Une étude montre les divergences face aux voitures électriques en fonction du niveau de connaissance sur ces véhicules.

Le Collectif Mobilité, qui rassemble une quarantaine d’acteurs des transports et de la mobilité, a interrogé des habitants d’Ile-de-France sur leur perception du passage à la voiture électrique. Les résultats sont donc à nuancer, comme ils concernent les Franciliens, et non les Français dans leur ensemble. Mais il y a des enseignements intéressants, qui peuvent assurément être appliqués à l’échelle du pays.

L’enquête a été menée auprès de 2799 personnes. Premier aspect : toutes les catégories de sondés se rejoignent sur l’idée de la nécessité de réduire l’usage de la voiture. Mais 61 % pensent conserver les mêmes usages au cours de l’année qui vient !

Les constructeurs peuvent d’ailleurs être rassurés en voyant qu’environ 40 % des personnes interrogées envisagent de changer de voiture d’ici 5 ans (avec une part semblable de personnes n’ayant pas ce projet, et 20 % qui ne savent pas).

On note quand même qu’il y a une vraie indécision quant au choix de cette voiture. Trois quarts de ceux qui pourraient acheter un véhicule indiquent ne pas encore savoir ce qu’ils vont faire. Mais le premier critère reste le prix. Or, près de 70 % de ces acheteurs potentiels disent avoir un budget inférieur à 25.000 €. Pas de quoi favoriser l’électrique donc !

L’aspect surprenant de l’étude est de voir l’hybride rechargeable comme solution la plus évoquée en piste d’achat, alors que ce n’est pas donné. Mais pour le Collectif Mobilité, c’est une illustration de l’indécision : le résultat montre “l’envie d’une solution idéale combinant l’avantage du moteur thermique et de l’électrique”.

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Le PHEV arrive ainsi devant l’essence et l’électrique. Pour les sondés, les prix des électriques posent problème. Ils pointent aussi du doigt le fait qu’il est difficile de faire les recharges et que ces modèles ne répondent pas encore à tous les besoins.

Mais sur la connaissance du véhicule électrique, il y a un aspect fort intéressant dans cette enquête. Le Collectif précise en effet qu’il y a 66 % de répondants qualifiés de novices, avec une connaissance théorique de la voiture électrique. En clair, ces sondés n’en ont jamais essayé une. 4 % seulement étaient experts et utilisent une électrique. Le reste sont les intermédiaires, ils ont eu l’occasion de tester au moins une fois une électrique.

Et dans les résultats, on trouve des perceptions qui vont grandement varier en fonction du niveau de connaissance. Ainsi, à la question de la nécessité d’accélérer la transition vers la voiture électrique, les “experts” y sont largement favorables, les “novices” nettement opposés. D’ailleurs dans l’ensemble, la position des répondants sur cette question est négative. Avec notamment une opposition de plus en plus marquée plus on vieillit et plus on habite loin de la capitale. En clair, plus la voiture est incontournable pour se déplacer, moins l’électrique est vu d’un bon oeil.