Venu de Belgique avec sa Zero Motorcycles S de 2013 pour participer au Vendée énergie Tour début juin, Jacques Verhaegen a accepté de partager sa passion pour l’engin avec nos lecteurs.
Un passé de motard occasionnel
Jacques Verhaegen, 50 ans, régisseur de spectacles aux multiples talents, n’est pas né à la moto avec la Zero Motorcycles qu’il a achetée en 2013. A la vingtaine, il enfourchait une Suzuki GSX 400, un engin que les amateurs et collectionneurs d’aujourd’hui, qualifient d’économique, robuste, populaire, efficace et performante pour l’époque, notamment face à la concurrence. En tout cas, une moto suffisamment attachante pour que notre interviewé la conserve 7 ans, avant d’en louer une occasionnellement, chaque fois différente, pour apprécier le genre dans sa globalité.
Un revendeur à proximité
Aujourd’hui, à côté de sa S, il possède un scooter branché Dolphin Pygmy, équivalent 50 cm3, distribué par 15h30 International, et, pour ses besoins professionnels, un Peugeot Expert 8 places qui lui permet aussi de transporter sa Zero.
« Avant d’acheter la S, j’avais regardé sur Internet s’il existait des motos électriques disponibles en Belgique », relate Jacques Verhaegen. Etonné d’en trouver la confirmation, il l’était encore plus de savoir qu’un revendeur relativement près de chez lui en proposait.
Zero Motorcycles vs Brammo
« J’ai tout de suite été séduit par l’essai d’une Zero », se rappelle Jacques Verhaegen. A l’époque, on trouvait aussi dans la boutique qu’il a visitée des motos électriques construites par Brammo. « Comme ingénieur électromécanicien de formation, les choix technologiques de Brammo ne me convenaient pas », explique-t-il.
« Refroidir la chaîne de traction par eau ajoute de l’entretien, tout comme pour la boîte de vitesses qui, en plus, augmente les pertes mécaniques », plaide-t-il. « Après 18.000 kilomètres parcourus en un peu plus de 3 ans, je n’ai pas consacré 1 euro à l’entretien de ma S », confie-t-il, précisant que « les pneus et plaquettes de frein sont d’origine, et que la courroie de transmission, peu chère, ne se change que tous les 40.000 kilomètres ».
Du eTour Europe…
Pour bien vivre et partager sa passion des engins électriques, Jacques Verhaegen a cherché, une nouvelle fois sur le Net, les manifestations qui proposaient un rallye branché.
C’est ainsi que, depuis Bruxelles, notre interviewé a rejoint l’étape valenciennoise (59) de l’édition 2015 du eTour Europe. Pour rappel, les organisateurs de cet événement souhaitent rassembler le plus de véhicules électriques en proposant aux électromobiliens de retrouver les concurrents en différents points du parcours. C’est dans cet esprit que la S de notre motard belge a parcouru 300 kilomètres sur la journée du 12 mai 2015. « Cette année, je n’ai eu que 60 km aller et retour à effectuer pour rencontrer les participants de l’édition 2016 à Malines, en Belgique », complète-t-il.
… au VET
C’est pour le Vendée énergie Tour que Jacques Verhaegen a parcouru le plus long périple : 2.100 kilomètres en 9 jours, en prenant son temps sur les départementales, comme il aime le faire. Il compte 3 jours pour rejoindre Saint-Gilles-Croix-de-Vie, lieu du rassemblement du VET 2016. Départ de Bruxelles mardi soir 31 mai, pour 950 kilomètres de routes à suivre avant 14h00 le vendredi 3 juin. Pile à l’heure pour l’ouverture des inscriptions !
Si Zero Motorcycles préfère mettre en avant les qualités urbaines et interurbaines de ses productions, Jacques Verhaegen, lui, s’enthousiasme pour leurs qualités routières : « Du fait de son couple important, la S excelle sur les départementales et en montagne, comme au démarrage d’un feu qui vient de passer au vert », témoigne-t-il. Pour lui, les Zero sont de vraies motos « qui tiennent super bien la route », assure-t-il, très enthousiaste. On comprend qu’il utilise la sienne principalement pour les loisirs, même s’il la prend de temps à autre dans le cadre professionnel.
200 km d’autonomie
Lui, qui préfère justement le réseau secondaire, n’a pas peur de voyager avec sa Zero, faisant le tour de l’Ardèche ou rejoignant les Alpes. Des décors qui lui font apprécier la possibilité de paramétrer via smartphone le taux de récupération d’énergie en mode Eco. « Sur la nouvelle S, c’est le mode supplémentaire Custom qui permet de personnaliser la régénération à le décélération », s’empresse-t-il de préciser.
Un ambassadeur de la moto électrique
Chaque fois qu’il le peut, Jacques Verhaegen communique sa passion pour sa Zero et les véhicules électriques en général. Lorsqu’il voyage, il est souvent interpelé, et n’hésite pas à dire que sa moto lui coûte 1 euro en énergie pour 100 kilomètres, en rechargeant de chez lui.
Pour les 2.100 km effectués dans le cadre du Vendée énergie Tour, trajets aller et retour compris, il n’a déboursé que 5,95 euros sur la seule recharge payante du périple. « Les gens que je croise ne semblent pas se douter des performances des actuels véhicules électriques », s’étonne-t-il. « Question rentabilité, je leur précise qu’il faut garder quelques années une moto électrique avant qu’elle devienne moins coûteuse à l’utilisation que son équivalent à essence », explique-t-il.
Un quick charger par sacoche
« En standard, il faut compter environ 7h30 pour faire les plein de la batterie de la S avec le chargeur 1,3 kW intégré », rappelle Jacques Verhaegen. Trop long pour les grands déplacements ! Alors il balade un quick charger dans chacune de ses 2 sacoches, pour des recharges à 3,4 kW en 2h30. Trois chargeurs = 3 prises à trouver en un même point ? « C’est effectivement ce que préconise Zero Motorcycles », nous répond-il. « Mais avec une triplette, ça passe sur une prise 16 A », modère-t-il. « J’avais bien pensé prendre un quick charger de plus, mais il m’aurait fallu cette fois-ci disposer de 2 prises au minimum, pour finalement ne pas gagner plus de 30-40 minutes au total », ajoute-t-il.
Bornes rapides
« J’avais commandé ma S avec l’option ‘Charge rapide CHAdeMO’, comme le catalogue le proposait pour l’Europe », reconnaît Jacques Verhaegen. « Mais elle n’a finalement pas été livrable en dehors du continent américain, a priori pour un problème d’adaptation au 220 V », révèle-t-il.
Mais aujourd’hui, notre interviewé espère voir les mentalités changer en matière de déplacements. Il milite pour ne pas reproduire avec l’électromobilité les schémas connus pour les véhicules thermiques. « On ne peut pas promettre la charge rapide à tout le monde, sans poser un problème sérieux de fourniture en électricité », certifie-t-il. « Ce que Tesla propose à ses clients avec les superchargeurs n’est possible que pour un marché de niche, pas pour tous les automobilistes », poursuit-il.
Une autre Zero après sa S ?
« Je suis très convaincu par Zero Motorcycles », atteste Jacques Verhaegen. « Et ce, d’autant plus que sous le prétexte que la batterie de ma S n’aurait pas les bonnes caractéristiques, le constructeur me l’a remplacée gratuitement par une neuve d’une meilleure capacité, 12,5 kWh contre 11,4 », apprécie-t-il, précisant que ce sont les modèles de 2013 qui sont concernés. S’il devait changer sa S, « ce serait pour une autre S, ou peut-être même une SR plus coupleuse », envisage-t-il.
Au Vendée énergie Tour 2017 ?
Jacques Verhaegen continue bien sûr à répertorier les rallyes en véhicules électriques à venir. Le Normandie électrique Tour en septembre prochain ou le Vendée énergie Tour 2017, il y pense. « Mes participations à ces manifestations dépendent beaucoup de mon travail », justifie-t-il.
10e anniversaire de Zero Motorcycles
Zero Motorcycles a été fondée en 2006, à Santa Cruz (Californie), par Neal Saiki, un passionné de motos et ingénieur en aéronautique. A cette époque, l’entreprise s’appelait Electricross.
Ce rapide historique permet, selon le service de communication du constructeur, de placer Zero Motorcycles comme « la plus ancienne entreprise au monde de l’industrie de la moto électrique » en activité à ce jour. Les 10 ans d’aventure, le constructeur américain compte les célébrer en 3 temps. Tout d’abord en accordant une prime jusque fin juin pour l’achat d’une Zéro : 1.000 euros pour les modèles S, SR, DS ou DSR 2016 ; 650 euros sur les FX ou FXS 2016.
Une série spéciale 10 ans
Deuxième proposition : une série limitée à 50 exemplaires, seulement, pour le monde entier. La DSR spéciale 10e anniversaire est à commander désormais très rapidement auprès des revendeurs agréés contre 20.590 euros (à comparer aux 17.900 de la DSR de base). En plus du « Charge Tank » installé en usine pour exploiter « le réseau de stations de recharge de niveau 2 telles que les bornes Autolib’ », la DSR spéciale 10e anniversaire est livrée avec une peinture noire métallisée, des graphismes personnalisés, et une gamme complète d’accessoires. « Considérée comme une moto ‘trail’, polyvalente, la Zero DSR spéciale 10ᵉ anniversaire est un clin d’œil aux racines tout terrain de Zero Motorcycles », indique le communiqué de presse émis pour les 10 ans.
Une fête en Californie
Le 10 septembre prochain, Zero Motorcycles organise une fête, toujours à l’occasion de son 10e anniversaire, en invitant les propriétaires de Zero à rejoindre le personnel de l’usine de Scotts Valley, en Californie. Parmi les différentes animations et activités proposées, une visite de l’usine, des séminaires techniques et des sorties à moto en présence de « personnalités notables ». Pour Abe Askenazi, chef des Opérations techniques pour Zero Motorcycles, cet événement est aussi l’occasion de dresser un rapide bilan : « Nous estimons que les pilotes Zero ont compensé environ 6 millions de kilogrammes de CO2 et économisé plus de 2.000.000 d’euros d’essence ».
Automobile Propre et moi-même remercions Jacques Verhaegen pour sa disponibilité et ses actions de promotion en faveur de la mobilité électrique.
Commentaires
Bravo Jacques !
En mission actuellement à Toulouse
je me suis acheté une zéro DS neuve modele 2014 la bas pour mes déplacements . je l ai eue à un prix imbattable : 9000 eur et elle marche du tonnerre !
j ai également mon Vectrix à Bruxelles et j apprécie les deux ! deux styles radicalement différentes mais geniales à conduire l une et l autre ! Je la ramènerais à Bruxelles à la fin de ma mission , par ailleurs il en reste une à vendre sur Toulouse au meme prix !!
Merci. Avec plaisir un petit tour électrique à Bruxelles!
Interessant pour les amateurs de 2 roues utilitaires car pour faire de la moto meme avec des gens d'un certain age on peur douter que leur style de conduite convienne avec ce type d'utilisation...
Le chademo non disponible en Europe pour cause de problème d'adaptation au 220v?
Alors là.... Faut qu'on m'explique.
Mwouais, me souvient pas d'avoir dit exactement cela... Ce que je sais c'est que quand j'ai commandé ma Zéro en 2013, il y avait l'option Chademo au catalogue. Mais quand je l'ai reçue... Il n'y avait pas de Chademo sur ma Zéro. Le revendeur m'a dit qu'il y avait un problème avec les normes européennes et qu'il ne savait pas quand le Chademo pourrait m'être livre... 3 ans plus tard, je confirme qu'il n'y a toujours pas de solution Chademo...
J'ai récemment lu que Zéro avait préféré s'abstenir sur Chademo après avoir fait des tests aux USA. La norme Chademo prévoit un minimum à 50V mais il semble que beaucoup de station Chademo ne veulent pas descendre sous les 300V... Or le chargeur intégré à la Zéro charge à 96V...
Vu le nombre de Zéro circulant en Europe, je crois qu'ils ont choisi de ne pas essayer nos bornes européennes...
La norme Chademo devrait fonctionner de 160V à 400V. Or, j'ai lu ( Jack Rickard) que ceux qui veulent brancher une voiture électrique maison sur une borne Chademo ont des problèmes. Si leur voiture n'a pas un pack batterie qui fonctionne entre 300 et 450V, ça ne marche pas. D'où ils déduisent que la plupart des bornes ne respectent pas la norme Chademo. Je pense que c'est le problème que Zéro Motorcycle a rencontré en Europe. Et comme une moto n'a pas le même voltage qu'une Leaf...
Il serait intéressant d’avoir un convertisseur universel afin de ne plus avoir ce genre de problèmes une fois pour toutes. On introduit n’importe quel voltage, n’importe quelle fréquence, n’importe quel nombre de phases et on obtient le courant standard choisis en sortie.
Reste plus qu'à l'inventer 😉
Article très intéressant. J'ai déjà eu l'occasion de tester cette moto passionnante. Par contre j'ai toujours un peu de mal avec de type de déclaration définitive non argumentée sérieusement : "« On ne peut pas promettre la charge rapide à tout le monde, sans poser un problème sérieux de fourniture en électricité », certifie-t-il. « Ce que Tesla propose à ses clients avec les superchargeurs n’est possible que pour un marché de niche, pas pour tous les automobilistes », poursuit-il."
Oui désole, l'interview s'est faite par téléphone et a déjà duré pas mal de temps. C'est moi qui ai voulu insister sur ce point mais cela ne faisait pas partie de l'objet de l'interview... Le journaliste a donc ainsi résumé mon avis sur le sujet.
En réalité, participer à des rallyes électriques me paraît indispensable pour faire connaître l'existence d'autres solutions que la mobilité thermique. Mais les rallyes auxquels je participe sont aussi souvent sponsorisés ou même organisés par des sociétés qui promeuvent les bornes de recharges rapides.
Je suis un ardent promoteur de la mobilité électrique mais en même temps un ardent défenseur des producteurs d'énergie renouvelable. Malheureusement, il est irréaliste de penser, à l'heure actuelle, de pouvoir mouvoir tout le parc automobile avec cet type d'énergie. Neanmoisn, Il était important pour moi de signaler que la mobilité électrique peut aussi être le moment de repenser notre mobilité vers une slow-motion qui, elle, est durable!
Oui, je partage le même avis, mais je pense que beaucoup de personne ne réalisent pas les puissances bien plus grandes utilisées quotidiennement dans l’industrie, confondent puissance et énergie ou ne réalisent pas les possibilités actuelles de stockage tampon dans des batteries ou d’autres systèmes type Fly Wheel.
Sinon je trouve l’article très intéressant et d’ailleurs une moto électrique de cross ça me dis effectivement pas mal.
Le problème n'est pas la quantité d'énergie consommée par les entreprises mais bien la quantité d'énergie qui serait consommée si tout le parc mobile passait à l'électrique et exigeait des bornes de recharge rapide! Le problème serait à tout le moins important en terme de distribution d'énergie ce qui n'est pas le cas si la plupart charge sur 220V/16A...
On peut faire de la moto en jeans et basket ? intéressant!
En France, seul le port du casque homologue est obligatoire en effet... En Belgique, le port du casque, des bottines qui protègent les chevilles et tous les membres doivent être "recouverts".
Pour votre info, il existe des jeans et des baskets agréés moto (avec renforts aux bons endroits) 😉