Hyundai Ioniq 5 Taxi

Lecteur d’Automobile Propre, Patrice Chanteloup a connu plusieurs vies professionnelles. Devenu chauffeur de taxi, il a reçu sa Hyundai Ioniq 5 en février dernier. Elle totalise déjà pas loin de 10 000 km. Ce qui permet à son utilisateur de communiquer un premier retour d’expérience, au final mitigé, mais très intéressant.

Avant de devenir chauffeur de taxi il y a 18 mois, Patrice Chanteloup était chef d’une entreprise qui employait plusieurs salariés dans le secteur du bâtiment. Il a débuté son nouveau métier avec un Peugeot 5008. « C’était une très bonne voiture, très confortable », commente-t-il, avant de nous révéler la raison qui l’a fait choisir la Hyundai Ioniq 5 pour poursuivre son activité.

« Je n’ai essayé aucune autre voiture électrique. J’ai eu un coup de cœur pour la ligne de la Hyundai Ioniq 5. Je n’ai en tout cas pas hésité avec la Kia EV6 qui ne me plaisait pas », compare-t-il.

« Tout en ayant un look très contemporain, la Ioniq 5 m’a rappelé la Lancia Delta dont je suis nostalgique. J’avais rêvé d’en posséder une qui appartenait à un voisin. C’était au début des années 1990. À l’époque, je roulais en Golf GTI 16s Edition One, et j’aimais suivre l’évolution de pilotes de rallye comme Didier Auriol ou Carlos Sainz », avoue l’homme de 58 ans.

Adapté aux courses de taxi

« Au niveau technique, la plateforme sur laquelle s’appuie la Ioniq 5 m’a semblé intéressante, avec la batterie de 72 kWh de capacité énergétique et la puissance de recharge à plus de 200 kW. En revanche, la fonctionnalité V2L, même si c’est une bonne idée, ne m’intéresse pas. Surtout pour un usage en taxi », développe Patrice Chanteloup.

« Avant de signer pour la Ioniq 5, j’ai pris mon agenda sur 15 jours pour vérifier si les distances des courses pouvaient être compatibles avec l’autonomie de la voiture et les possibilités de recharge », confie-t-il.

« Je suis dans un secteur assez rural d’Eure-et-Loir. J’effectue pas mal de transports médicaux, notamment à Paris où je me rends quasiment tous les jours. Cela représente 90 % de mes déplacements. Dans ce contexte, le transport conventionné permet de bien vivre l’activité de taxi. En outre, nous avons un véritable rôle de prise en charge qui me plaît », complète-t-il.

À lire aussi Accident mortel en Tesla : le chauffeur de taxi parisien porte plainte

L’éclairage en gros point noir

« La prise en main de la Hyundai Ioniq 5 est facile, même si j’ai vécu les 2 premières semaines de façon un peu stressante. Je suis cependant assez déçu par le diamètre de braquage de 12 mètres. Il était meilleur sur le Peugeot 5008. En tout cas, c’est l’impression que j’en ai à l’usage. Je dois m’y reprendre à plusieurs fois pour effectuer un demi-tour », pointe Patrice Chanteloup.

« Mais le gros point noir de la Hyundai Ioniq 5, c’est l’éclairage. J’avais effectué l’essai en après-midi : je ne m’en suis pas rendu compte avant d’avoir reçu le véhicule et de rouler de nuit. Le faisceau est très précis devant, et peu large en pleins phares. Ce qui fait que je ne vois pas dans le virage quand je tourne. Il y a un trou noir de chaque côté. Pour rouler en zone rurale, c’est bien embêtant », témoigne-t-il.

« J’en ai parlé au concessionnaire qui a eu l’air bien embarrassé par ma remarque. J’avais bien lu des commentaires défavorables à ce sujet, mais je ne pensais pas que c’était à ce point. Je ne vais quand même pas faire monter des gros phares Oscar Cibié sur le capot ! », ajoute-t-il.

Les clients apprécient

« La Ioniq 5 est une voiture vraiment très agréable à conduire. Lorsqu’il faut doubler, j’ai toujours la puissance qu’il faut et c’est vraiment chouette. Le silence d’évolution me permet de discuter plus facilement avec mes clients. Ils sont séduits par la nouveauté, l’espace à leur disposition, et la sérénité qui règne à bord », met en avant Patrice Chanteloup.

Hyundai Ioniq 5 Taxi

« Le véhicule est vraiment très confortable, à l’avant comme à l’arrière. À tel point que mes passagers s’endorment souvent dedans. C’est un signe ! J’apprécie l’accoudoir central qui, même s’il est fixe, tombe bien pour mon bras. Celui de la banquette est également très généreux et plaît beaucoup », détaille-t-il.

« Le coffre de 527 litres est bien pour la catégorie de la Ioniq 5. Je peux mettre un fauteuil roulant dedans. Et c’est important pour le transport médical. En outre, les écrans Apple CarPlay sont très sympas », souligne-t-il.

À lire aussi Kia EV6 vs Tesla Model Y : quelle est la meilleure des électriques ?

Des aides à la conduite bien utiles

« La I-Pedal, c’est vraiment topissime ! À Paris ou sur de petits parcours, ce système apporte vraiment un plus », ressent Patrice Chanteloup. « Je désactive en revanche systématiquement le correcteur de maintien dans la voie. Un jour à 70 km/h, j’ai eu un retour de volant non justifié dans un virage à gauche. Je ne suis pas peureux de nature, mais j’aime bien garder la main sur la conduite », raconte-t-il.

« Dommage également de ne pas pouvoir dissocier le régulateur de vitesse du maintien à une certaine distance du véhicule devant soi. Si on n’anticipe pas suffisamment, le système peut générer de sacrés coups de frein qui sont inconfortables pour le client », déplore-t-il.

« Et puis, ce n’est peut-être pas essentiel, mais je trouve qu’il manque un essuie-glace sur la vitre arrière. Il m’aurait bien servi avec ces nuages de sable venant du Sahara que nous avons subis », illustre-t-il.

« En moyenne, je parcours 400 km par jour »

« Je suis à 135 kilomètres des portes de Paris. Je parviens régulièrement à effectuer l’aller-retour sans recharge. Sur autoroute, je ne dépasse pas le 110 km/h. Le trajet est à peine plus long de 5 minutes qu’en roulant à 130 km/h. Comme je n’ai pas la pompe à chaleur, j’ai choisi le blanc pour la carrosserie, afin de modérer l’impact de la climatisation l’été sur l’autonomie », indique Patrice Chanteloup.

« Là, il me reste 13 km à parcourir pour rentrer, et j’ai 19 % d’énergie dans la batterie : je n’ai donc pas besoin de passer par une borne. J’ai vécu au départ de façon très tendue la gestion de la recharge. Maintenant, dès que j’ai un moment, par exemple pour attendre un client, je me branche. Je préfère payer 4 euros pour un petit complément que de perdre une course à 20 euros », a-t-il choisi.

« J’ai remarqué que la température a un impact important sur la consommation. Quand elle est bonne, j’arrive à descendre à 16 kWh aux 100 km. Je roule de façon hyper souple. Sur les 8 800 premiers kilomètres, j’avais une moyenne de 18,6 kWh/100 km », chiffre-t-il.

« En moyenne, je parcours 400 km par jour. Mon record sans recharge est pour l’instant de 420 km. Si je dois passer par une station rapide, mon temps d’arrêt dépendra de la présence d’un client dans la voiture. Si c’est le cas, je ne reste branché que quelques minutes, une dizaine en général », rapporte Patrice Chanteloup.

« Pour la recharge rapide, je privilégie les stations Ionity où la minute m’est facturée 0,29 euro grâce à une formule de tarification proposée par Hyundai. Les prix chez Total, sur le périphérique, m’apparaissent alors dissuasifs », révèle-t-il.

« En revanche, je n’ai jamais pu recharger à une puissance supérieure à 120 kW. Même quand j’étais seul à une station Ionity. Est-ce qu’une mise à jour des logiciels du véhicule permettrait d’améliorer la situation ? », se demande-t-il.

« C’est dommage que la voiture n’accepte pas le 22 kW AC. Pour la maison, j’ai investi dans une borne mobile Carplug Juice 2 polyvalente qui me permet de recharger à 11 kW. Je peux l’emmener sur mon lieu de vacances au besoin », se réjouit-il.

De 4 000 à 5 000 € d’économies/an

« Les 100 kilomètres en Peugeot 5008 me coûtaient 8 euros de gazole. La même distance réalisée avec le Hyundai Ioniq 5 me revient à 2,50 euros », aligne Patrice Chanteloup.

« Le Peugeot 5008 que j’avais auparavant est vendu 43 000 euros neuf. Avec la remise pour les taxis, j’ai pu l’avoir à 35 000 euros. Dans les mêmes conditions, et avec le bonus gouvernemental déduit, j’ai touché ma Ioniq 5, avec un attelage, à 40 000 euros », compare-t-il.

« La différence de prix d’achat sera vite amortie. En 1 an environ. Je pense économiser entre 4 000 et 5 000 euros par exercice sur le budget carburant », conclut-il.

Automobile Propre et moi-même remercions Patrice Chanteloup pour sa disponibilité et son retour d’expérience intéressant.

À lire aussi Essai Hyundai Ioniq 5 : la révolution électrique ?