est de l’économie circulaire pure et une vraie bonne nouvelle pour les professionnels et particuliers qui souhaitent conserver leurs véhicules », a commenté dans un récent communiqué de presse Arnaud Pigounides, coprésident de l’AIRe.
« Le soutien de la métropole grenobloise, qui a toujours été un territoire précurseur et actif en matière de protection de la qualité de l’air, est une importante référence. Après des mois de travail pour obtenir l’homologation et à quelques jours de la parution du projet d’arrêté rétrofit au Journal officiel de la République française, les membres de l’association AIRe vont pouvoir mieux développer la filière dans des régions et villes partenaires », anticipe-t-il.
« Au même titre qu’un véhicule électrique neuf ou d’occasion, la conversion à l’électrique doit être soutenue par l’Etat et les régions. Aussi nous appelons toutes les régions françaises, les collectivités et tous les candidats aux élections municipales à inscrire le rétrofit dans leurs programmes », appelle-t-il.
L’expérience de L’Eden
« Moteur, architecture de la batterie, intelligence : on se sert de l’expérience acquise avec notre Eden dont 60 exemplaires circulent déjà sur les routes. Ainsi nous reprenons l’entretoise que nous avons réalisée pour elle en interface entre la boîte de vitesses d’origine et le moteur électrique. De même nous exploitons sa batterie lithium fer phosphate d’une capacité énergétique de 10,2 kWh, pour une autonomie d’une centaine de kilomètres environ », rapporte Stéphane Wimez.
« Nous nous adapterons de toute façon aux besoins de nos clients. L’autonomie souhaitée sera par exemple moins grande sur une Méhari qui circulera sur un territoire réduit, que pour une 2 CV utilisée lors de sorties plus longues », évalue-t-il.
Homologation des kits
« Il nous reste tout le travail d’homologation des kits à réaliser. Nous avons une première réunion avec l’Utac [NDLR : l’Utac est l’organisme technique central du contrôle technique des véhicules] tout prochainement, mercredi 19 février 2020. Elle va nous permettre de connaître les conditions d’homologation, et de là va découler un planning. Pour passer les tests électromagnétiques, il nous faudra peut-être attendre 6 mois afin d’obtenir un rendez-vous avec un laboratoire agréé », imagine le directeur général du 2CV Méhari Club Cassis.
Nous espérons pouvoir relayer au plus tôt une conversion d’ancienne réalisée à la demande d’un client et communiquer les impressions de ce dernier.
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Stéphane Wimez pour son accueil sur le stand de son entreprise à Rétromobile, sa sympathie, et le temps pris à répondre à nos questions.
Que de fausses informations concernant la 2cv électrique, on peut lire un peu partout qu’elle pèse 900kg soit le même poids qu’une 2cv d’origine, hors une 2cv pesait 500kgs, vitesse maxi 90kmh, soit l’équivalent d’une 2cv d’origine , à part les premiers modèles qui ne dépassaient pas les 80kmh les dernières 2cv étaient capable de rouler à 120kmh,ensuite la répartition du poids qui ne doit pas excéder 10% d’écart par rapport à l’origine ! je lis les batteries sont dans le coffre !!?? Sérieusement pensez vous que la voiture électrique soit une bonne chose ? à part booster le commerce et augmenter la consommation d’électricité pour justifier le nucléaire! quand dans le même temps on supprime des trains de marchandise au profits de camions.Tout ça n’a aucun sens ! De même ces voitures SUV hybrides qui pèsent dans les 1.8T alors qu’une berline moyenne dans les années 70 pesait environ 900kg, des performances totalements inadaptées aux réglementations routières ,150 à 200ch en moyenne! des pneus de 225 55 r18 alors que du 165×14 suffirait largement pour rouler à 80 sur route et 130 sur autoroute!
Aucun intérêt. Trop cher. A 13500€ on a une Zoe z40 pour ce prix en occasion. Beaucoup plus utile pour un usage au quotidien . Dommage l’idée y est.
avec les nouvelles technologies, on peut dorénavant rouler en 2cv avec une propulsion électrique. C’est cool et toute une filière se bat auprès des pouvoirs publics pour légiférer et enfin convertir en plus grand nombre le maximum de vieilles autos comme la deuche…beau combat !!. Cependant, il y a quelque chose qui me chiffonne dans ce beau discours. Le Méhari Club Cassis et tous ces entrepreneurs de la « e-économie » oublient de mentionner l’une des grandes problématiques liées à l’utilisation de batterie. En fin de vie, comment gère t’on les vieilles batteries. Les matériaux utilisés pour fabriquer ces pièces sont relativement dangereux pour l’environnement ? Sans parler du coût environnemental lié à l’extraction de ces mêmes matériaux de plus en plus rare. Est ce que l’association AIRe travaille sur un réel cercle vertueux de cette nouvelle économie qui souhaite tant créer ? Existe t’il une filière de recyclage efficace et prête à réaliser du recyclage en gros volume sur ce type de déchets ? Les batteries que le MCC utilise, sont elles fabriquées dans le respect des droits humains et avec un coût environnemental le plus restreint possible ? Tant de questions sans réponses et pourtant essentielles…surtout avec les problèmes environnementaux dont le monde souffre.
Les gens qui comme le « comte Roland Paulze d’Irvoy de la Poypec s’inventent un titre nobiliaire assorti à un nom sorti de nulle part, sont des ARNAQUEURS.
Il est curieux qu’Automobile Propre se prête à une telle mascarade.
Pour l’avoir fait sur une Fiat 500 ancêtre, je peux légitimement affirmer que cela n’a aucun sens. Trop cher et peu fiable, sans oublier que ces voitures ne sont absolument plus adaptées à un usage quotidien. Un ancêtre est un jouet pour adultes et rouler en old-timer est et doit rester un hobby, surtout quand on parle de voitures d’avant 1980.
Et bien je suis un peu déçu car le retrofit se referme que pour les pros histoire de bien boucler le marché et le prix de ce kit …plus aucun intérêt .vous voyez un jeune de 20 ans mettre 14 000 euros dans une 3 cv ? et aujourd’hui je vois un adulte qui préfère mettre 14 000 boules dans une moto (thermique sorry) et regarder l’ Ami de papa dans la grange là ou il l’a garé avant de passer lui même à autre chose…
La conversion des véhicules thermiques en électrique a beaucoup d’avenir, cela débutera quand les batteries auront libéré un peu plus de poids et auront une autonomie satisfaisante
Le rétrofit n’a vraiment d’intérêt que si tu convertis un daily. Car franchement combien de kilomètres parcours une méhari en moyenne par an. La batterie sera morte de vieillesse avant d’avoir était amorti en terme d’émission.
Le retro-fit c’est marginal mais sympathique et ça ne fait de mal à personne.
13.500€ pose comprise, c’est de l’abus.
5.000€ tout compris, c’est plus réaliste.
http://www.avem.fr/actualite-5-000-euros-pour-convertir-a-l-electrique-une-voiture-thermique-7624.html
… La métropole grenobloise qui serait bien inspirée d’installer des bornes qui fonctionnent sur son territoire afin que, moi et d’autres, ne soient pas obligés de polluer les grenoblois en voiture thermique de peur de ne pouvoir recharger en electrique. Rien à été fait dans le domaine depuis plusieurs années la situation s’étant même dégradée depuis les 4 ans que nous roulons en electrique.
Très bien le retrofit, mais ça restera marginal et ne sauvera pas les poumons des grenoblois.
En 3ans 1/2 et 80000km parcourus ce sont environ 5000 litres de pétrole que nous n’avons pas fait partir en fumée dans les poumons des habitants…
Ça aurait été sans doute 7000 litres s’il y avait eu des bornes fonctionnelles!Dommage.
Et en cas de carton, ils sont dans quel état les passagers ?
Elle est pas un peu dépassée la 2 cv sur le plan sécurité ?
SI hein ?