Le gouvernement lancera en novembre le dispositif qui promet de rendre la voiture électrique accessible aux ménages modestes. On fait le point sur ce que l’on sait de son fonctionnement.
Quand ?
Le dispositif doit être présenté en détail début novembre, avec l’ouverture dans la foulée des réservations. Le gouvernement va mettre en place un site internet qui rassemble les informations sur le fonctionnement du leasing social et les aides proposées par les marques. Les livraisons des véhicules doivent commencer début 2024.
Pour qui ?
Pour commencer, le leasing social sera accessible aux 50 % des ménages les plus modestes. Une règle semblable à ceux qui profitent actuellement d’un bonus de 7.000 € au lieu de 5.000 €. Ce sont les ménages qui ont un revenu fiscal de référence par part sous 14.090 € (une valeur qui devrait être légèrement augmentée sous l’effet de l’inflation).
Cependant, cela peut faire beaucoup de monde et le gouvernement a une enveloppe à respecter (50 millions d’euros pour la première année). Il pourrait donc ajouter d’autres critères plus restrictifs, dont un critère géographique, une piste avancée par le journal Le Parisien. L’idée serait ainsi d’aider les ménages modestes plus éloignés des zones urbaines, et donc ceux qui sont loin d’une offre de transport en commun.
Le gouvernement pourrait aussi favoriser certaines catégories professionnelles “essentielles”, comme le personnel de santé qui se déplace beaucoup en voiture.
Quel (vrai) prix ?
La promesse de départ était de 100 € par mois. Elle sera tenue, c’est la barre symbolique imposée aux marques…avec toutefois un astérisque. Ce prix ne comprend pas l’assurance du véhicule. Une mauvaise surprise selon certains, mais on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, car pour arriver à 100 € par mois sur le véhicule, l’Etat va déjà se faire très généreux.
Bruno Le Maire a en effet confirmé qu’il n’y aura pas d’apport à verser pour les ménages. Le 1er loyer majoré sera couvert intégralement par les aides à l’achat. Ce devrait être un bonus renforcé et une prime spéciale leasing, car il n’y aura pas dans le calcul de prime à la casse. Ce qui pourrait représenter jusqu’à 13.000 € de subventions selon Les Echos.
Pour baisser la note, le gouvernement fait pression sur les divers acteurs impliqués, pour qu’ils réduisent leurs marges, à commencer par les constructeurs et les organismes de financement. Sans oublier donc les assureurs, car le prix de l’assurance va vite faire s’éloigner des 100 €, surtout avec des voitures neuves.
Mais les ménages qui s’y mettront auront un avantage : une baisse du budget carburant. Un aspect important à prendre en compte dans la balance financière. Faire 100 km en essence, c’est 10/12 € environ, en électrique c’est 3 €.
Quelles voitures ?
Les modèles doivent d’abord être en mesure de respecter les conditions 2024 du bonus, c’est à dire avoir un bon éco-score, un score qui évalue l’empreinte carbone du véhicule. Les véhicules privés du bonus à cause d’un mauvais éco-score sont donc à oublier. Plus clairement, ceux qui viennent de Chine, à commencer par les Dacia Spring et MG4. Dommage pour cette dernière, car c’était la candidate la plus familiale !
Car pour tenir la promesse de 100 € par mois, pas de miracle : ce sera d’abord des modèles citadins. La liste des véhicules n’est pas encore connue, mais des exemples ont été donnés par Bruno Le Maire. Dans le lot, la Fiat 500e et la Renault Twingo, des modèles petits ! Il y aura par la suite des citadines plus polyvalentes, plus logeables et avec plus d’autonomie, les Citroën ë-C3 et Renault R5. Mais les livraisons de celles-ci ne commenceront pas avant mi-2024.
Pour des véhicules plus familiaux, rien ne semble prêt du côté du neuf. Le gouvernement pourrait donc alors élargir le dispositif à des véhicules d’occasion. Il semble facile de proposer à 100 € par mois des Nissan Leaf ou Hyundai Kona avec des kilométrages encore raisonnables.
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Je reste vraiment dubitatif. C’est juste nul. On donne collectivement jusque 13 000€ à des constructeurs. Il nous prennent vraiment pour des ****. On met en place un contrat sur 36 mois, soit 16600 € cumulés payés au loueur pour en moyenne 30 000 km, très très cher du km. Et tu rends l’auto. Nul.
Pour une eC3 à 23 000€ (à vérifier plus tard), il reste 10 000 à financer au mieux. Avec un crédit un peu aidé, on peut envisager un financement de 150€ sur 6 ans. Un achat quoi. Ce qui me parait mieux, si en plus on permet éventuellement une revente au bout de 3 ans, pour alimenter le marché de l’occasion (il reste 5000 à payer, ce qui permet de rembourser le crédit et de repartir avec un apport sans doute). Là on fait juste un énorme cadeau à Stellantis, Renault, VW, en leur permettant de ne pas chercher à optimiser les prix.
On s’inspire de la technique de subvention du photovoltaïque dans les années 2000 qui nous mis en retard et a permis à une poignée de margoulins de s’enrichir pour s’enfuir au dépôt de bilan quand les aides ont disparu. Dégouté.
Tout ça parce que notre président a balancé un chiffre dans l’air.
150€ par mois pour un véhicule qui n’aura quasiment pas d’entretien et qui coutera au pire du pire 2x moins cher en énergie, qui pourrait bénéficier d’un prolongement des aides sur les aides aux assurances VE pour compléter un coût d’usage modéré (mais elles sont arrêtées…)
Bonne choses pour les ménages modeste qui cherchent à réduire leur budget déplacement, je suis pour aider les plus modeste, c’est eux qui en ont le plus besoin.
Par contre ce type de location sont souvent avec un kilométrage de 10000 kms par an , donc attention en cas de dépassement , bien regarder le prix des kilomètres supplémentaire et de l’assurance.
Reste l’accès à une borne qui sera je pense le frein le plus important à l’achat d’un VE.
je me pose une question : si l’apport est entièrement couvert, jusqu’à 13000€ (selon les Echos), ne devrait-on pas proposer la même somme aux mêmes ménages pour ceux qui souhaitent acheter le véhicule dès le départ ? pourquoi imposer le parcours leasing, qui risque de dissuader certains foyers ?
Il reste des zones floues :
“Faire 100 km en essence, c’est 10/12 € environ, en électrique c’est 3 €” : attention à ne pas répandre d’informations approximatives et à créer de faux espoirs ! Les 3€ aux 100km, c’est UNIQUEMENT pour les automobilistes qui peuvent recharger à domicile. Or vous n’êtes pas sans savoir que de très nombreux ménages visés par le “VE à 100€ par mois” habitent en immeuble collectif sans parking, se garent dans la rue et ne pourront précisément pas recharger à domicile ! Ils devront donc obligatoirement faire toutes leurs recharges sur des bornes publiques, ce qui déjà peut être relativement contraignant (sauf si on a la chance d’avoir une borne en vas de son immeuble), mais surtout ils seront assujetis aux tarifs sur ces bornes, qui sont très variables. Mais avec la flambée des prix de l’électricité et la généralisation de la tarification partielle au temps passé, il n’est pas rare que le kWh soit au final facturé autour de 40cts (c’est même 50cts sur les bornes 11kW de mon supermarché Leclerc ! ). Et là, avec une consommation moyenne de 16kWh au 100km, on est plutôt autour de 6.5€ au 100km… 2 fois plus que ce que vous annoncez !
Attention donc à indiquer clairement dans votre article les hypothèses de votre calcul (notamment la recharge impérativement à domicile) et qye ce prix peut être sensiblement plus élevé si ces conditions ne sont pas remplies.
Tout ça commence déjà a etre beaucoup conditionné. Et on ne parle toujours pas du fait que ca sera une offre de leasing qui ne correspondra sans doute pas à la population visée. Ou encore que ca ne regle pas le probleme d’acces aux bornes de recharge pour beaucoup de familles potentiellement concernées par le dispositif. Autrement dit il risque d’y avoir un peu 2 France entre ceux qui vivent en habitat collectif et qui ne pourront pas vraiment profiter du dispositif et les autres pour lesquels ce sera plus facile d’acces au quotidien