La Formule E a passé un nouveau cap lors de cette saison 5 avec les nouvelles voitures plus performantes et spectaculaires. Or la compétition ne va pas s’arrêter là nous annonce le directeur de la Communication Renato Bisignani, qui nous parle du futur de la discipline.

La Formule E était de passage dans Paris il y a une semaine pour le weekend pascal. Cette étape fut l’occasion pour le public français de découvrir les nouvelles monoplaces, et un championnat toujours plus imprévisible, avec un 8ème vainqueur en 8 courses. Mais nous avons voulu voir plus loin, grâce au sponsor-titre ABB qui nous a invité à parler de la Formule E du et de son futur avec le directeur de la communication, Renato Bisignani.

Entretien avec Renato Bisignani, Directeur de la communication de la Formule E.

“On est parti de zéro”

Il faut savoir que la Formule E est encore très jeune, la F1 a par exemple 70 ans. Par rapport à la technologie, le plus important est de savoir que l’on est parti de zéro. Au début il fallait deux voitures par pilote pour une seule course. Désormais on a doublé la capacité de la batterie, c’est un énorme pas en avant.

Sur l’audience également, la croissance est énorme, avec aujourd’hui 30 millions de spectateurs dans le monde. Sur le digital, on est aussi passé de 50 à 800 millions de vues en 5 ans. Le fait est que la Formule E est plus généraliste que la F1, et cela attire une audience jeune, notamment la génération Z (nés après 2000).

Pourquoi aller dans les villes ?

Ce qui est important est que l’automobile se dirige vers l’électrique, les constructeurs dévoilant de plus en plus de modèles dans leurs gammes, […] et dont l’utilisation est à destination des zones urbaines. Avec la Formule E, nous voulons vraiment accélérer la transition vers cette énergie, c’est pourquoi nous allons plutôt dans les villes.

Le pack aérodynamique est commun et on ne demande pas de le développer. Ainsi les équipes peuvent se focaliser sur les moteurs et les batteries, ainsi qu’augmenter l’efficience des voitures.

Et comme le rappelait Sébastien Buemi, ces technologies sont « facilement transférables vers les voitures de route ».

Aujourd’hui, il y a la Formule E et le Jaguar eTrophy, les weekends pourraient-il accueillir d’autres courses ?

Aujourd’hui, nous avons déjà une série intermédiaire, le Jaguar I-Pace eTrophy, avec des technologies venant des monoplaces mais aussi celles des voitures de routes.

Le Jaguar I-Pace eTrophy

En ce qui concerne les monoplaces, je pense que ça peut venir dans le futur grâce à la technologie qui évolue, notamment pour les jeunes pilotes, qui pourraient passer de karts électriques à des monoplaces juniors électriques pour enfin accéder à la dernière étape, celle de la Formule E.

Considéreriez-vous un partenariat avec d’autres séries électriques ?

Je ne pense pas que nous allons avoir d’alliance ou de partenariat avec d’autres formules. Mais les formules électriques junior sont définitivement des épreuves que nous voulons intégrer dans nos différentes étapes.

Comme en Formule 1 où vous avez les F4, F3, F2, par exemple les F2 font partie du calendrier de la F1, avec les mêmes circuits, c’est ce type de championnat que nous voulons dans le futur.

Comment voyez-vous l’avenir de la Formule E ?

Tout d’abord, les voitures actuelles ne changeront pas pendant trois saisons, donc jusqu’en 2021. Pour la suite, nous envisageons des technologies comme la recharge rapide.

Une Formule E de Mahindra Racing

En termes de spectacle, nous avons déjà introduit le mode Attack, où l’on s’est inspiré d’un célèbre jeu vidéo [ndlr : Mario Kart], avec un surplus de puissance en passant sur une zone déterminée. On vient aussi d’amener le Ghost Racing, où les fans peuvent courir avec les pilotes en temps réel sur téléphone.

On réfléchit à d’autres types d’interactions, mais rien de sûr pour le moment. Pour ce qui est du son des Formule E, cela ne changera pas, même si cela entraîne un changement vis-à-vis des autres compétitions.