Les règles du bonus vont de nouveau évoluer. Il y aura des gagnants et des perdants. Faut-il alors acheter avant la fin 2023 ou en 2024 ?

Le bonus écologique va de nouveau être revu en profondeur en 2024, que ce soit dans les conditions d’attribution ou pour les montants. Il y aura donc des gagnants et des perdants, que l’on essaye d’identifier ici.

Essayer, car autant vous le dire du départ, dans ce texte, il y a du flou. Mais c’est parce rien n’est encore précis avec le gouvernement. Et le flou va durer jusqu’à la fin d’année, puisque les modèles privés du bonus seront connus à ce moment, et les règles précises des aides versées ne sont jamais officialisées avant Noël.

On tente néanmoins de donner les grandes pistes qui peuvent vous aider à mieux planifier votre achat d’une voiture électrique.

Les gagnants

Bonne nouvelle. Le gouvernement va se faire plus généreux. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, a confirmé que les aides vont être augmentées pour les ménages modestes et la classe moyenne.

Pour rappel, cela a déjà été fait en 2023. Depuis cette année, ceux qui ont un revenu fiscal de référence par part sous 14.090 € touchent un bonus de 7.000 €, contre 5.000 € pour les autres. On devrait donc retrouver cette même séparation (peut-être adaptée à l’inflation), avec un montant augmenté pour la première moitié. On pense à 8.000 €.

Les perdants

Ils sont plus nombreux, avec deux aspects. D’abord avec le barème des aides, puis avec les conditions d’éligibilité.

Dans la présentation du projet de loi de finances 2024, le gouvernement indique que “le barème du bonus écologique sera mieux différencié et dégressif en fonction des revenus des ménages”. Ceux qui ont un revenu fiscal de référence au-dessus de 14.090 € (ceux qui sont dans les 50 % des ménages les plus aisés) devraient donc être moins aidés. Aucun chiffre n’est avancé encore.

De plus, on le sait depuis quelques mois, le gouvernement va donner un coup de vis aux règles du bonus écologique en 2024, avec la mise en place d’un nouveau score environnemental, dont la méthode de calcul vient d’être actée par un arrêté au Journal Officiel. Les véhicules qui n’atteindront pas un score minimal seront privés de bonus.

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Les modèles bientôt privés de bonus sont à acheter sans tarder. D’autant que les commandes doivent se faire avant le 15 décembre 2023 et les livraisons avant le 15 mars 2024 ! Attention aux délais de livraison, car mars 2024, c’est dans six mois seulement.

Le souci pour les marques et les clients, c’est que la liste des modèles privés de bonus n’est pas encore connue. Elle ne le sera que… le 15 décembre ! Les marques vont en effet devoir remplir un dossier complet sur leurs véhicules électriques à partir d’octobre, dossier qui sera ensuite étudié par l’Ademe.

Avec cet éco-score, l’Etat veut écarter les modèles dont la production est trop polluante. Et l’exécutif ne le cache pas : l’idée est de favoriser le made in Europe et de gêner le made in China. Car l’éco-score va surtout pénaliser des modèles assemblés dans l’Empire du Milieu. Même si le calcul peut réserver des surprises, avec des marques qui peuvent assembler en Chine mais sauvent leur bonus en prouvant que l’usine utilise là-bas une énergie propre.

On peut toutefois déjà dire qu’il n’y a plus vraiment de doute pour la Dacia Spring et les modèles de MG, dont la compacte MG4, qui rencontre le succès chez nous avec ses prix serrés. Clairement, pour ces véhicules, il vaut mieux commander maintenant au risque de perdre tout le bonus.