Après Audi, GM ou Ford, c’est à présent au tour de Mercedes de réviser son plan d’électrification. Une révision à la baisse, puisque l’étoile repousse au-delà de 2035 son objectif d’électrification de sa gamme en Europe.

Ces dernières années, Mercedes, comme tant d’autres, a progressivement revu à la hausse ses ambitions en matière de voitures électriques. Jusqu’à finalement claironner dès 2021 ne vouloir vendre que ce type de véhicules d’ici à 2030 en Europe. 2030, une échéance d’ailleurs adoptée par de nombreuses marques.

La marque à l’étoile semble clairement déçue des ventes de sa gamme “EQ”. Après l’EQC réalisé en urgence, on espérait clairement mieux du côté de Stuttgart avec les nouvelles EQE, EQE SUV, EQS, EQS SUV ou même les plus petites EQA et EQB. On sait déjà que les plus gros modèles auront une fin de carrière anticipée pour disposer dès que possible d’une offre plus convaincante.

Mais la révision est finalement beaucoup plus profonde. Lors de l’annonce de ses derniers résultats financiers, mitigés, Mercedes a révisé drastiquement son objectif. Sur une scène occupée par les eSprinter et EQG, Ola Källenius a communiqué les nouveaux chiffres, qui ne font plus la part belle à l’électrique. L’étoile envisage à présent de vendre 50 % de véhicules électrifiés sur la seconde moitié de la décennie. La part est donc sérieusement revue à la baisse, et le terme électrifié regroupe les voitures électriques (BEV), mais aussi les hybrides et hybrides rechargeables (HEV et PHEV)… Mercedes enfonce le clou en affirmant vouloir continuer à proposer des modèles thermiques pour une bonne partie de la prochaine décennie.

À lire aussi La batterie solide, c’est fini (ou presque) pour Mercedes !

Des finances mises à mal au quatrième trimestre

Ce choix est en partie poussé par les résultats financiers. Les ventes (2 491 800, +1,5%) comme le chiffre d’affaires (153,2 milliards d’euros, +2%) ont augmenté. Mais la rentabilité a baissé. La marge par véhicule est passée de 14,6 % à 12,6 % sur les voitures particulières, mais elle a progressé pour les utilitaires (15,1 contre 11,2 %). Le résultat du groupe reste largement positif, avec une marge EBIT de 19,7 milliards d’euros, mais il est un peu moins bon qu’en 2022 (20,5 milliards). La situation est surtout dégradée au quatrième trimestre avec un plongeon de plus de 20 % de cette marge.

En quoi les électriques sont-ils jugés responsables de ces résultats ? Face aux investissements conséquents, les électriques ne représentent finalement que 10 % des ventes : 240 668 unités. Les hybrides comptent pour 401 943.

Difficile pour le moment de juger l’impact de cette décision sur les produits eux-mêmes. On sait que les actuelles Classe C, E ou S ou même GLC, GLE et GLS ne devaient pas connaître de nouvelles générations en thermique, et continuer leur carrière, moyennant quelques évolutions jusqu’à 2030. Il en ira finalement peut-être autrement. On imagine mal Mercedes vendre jusqu’en 2035 un GLE lancé en 2019.