Le marché des véhicules électriques en Chine est marqué par une concurrence accrue et une forte pression sur les prix. Les constructeurs allemands ont du mal à s’y faire une place. Mercedes décide de revoir sa copie pour (enfin) passer à l’offensive.

Longtemps considérés comme étant en retard face aux américains, japonais et européens, les constructeurs automobiles chinois prennent leur revanche sur l’électrique. Avec 534 000 véhicules propres exportés à travers le monde au cours de premier semestre 2023, l’industrie automobile chinoise se porte très bien. Mercedes le sait et veut se faire sa place.

La Chine : le nouvel objectif de Mercedes

Actuellement, le nombre de véhicules électriques vendus par l’entreprise allemande est ridicule en Chine. Pour Ola Källenius, le grand patron de la marque à l’étoile, cette situation n’a que trop duré. Il a récemment annoncé que Mercedes ne pouvait plus passer à côté du plus grand marché automobile au monde. Cette déclaration marque la première véritable offensive électrique du constructeur au sein de l’Empire du milieu. Reste maintenant à voir si cela se concrétise.

Mercedes a donc décidé de revoir sa stratégie. Ola Källenius a déclaré à nos confrères de l’Automobilwoche, que « notre nouvelle phase offensive sur l’électrique en Chine débutera en 2025 avec de nouvelles technologies dédiées aux véhicules électriques. La Chine est au centre de nos préoccupations. Nous devons absolument renforcer notre position ». Mercedes a notamment prévu de donner un aperçu de son anti Tesla Model 3 au Salon de Munich 2023.

La marque veut défendre son avance technologique 

Selon les propos tenus par le patron de Mercedes au cours de cette interview, le constructeur automobile allemand va adapter ses modèles afin de mieux répondre aux besoins des clients chinois. Les futurs véhicules destinés au marché chinois seront notamment basés sur la plateforme dédiée à l’électrique MB.EA. Une plateforme destinée à des véhicules haut et milieu de gamme, comme les berlines et les SUV (modèles en C ou E).

À lire aussi Mercedes prépare ses usines européennes pour le tout électrique

Au cours du premier semestre 2023, Mercedes déclare avoir vendu 486 900 unités sur le marché chinois, sans même prendre la peine de préciser la part des véhicules électriques. Ce n’est pas un mauvais semestre. En effet, ces résultats représentent une augmentation de 7 % en glissement annuel. Des ventes en grande partie issues de la Classe E (+43 %) et du GLB (+77 %), deux modèles thermiques. Mais pas plus de données sur les ventes de l’EQE et l’EQS en Chine, ce qui laisse penser qu’elles sont dérisoires.

Au niveau mondial, les ventes de véhicules électriques de Mercedes ne représentent « que » 10,9 %. Le constructeur allemand pense avoir un coup à jouer en Chine sur le segment du haut de gamme. L’accélération des ventes de BYD avec son Han EV ou du Nio ET7 le prouvent. Ola Källenius précise que « la situation concurrentielle et la capacité d’innovation de la Chine doivent être prises au sérieux mais nous allons défendre et accroître notre avance technologique à l’avenir ».

Quelle stratégie sur l’électrique pour Mercedes ?

Le patron de Mercedes n’a pas voulu s’engager sur des chiffres précis mais assure que « ce qui est important pour nous, c’est la clarté stratégique ». Sur ce point, la feuille de route de Mercedes est écrite : l’objectif de l’entreprise est de parvenir à un parc de voitures neutre en carbone d’ici 2039. Les véhicules propres représenteront 50 % de ses ventes de voitures d’ici à 2030 et il y aura au moins une offre électrique par segment à la fin de la décennie.

Pour y parvenir, Mercedes a déjà commencé sa transformation. L’entreprise allemande adapte ses outils de production à sa transition électrique. À travers le monde, Mercedes compte quatorze sites de production de moteurs et de composants. Les usines allemandes de Kamenz en Saxe, de Brühl dans le Bade-Wurtemberg, et celle de Pékin en Chine vont par exemple produire des batteries pour les modèles basés sur les nouvelles plateformes MMA.