Elles ont participé à l’essor du véhicule électrique moderne. Pourtant, les BMW i3, Nissan Leaf ou Renault Zoé ne vont pas être remplacées directement !
Symbole de l’avenir automobile, la voiture électrique a été imaginée… dès le 19e siècle. Mais après des décennies de prototypes puis de modèles de série produits en petite quantité, vers la conclusion du 20e siècle, la voiture électrique moderne est vraiment née à la fin des années 2000.
C’est à ce moment là qu’est apparue chez les marques généralistes ce qu’on voit comme la première génération de véhicules électriques qui dépassent le stade de la production au compte-gouttes. Si, sous l’impulsion de Carlos Ghosn, Renault a vite affiché de grosses ambitions en matière de véhicules branchés, c’est bien l’allié Nissan qui a dégainé avant son véhicule électrique « grand public », la Leaf, présentée en 2009 et commercialisée en 2010. Dans le même temps, le compatriote Mitsubishi lançait la petite i-Miev, déclinée par Citroën et Peugeot.
Pour Renault, l’offensive électrique a commencé avec les Twizy, Kangoo et Fluence, lancés en 2011. C’est en 2012 que la star Zoé a été présentée sous sa forme définitive. Puis elle est arrivée dans les concessions en 2013. Cette année là, BMW a levé le voile sur son premier modèle 100 % électrique de la famille i, l’i3. Volkswagen a de son côté proposé l’e-Golf.
Que ce soit par réelle ambition de percer au plus vite dans l’électrique ou par opportunité marketing, les voitures électriques devenant les stars des salons et donc des retombées médiatiques au tournant des années 2010, ces marques avaient ainsi pris un peu d’avance sur la concurrence.
Génération brouillons
Mais ces modèles ont une sacrée particularité : ils vont être classés sans suite directe, voire le sont déjà ! L’e-Golf a été abandonnée il y a quelques années, tout comme la Mitsubishi i-Miev. BMW a stoppé récemment la production de l’i3. La Nissan Leaf va s’arrêter en 2023, tandis que la Zoé va disparaître en 2024 ! On peut aussi citer l’exemple de la Hyundai Ioniq, premier modèle électrique de grande diffusion du coréen, apparue en 2016, et qui vient d’être retirée du catalogue.
Ces véhicules précurseurs ont-ils été des échecs retentissants, le bide commercial étant la première raison d’un non renouvellement ? Pas toujours. Si certains n’ont, il est vrai, pas brillé, d’autres ont eu une carrière honorable. BMW a ainsi écoulé 200.000 exemplaires de l’i3, un bon score vu les prix et le look curieux. Dès sa première génération, de 2010 à 2017, la Leaf a trouvé 300.000 clients. La deuxième génération est partie pour faire mieux.
À lire aussi La voiture électrique peut-elle vraiment devenir abordable ?Les scores de ces véhicules sont bien sûr à regarder avec du recul, en prenant en compte le côté avant-gardiste de leur fiche technique. Surtout, on a pu voir la progression de la demande au fil de la décennie, souvent liée avec des améliorations. Exemple parfait avec la Zoé. D’abord produit de niche, elle a fini par atteindre la barre des 100.000 exemplaires écoulés sur une année en 2020. Entre temps, son autonomie a doublé, le réseau de recharge s’est développé, l’opinion des conducteurs a évolué.
Mais alors, pourquoi ces modèles qui ont d’abord fait connaître la voiture électrique puis ont commencé à la démocratiser disparaissent à tour de rôle ? Il y a différentes raisons, mais l’une des principales est que ce sont des véhicules qui ont servi de « brouillon ». En clair, les premières autos qui ont été pensées pour développer à grande échelle ce type de motorisation et ont jeté les bases, pour la technique ou le marketing. Elles ont ainsi été un apprentissage et un retour d’expérience précieux.
Changements de stratégies
Ces autos s’effacent avec l’arrivée d’une seconde génération de voitures électriques modernes, plus aboutie. Avec une évolution de la stratégie commerciale : le modèle électrique ne doit plus seulement servir à l’image, il doit aussi finir par être rentable. La place du véhicule électrique dans la gamme est donc repensée. Le véhicule unique décalé laisse sa place à une famille cohérente, qui s’imbrique au reste de l’offre de la marque.
L’e-Golf s’est retirée au profit de l’ID.3, tandis que chez BMW, les clients de l’i3 sont dirigés vers la Mini électrique, dont un tout nouveau modèle est en cours d’élaboration pour 2023. BMW a aussi fait le choix de proposer plus simplement des versions électriques de ses modèles bien connus, comme le X1. Le modèle “multi-énergies”, c’est plus économique, et cela prépare le terrain pour la bascule avec la fin du thermique.
Autre raison, les tendances du marché. Si la voiture électrique pouvait à ses début jouer la carte de l’originalité, elle se doit maintenant de suivre les goûts de la clientèle pour bien se vendre. Ainsi, chez Nissan, la Leaf, à la silhouette de compacte, va être remplacée par un plus sexy SUV coupé. Le nom Leaf pourrait toutefois être conservé, car il a acquis une bonne notoriété.
Et cette notoriété, qui va de pair avec un bon réservoir de clients, est un bien précieux dans l’automobile. Pourtant, Renault va envoyer à la casse la Zoé ! Un pari assez fou tant, grâce à son avance, elle est devenue en France et en Europe un des symboles de la citadine électrique. D’ailleurs, dire « je roule en Zoé » suffit au grand public à comprendre « je roule en électrique ». Rares sont les modèles à se faire connaître ainsi.
Mais il n’y aura pas de Zoé 2 (en 2019, c’était un gros restylage) ! Pourquoi ? Parce que la citadine va être remplacée par la R5. Ainsi, pour encore mieux symboliser la démocratisation de la voiture électrique, Luca de Meo, DG de Renault, a fait le choix de réinterpréter une ancienne Renault populaire. Et au passage de jouer sur la corde sensible du néo-rétro, à la manière de la Fiat 500, dont la version électrique rencontre un grand succès.
La Zoé va donc disparaître. Pour mieux réapparaitre dans quelques décennies ?
Et c’est dommage que la folie des VUS emporte dans son sillage tous les autres models qui faisaient le joie de plusieurs : sous-compactes, compactes, sedan, …etc. A tout le moins – elles auront pavé le chemin des VE pour les autres models.
donc en résumé, tous les modèles finissent par disparaître, au profit de modèles plus modernes… on aime enfoncer les portes ouvertes chez AP.
Au delà de la réponse à la demande, il y a aussi la suppression de certaines gammes contre la volonté des clients : les carnets de commande des e-up/citigo/mii sont pleins mais elles disparaissent des catalogues sans remplaçantes. Les triplettes : les concessionnaires ne voulaient pas les vendre (j’ai souvenir d’un concessionnaire Mitsubishi à la limite de l’insultant).
Car ça fait bien longtemps que ce n’est plus le besoin qui pilote la conception des voitures mais les marges potentielles des constructeurs qui pilotent les conceptions et le marketing afin de donner envie pour un truc inutile.
Donc un petit modèle sympa avec de jolies courbes, on peut s’assoir dessus ? Un SUV d’un côté une mocheté de l’autre (quand on a vu le projet de R5 et qu’on avait eu une, ça ne fait pas rêver)
Est-ce qu’un constructeur va un jour (re) devenir raisonnable et nous proposer des voitures, pas des chars d’assauts ni des des robocop transformeurs, simples et qui s’adressent à des gens avec peu de moyens et qui ne demanderont pas l’utilisation d’un téléphone pour la gérer voir la faire démarrer ?
Je désespère déjà en tant que retraité à savoir comment et par quoi je vais pourvoir remplacer ma Clio Diésel de 1991 (105 000 kms seulement et qui fonctionne à merveille)) qui va bientôt être interdite presque partout ?
Pour moi, cet article mélange les choux et les patates et ça empêche de voir ce qui se passe : il y a des VE qui étaient conçus comme tels et des adaptations plus ou moins réussies :
Comme déjà indiqué dans les commentaires, la Zoé sera remplacée par la R5 : encombrement identique, plateforme dédiée VE, usage identique mais prix espéré en baisse pour la placer en dessous de la Mégane.
La Leaf avait déjà quasiment la hauteur d’un SUV, ça les arrange bien de la transformer en SUV et d’augmenter d’autant les prix. Mais on reste sur une plateforme dédiée VE. Comme pour la Zoé, c’est juste un changement de nom et d’orientation marketing, mais le véhicule proposé remplace exactement l’usage prévu pour le précédent.
La i3 n’a pas de remplaçante : la Mini n’est pas bâtie sur une plateforme VE, n’est pas en carbone, elle est donc plus lourde et moins habitable, c’est clairement une régression. Le plus étonnant, c’est qu’on ne voit pas bien ce qu’ils vont faire du savoir faire acquis dans les structures carbones avec la i3. Ils auraient aussi pu faire évoluer l’idée du REx avec une pile à combustible pour aller loin avec une batterie de seulement 30-40 kWh, mais là aussi, il semble que les financiers n’ont rien compris à l’avance qu’avait la i3 à sa sortie. Si au moins ils utilisaient ces connaissances et l’usine dédiée pour faire un coupé électrique léger, on comprendrait la logique financière, mais j’avoue que là, à part perdre leur avance, je ne vois pas bien où ils vont.
Les Czimion sont maintenant sur le marché de la Spring : impossible de s’aligner en prix même si l’agrément n’a rien à voir, la Ion est autrement plus rigolote à conduire qu’une Spring.
La e-Up continue encore un peu sa route, la e-Golf l’arrête parce qu’il y a la ID3 et qu’en terme d’autonomie, la différence est devenue trop flagrante ! VW ne pouvait pas arrêter la Golf thermique du jour au lendemain pour des questions de coûts, de marchés pas prêts et de capacité de production, donc ils continuent la Golf en thermique et proposent l’ID3 à côté. Ça permet d’occuper le terrain sans avoir à faire de concession technique à la fois sur l’électrique et la thermique : les électriques bénéficient d’une bonne habitabilité, les VT sont plus efficaces parce que débarrassés des contraintes liées aux adaptations.
La Ioniq est peut-être le cas le plus surprenant : c’est la plus efficace des électriques, elle avait un tarif raisonnable, ils auraient pu réellement aller chercher Tesla sur le prix et l’efficacité en améliorant le modèle et en le rendant uniquement électrique. Tout le monde ne court pas après des accélérations à couper le souffle. Mais là, ils laissent tomber. C’est une grosse déception pour tous ceux qui cherchent à limiter au maximum leur empreinte carbone. Les SUV sont à la fois plus rentables et moins contraignants à concevoir en électrique, mais c’est précisément sur la Ioniq originale qu’on mesurait le savoir-faire de Hyundai.
A noter que l’histoire de la GM EV1 montre qu’il est dangereux d’avoir raison trop tôt et certains se mordent encore les doigts plusieurs années après avoir arrêté subitement le projet !
Ma vieille e-golf rincée a participée aussi :)
Il aurait été judicieux de parler aussi de la Smart fortwo et plus récemment forfour ou twingo qui ont aussi participer a ce mouvement. La première Fortwo électrique est sortie en 2007. Donc elle fait pleinement partie du groupe cité plus haut pour etre exhaustif
C’est dommage que sur les véhicules d’aujourd’hui on n’ait pas un bouton sur la télécommande pour lancer le préconditionnement du chauffage comme sur les anciennes Zoé. Parce que sortir le tel à chaque fois…
Le néo-rétro, c’est semble-t-il proposer aux acheteurs de véhicules neufs (les quincas) des modèles qui leur rappellent les voitures de leur enfance (de leur parents).
Attendons donc que les enfants-Zoé aient atteint l’âge de (dé)raison, dans 35 ans, pour la voir renaître!
pas tout à fait vrai pour la Zoé puisqu’elle va être remplacée par la R5!
Je vois que vous parlez de l’E-GOLF, je ne peux que regretter que VW est aussi peu considéré cette formidable auto, même pour mon changement de pneus, mon concessionnaire ne veut pas s’en occuper car il ne trouve plus les pneumatiques, c’est consternant, bientot 30000 kms d’effectué, celui qui n’en n’a jamais conduis ne peut pas en parler, à l’époque elle était bien au dessus de la concurrence concernant l’agrément de conduite, ne me parlé par de ionic, le plaisir de conduire n’a rien à voir, l’e-golf est une de ces autos méconnues qui sont boudés par méconnaissance; moi elle fait tout ce que je lui demande, super système audio, tenue de route exemplaire, équipements pléthorique, puissance importante, je peux vous dire que le couple de la 136 ch déménage, supérieur à une e-208 pourtant plus récente, et bien plus spacieuse et confortable, mon rêve serait qu’une socièté puissent monter une batterie plus grosse, ce serait sans nul doute la voiture parfaite, j’espère que ce sera possible.
Pour celui qui en veut une, dépêchez vous, car à l’avenir elle sera recherchée, petite batterie idéale pour le quotidien, recharge en une nuit à la maison, poids du véhicule contenu, encore la qualité VW présente, il y a pas mieux.