Rivian R1T

Une étude montre que les plus gros véhicules électriques ont un impact environnemental conséquent. Au point de polluer davantage, sur l’ensemble de leur cycle de vie, que les plus petits véhicules thermiques.

On sait qu’en moyenne, une voiture électrique pollue entre 2,5 et 3 fois moins qu’une voiture thermique sur l’ensemble de sa vie. Pour un véhicule électrique, c’est la production qui est coûteuse en émissions, et la production d’énergie pour le faire fonctionner. Mais cette énergie n’est généralement pas plus génératrice d’émissions polluantes que la production, l’acheminement et le raffinement de pétrole.

C’est donc la fabrication des voitures et de leur batterie qui a un impact colossal sur leur empreinte carbone. Et c’est là que les critiques sur les mastodontes électriques comme le Hummer EV ou le Ford F-150 Lightning prennent tout leur sens.

Et pour cause : les chiffres étudiés et compilés par le site Carboncounter confirment le non-sens que sont ces modèles. Le site a calculé les émissions que ces véhicules rejettent à leur fabrication et a fait un équivalent d’émissions par kilomètre parcouru.

Quelle pertinence pour un véhicule particulier de 3T ?

Le constat que l’on peut faire est que les véhicules électriques de plus de 2500 kilos posent un problème. Le modèle le plus lourd de cette étude est d’ailleurs le Rivian R1T, avec 3250 kilos sur la balance. Et c’est aussi le véhicule électrique le plus polluant de cette étude.

Sur l’ensemble de sa vie, et malgré des déplacements ‘zéro émission’, il rejette près de 250 g/km d’équivalent CO2. On voit que le Ford F-150 Lightning, avec un poids approchant de trois tonnes, est aussi largement au-dessus des 200 g de CO2 émis par kilomètre.

On imagine que le Hummer EV, qui n’est pas dans cette étude et affiche un poids de 4,1 tonnes, émet encore plus de CO2. D’autres SUV au gabarit moins imposant, tels que l’Audi e-tron et le Jaguar I-Pace, sont également pris en défaut. Ceux-ci émettent plus de 200 g/km de dioxyde de carbone en moyenne, sur l’ensemble de leur vie.

En revanche, les petites citadines à moteur thermique se montrent parfois moins polluantes. Bien sûr, la consommation d’essence est un poste énorme d’émissions polluantes. Mais la production d’une telle voiture, dont le poids dépasse de peu la tonne, est bien moins énergivore.

La Mitsubishi Mirage, équivalent américain de la Colt, est la voiture à essence la moins polluante. Dans sa version à boîte de vitesses automatique, la citadine japonaise affiche un équivalent d’émissions inférieur à 200 g/km.

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Certaines sportives à essence sont plus sobres

On voit aussi que parmi les voitures à essence incluses dans l’étude, une Mazda MX-5 ou une berline thermique comme la Nissan Sentra émettent moins de CO2 sur l’ensemble de leur vie qu’un Rivian R1T. Mais on voit aussi qu’un SUV de grand gabarit, tel que le Honda CR-V, reste aussi moins polluant que le pick-up électrique.

Bien sûr, cette comparaison a surtout pour objectif de mettre en avant l’absurdité de certains modèles électriques. La pertinence de la voiture électrique reste évidente en voyant les compilations de données. En effet, la Mitsubishi Mirage est plus polluante que la majorité du marché de la voiture électrique. Cela permet aussi de relativiser l’impact environnemental de la batterie sur bon nombre de modèles ‘zéro émission’.

On voit également que les voitures diesel posent un problème environnemental important. Certes, les pires modèles avec cette motorisation polluent moins que leur équivalent à essence. Et pour cause, les moteurs diesel ont une très bonne capacité à tracter des véhicules lourds. Cependant, l’étude ne met en avant aucun véhicule diesel n’avoisinant pas 300 g/km de CO2. Le fait qu’il reste majoritairement des gros gabarits avec ces moteurs n’aide pas à améliorer leur réputation.

Les hybrides sont un bon compromis… sous conditions

Enfin, on voit que les émissions des véhicules hybrides et rechargeables sont très variables. Dans les deux cas, les émissions de ces véhicules peuvent être très basses grâce à un poids restreint. Celui-ci est contenu aux alentours de 1300 kilos. On voit par exemple que les Hyundai Ioniq, quelle que soit leur motorisation, sont largement sous la barre des 150 g/km d’équivalent CO2. Et ce malgré un poids proche de la tonne et demie.

De l’autre côté du spectre, le Ford F-150 hybride frôle les 300 g/km, là encore à cause d’un poids dépassant les deux tonnes. Il en va de même pour les voitures hybrides rechargeables, puisque le Jeep Wrangler PHEV dépasse les 300 g/km de CO2.

Cette étude montre donc que la réduction du poids des véhicules électriques et de leur batterie permettra d’augmenter les différences en matière d’émissions. Elle prouve aussi que dans une démarche écoresponsable, produire des voitures électriques de trois ou quatre tonnes n’a littéralement aucun sens. Devant de tels résultats, le débat sur la pertinence du malus au poids peut aussi revenir sur la table.

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