
Un système d’échange de batteries développé par Mercedes en 1970.
« Vers 1900, les voitures électriques dépassaient en nombre les véhicules à essence ou à vapeur », expliquait Leslie Kendall, curateur du Petersen Automotive Museum de Los Angeles, lors d’une interview consultable dans l’excellent ouvrage de Luc Debraine intitulé « Les voitures électriques : un futur pour l’automobile ». Je vous propose de pivoter dans un monde parallèle où les constructeurs auraient fait le choix de la mobilité électrique dès la fin du XIXe siècle.
Pétrole, vapeur, électrique
A la fin du XIXe siècle, toutes les directions technologiques étaient suivies pour trouver le meilleur compromis en mobilité individuelle susceptible de s’affranchir de la traction animale. Les véhicules électriques, à vapeur ou au pétrole partageaient le pavé et les cerveaux bouillonnants avec des solutions plus ou moins sérieuses : eau ou air comprimé, gaz, système de balanciers, pédales ou leviers, moteur à ressorts, etc. Il fallait simplement pouvoir aller plus vite, plus loin, avec des engins relativement fiables qui, accessoirement, devaient pouvoir aussi être pilotés par les femmes. Ecologie et sécurité ne faisaient pas encore vraiment partie du cahier des charges de l’engin idéal !
Course automobile
Sur le fil du changement de siècle, le public s’enthousiasme facilement pour les records et défis mis en scène dans un peu tous les domaines, notamment par les maisons d’édition journalistiques de l’époque. Bicyclettes, avions… et automobiles ont déjà leurs sympathisants. Rien d’étonnant à ce que Le Petit Parisien, un quotidien alors très en vogue, lance en 1894 un Paris-Rouen pour voitures autotractées. Sur la centaine de concurrents inscrits, on ne compte que 4 engins électriques, contre 31 à vapeur, et autant alimentés au pétrole.
En revanche, au concours des « voitures de places » qui a eu lieu en 1898, organisé par l’Automobile Club de France, 11 des 12 véhicules participants sont électriques. C’est que les « taxis » branchés se développent particulièrement bien dans la Capitale, à cette époque.
La bascule

La Jamais contente est le premier véhicule automobile à avoir franchi le cap des 100 km/h. Il s’agissait d’une voiture électrique.
Entre ces 2 épreuves, celle qui fera basculer pour longtemps l’automobile dans l’huile de dinosaure : le fameux Paris-Bordeaux-Paris de 1895. Pour un tel périple, les engins à pétrole répondront le mieux à l’exigence d’aller plus vite et plus loin. Les modèles à vapeur sont handicapés par le temps nécessaire pour chauffer l’eau. Le constructeur Jeantaud, seul à avoir inscrit un véhicule électrique, ira bien jusqu’à Bordeaux avec, grâce à des batteries de rechange disposées tous les 40 kilomètres. Mais il n’effectuera pas le trajet retour. Son exploit, rendu plus épique encore du fait d’un véhicule fragilisé lors des essais, n’a toutefois pas pu placer la technologie branchée comme une sérieuse rivale à la motorisation thermique.
A partir de là, même si le véhicule électrique a encore deux ou trois petites choses à prouver, notamment en franchissant le premier la barre symbolique des 100 km/h, en 1899, grâce à Camille Jenatzy et sa « Jamais contente », il ne pourra pas rivaliser avec les voitures à pétrole !
Dans un monde de VE
S’il n’y avait pas eu d’épreuves de rapidité alors que l’automobile commençait à investir les rues et chemins, les véhicules électriques auraient bénéficié de plus de temps pour être plus efficaces et surtout pour se répandre à travers les usages où leurs limites ne sont pas bloquantes. Les progrès techniques et technologiques auraient finalement imposé le VE, devenu capable d’avaler de longs parcours. Si, aujourd’hui, quelques constructeurs essayaient d’introduire sur le marché les voitures à essence ou au gazole, qui en voudrait ? Comment imaginer mettre en place des structures lourdes de ravitaillement par la mer puis la route ? Comment se satisfaire d’engins qui sèment sur leur passage un poison mortel tout en rendant impossibles les discussions dans les rues ?
Félix Faure
Et si la déclaration de Félix Faure avait été prise plus au sérieux lors de l’inauguration du premier salon automobile de Paris, en 1898 ! En particulier lorsqu’il a taxé la voiture de « sentir mauvais ». Si des voix crédibles s’étaient élevées à sa suite pour dénoncer un très probable scandale écologique et de santé publique ! Sans doute que les constructeurs auraient été incités à approfondir leurs recherches sur les motorisations les moins « sales » ! Aujourd’hui, notre monde serait sans doute tout différent, et finalement bien en avance sur la gestion globale de l’énergie au niveau mondial.
Santé publique
Rien qu’en France, les émissions à l’échappement des véhicules sont responsables de plusieurs dizaines de milliers de décès chaque année. Selon l’OMS, ce sont 42.000 à 45.000 décès prématurés qui seraient annuellement causés par l’ozone et les particules fines. Dans un monde branché, idéalement arrivé à une maturité écologique en matière de production de l’énergie, les problèmes respiratoires et neurologiques seraient bien moins fréquents. Certaines personnes dites fragiles aujourd’hui n’auraient sans doute aucune inquiétude de santé à ce niveau. Combien d’êtres chers que nous avons perdus seraient encore à nos côtés ? Et combien de personnes, handicapées, auraient une vie normale ?
Réchauffement climatique et environnement
Avec des déplacements permis par des véhicules alimentés de sources renouvelables depuis les premières décennies du XXe siècle, où en serait notre monde aujourd’hui au sujet du réchauffement climatique ? Difficile à dire précisément ! On peut juste imaginer que, si les gaz d’échappement ont un poids majeur dans ce fléau, alors nous ne devrions pas connaître actuellement les catastrophes « naturelles » qui se multiplient à travers la planète depuis des années, jetant des régions entières sur les routes de l’exode.
Concernant les catastrophes à l’acheminement (pétroliers échoués, pipelines percés), à l’extraction ou au stockage (explosion et gigantesques incendies sur sites, zones d’habitation sinistrées), est-il possible d’imaginer pire sans le pétrole ?
Finances publiques
Moins de besoins en soins, chambres d’hôpital, et arrêts de travail, ce sont de colossales économies réalisées sur la santé et potentiellement mobilisables pour d’autres causes, comme les retraites, ou les difficultés à (re)trouver un travail. Selon le rapport intitulé « Pollution de l’air : le coût de l’inaction », rendu en 2015 par une commission d’enquête du Sénat, le traitement des maladies, la mortalité prématurée, et l’absentéisme causés par la pollution de l’air auraient un coût sanitaire annuel en France compris dans une fourchette de 68 à 97 milliards d’euros. S’y ajouterait un volet non sanitaire de 4,3 milliards, comprenant les dépenses en prévention, les dégradations subies par les bâtiments et la baisse des rendements agricoles.
Les moyens engagés pour réduire l’impact de l’activité humaine sur le réchauffement climatique coûtent aussi beaucoup d’argent. Là, aussi, il faut parler d’une mobilisation en milliards d’euros, dans l’urgence.
Autre bouffée d’oxygène : avec une énergie produite localement, totalement débarrassée du pétrole et du charbon, la France, comme bien d’autres pays dans le monde, disposerait d’une balance économique internationale plus équilibrée, et sans doute excédentaire.
Et que dire des dépenses engagées pour lutter contre les effets des pluies acides et redonner aux bâtiments une apparence correcte après des dizaines d’années à recevoir les suies émises par les moteurs thermiques ?
Budget des ménages
Au niveau des ménages, ne pas avoir à faire régulièrement le plein des réservoirs avec un coûteux carburant permettrait de disposer d’une manne à redistribuer dans les autres postes du budget familial : vacances, loisirs, éducation, équipement, logement, etc. Utopique ? Pourquoi, parce que l’Etat aurait taxé l’électricité pour recharger les batteries des voitures comme il l’a fait pour l’essence et le gazole ? Peut-être, mais pas sûr, puisque la généralisation de la mobilité électrique lui permettrait d’échapper aux colossales dépenses balayées dans le point précédent.
Des villes plus agréables
Paris, mais aussi nombres de grandes villes françaises et de capitales et mégapoles dans le monde seraient plus agréable à vivre et visiter s’il n’y avait pas cet incessant brouhaha causé par les véhicules thermiques en mouvement, à l’accélération et au freinage. Avec les nouvelles motorisations, cette nuisance a tendance à se réduire. Mais combien de décennies perdues à ne pas pouvoir suivre paisiblement une discussion sur les trottoirs des grandes artères ? Et combien de citadins ont préféré, pour fuir un monde déshumanisé par le bruit étourdissant des machines, rejoindre les espaces ruraux qui se sont autrefois désertifiés ?
Autonomie des véhicules
Aujourd’hui, la voiture électrique peine à convaincre du fait d’une autonomie qui semble trop contraignante. Si elle s’était imposée ainsi au début du XXe siècle, ce discours n’aurait jamais existé. A la limite, les déplacements sur de longues distances auraient été réalisés en train. Mais plus probablement, les VE disposerait d’une autonomie de plus de 500 kilomètres. Puisque Tesla sait faire avec sa Model S, pourquoi les constructeurs automobiles qui auraient travaillé sur le sujet depuis plus de 100 ans ne pourraient-ils pas aujourd’hui proposer à un prix abordable des véhicules électriques à haut rayon d’action ?
Technologie plus vertueuse
Les détracteurs de la voiture branchée l’attaque sur son impact négatif sur la planète du fait de ses besoins en lithium pour les batteries, mais aussi en terres rares et graphite pour les moteurs. En serions nous là aujourd’hui avec plus de 100 ans de recherches et développement appliqués à un parc roulant très vaste ? Non, bien sûr ! Les supercondensateurs équiperaient déjà les véhicules électriques depuis longtemps, et auraient peut-être déjà cédé la place à des technologies encore plus vertueuses et efficaces. Quant aux terres rares les plus problématiques à obtenir, elles sont déjà absentes de nombreux modèles électriques actuels !
Stabilité géopolitique
L’extraction et l’acheminement du pétrole ont semé la pagaille à travers le monde. On ne compte plus les nations divisées par les pétrodollars et les crimes réalisés en leurs noms. Pour autant, il convient de rester prudent sur les conséquences positives sur la stabilité géopolitique dans un monde qui aurait pris très tôt le virage de la mobilité électrique. Quels seraient et auraient été depuis un siècle les besoins en substances difficilement exploitables et localisées dans une poignées de régions dans le monde ? Impossible à dire, tout simplement parce que nous ne pouvons pas avoir une idée des innovations exploitées pour la mobilité électrique sur un siècle. Mais aussi parce que des tensions existent bel et bien aujourd’hui dans des zones d’extraction des terres rares, par exemple. Elles sont davantage la conséquence de politiques imposées par des régimes dictatoriaux que de la nature même du produit à négocier.
Energie renouvelable et Smart Grid
Centrales nucléaires, au charbon, ou au pétrole ? Avec un parc automobile électrique naissant à l’aube du XXe siècle, les nouveaux besoins en énergie pouvaient être satisfaits plus progressivement, laissant suffisamment de temps en recherches et développement pour n’exploiter que des sources propres et renouvelables. Le stockage de l’électricité ne serait d’ailleurs sans doute plus un problème depuis longtemps. Les solutions en cours de devenir ou marginalement déjà appliquées formeraient la norme actuelle, associées à d’autres idées inconnues de notre monde fossile d’aujourd’hui. Nul doute que la voiture électrique serait connectée depuis longtemps aux réseaux intelligents qui paraissent bien utopiques à la plupart des automobilistes !
Le sujet étant très vaste et loin d’être bouclé, à vous, lecteurs d’Automobile Propre, de prolonger cette vision d’un monde branché depuis les origines de l’automobile !
La bascule…c’est le bon terme ,
lors de l’invention et application directe sur les automobiles à pétrole…du démarreur électrique.
Le choix entre vapeur,électrique et pétrole a été vite réglé parla suite, pensez donc, un bouton et çà démarre!
Quand à la sempiternelle excuse ou critique ;
« le problème ce sont les batteries » ,
et donc la faible autonomie qui en découle…
ce n’est que la conséquence de ce choix qui date d’un siècle ,
et du retard technologique accumulé.
Toutes ces belles voitures électriques non-polluantes du XXe siècle, alimentées par des centrales au charbon, à l’énergie stockée dans des batteries polluantes à fabriquer, issues de ressources rares extraites dans des conditions humaines ignobles, et finissant en déchets irrécupérables, quel monde de rêve, quel monde idéal !
Avec des si…
Je ne vois absolument pas le lien entre choix de la voiture électrique en 1900 et écologie, durabilité. Pétrole ne signifiait pas pollution en 1900, personne ne voyait le danger. Personne n’en avait jamais rien à faire et c’est encore largement vrai 115 ans après. Tout comme électrique ne signifiait pas écologie. « N’oublions pas de travailler et de se développer pour le bien de l’humanité, la paix, la planète et les abeilles pour les 115 prochaines années, et RDV à la cop21 en 2015 pour se féliciter ». C’est ridicule, rien n’a jamais fonctionné comme cela. L’abolition de l’esclavage, en France, avait tout juste un demi-siècle, et nous étions à la veille de 2 guerres mondiales terribles. Pour l’éthique et les scrupules de l’Homme, on repassera.
Le scénario le plus probable, à la première difficulté rencontrée, est que l’Homme aurait choisi l’alternative la plus facile, la plus rentable, la plus disponible, la plus « efficace » pour répondre à son besoin IMMEDIAT. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé avec le choix du pétrole.
Il n’y a aucune solution miracle, le problème n’est ni l’automobile, ni l’énergie, ni le pétrole, ni la politique, mais l’Homme, tout court, son mode de vie, de survie, d’expansion. Aucune notion de croissance, économique et démographique, et même de « progrès » au sens où on l’entend, n’ira jamais de paire avec durabilité et stabilité. C’est un mythe. Vous êtes en train de construire une nouvelle religion, concept refuge de toute l’humanité . Nous consommons, nous consumons, nous sommes programmés pour. Je suis le premier à le regretter mais c’est ainsi. Les voitures dites « vertes » ou « propres » ne font que répondre à un besoin immédiat, d’abord économique, mais ne freinent en rien le déroulement des choses et n’auraient jamais pu le faire.
Ne l’ont pas fait.
Révisionisme.
Si la VE a, il y a un siècle, été rapidement supplantée par la voiture à pétrole et continue encore aujourd’hui à ne représenter qu’une part ridicule des ventes (malgré moultes subventions), c’est tout simplement parce que les batteries ne sont toujours pas au niveau des besoins : 1kg d’essence contient autant d’énergie que 100kg de batteries.
En plus, nous n’avons pas les ressources métalliques pour fabriquer des batteries pour équiper des centaines de millions de VE.
La voiture du futur? Elle fait moins de 500kg, ne dépasse pas 70km/h et consomme 1 litre aux 100km.
La voiture électrique du futur? Le vélo.
Que de réponses et suppositions sur ce sujet:
Qui d’ailleurs est typique du raisonnement humain et posé dans la question initiale de l’article: et si………??
Les humains en général ont peur du nucléaire qui pour la France, produit l’energie électrique: environ 78%. En été pas trop de problème le soleil et l’éolien. Produise environ 5% de l’énergie.
En hiver???? Trop de vent et dépression éoliennes en stand by et rayonnement solaire. Réduit. Est ce la France qui polue le plus????
L’hiver les bretons ont pour incitation de réduire leur consommation, réseau saturé et production trop faible , on importe du courant de pays voisins. Qui eux fonctionnent au charbon et pétrole??? Certain ont arrêtés le nucléaire.
Le Japon reprend doucement sa production nucléaire car son économie en à pris un sacrée coup???
On utilise de plus en plus d’énergie électrique, modernisation de notre monde de consommation. Question avant de mettre des câbles sous les routes comme certains le suggère. Production ?
Dégradation due à l’utilisation et aux intempéries ? Voir les problèmes du réseau SNCF??.
( Hydrogène) à produire autant de co2 que pour mon véhicule hybride ?????
La solution parfaite n’existe pas.
Peut être que si: ????
Réduire la population de la planète de 75% , maintenir des humains sensés, taux de fécondité de 1,9 pour le renouvellement de notre espèce. Un tache de travail pour chaque individu, responsable de cette communauté, aucun enrichissement personnel sinon intellectuel ? Mais tous le monde n’étant pas égaux, aucune hiérarchisation,, car les intellectuels voudrons avoir le pouvoir et des privilèges ce sentant supérieur ? ? ? Que de si?
Pourquoi les bédouins du désert n’aurai pas la même chose que celui qui crache sur leur pétrole ? ? ? Ce sont nos expatriés qui sont là bas et touche de mirobolant salaire??? Si si.
Dur de changer le monde avec un si dans une question.
Qui voudrais laisser sa place ( 75℅) des humains pour que d’autres survivent et rendent la planète : Viable. Égale, et selon une éthique
Plus en phase avec une machine qu’avec le raisonnement humain d’aujourd’hui ? ? ? ?
Très bel article, merci :-)
En voilà un sujet intéressant et très bien présenté.
Moi je pense que la technologie n’était pas assez mature à l’époque et c’est pour ça que le moteur à explosion s’est imposé, Batterie trop lourde et trop limité. Si nous avions eu à l’époque la sagesse de réserver le pétrole uniquement au transport où il n’y avait pas d’autres alternatives je pense que nous aurions put développer des technologies de routes magnétiques pour les grands axes et garder l’énergie des batteries pour les derniers kilomètres.
que de pollutions et nuisances et problèmes nous aurions put éviter,
et qu’elles autres problèmes cela aurais put causer.
Et je me répète, mais de nos jour et avec les solutions alternatives on devrait interdire de bruler du pétrole quand cela est possible, nous en avons besoin dans l’industrie pour pouvoir fabriquer tout ce que nous utilisons, le pétrole est partout, il y en a plein autour de nous, dans nos VE aussi, sans pétrole plus de progrès, plus de conquête spatiale plus de panneaux solaire, alors il faut arrêter le massacre au plus vite et ne pas attendre de nos politiques qu’ils décident pour nous, ils ont une vision à cours termes et ne veulent pas voir plus loin.
Quand j’étais gamin, avec mes parents, nous traversions une partie de la France en 4CV : 700 km en 2 jours, sans autoroute et avec les traversées de toutes les villes ( Nîmes, Montpellier, Toulouse entre autres). Cela ne posait pas de problèmes particuliers. On pourrait faire ce trajet dans les mêmes conditions avec un VE genre ZOE ( un peu améliorée, tout de même…) : 200 km, une pause repas avec une recharge rapide, de nouveau une étape de 150 km, une nuit de repos et une charge lente pour refaire 200 km et un autre repas avec charge rapide pour faire les 150 derniers kilomètres.
Aujourd’hui, en VT, il ne faut plus que 6 heures pour faire ces 700 km en autoroute…, sans faire de plein de carburant et sans s’arrêter aux péages ( merci le télépéage!).
Faut-il revenir 50 ans en arrière? Je ne crois pas. La solution pour ces trajets longs exceptionnels, c’est le VE avec prolongateur ( une i3, avec un réservoir de 30 litres, vous pouvez faire ces 700 km à 110/120 km/h sur autoroute, 200 en pur électrique et 500 en hybride série). Vous pouvez utiliser votre VE sur place, ce que vous ne pouvez pas faire en train ou en avion. Avec une voiture de location, vous allez payer les km et les jours supplémentaires.
Alors, tout électrique ou tout thermique? Non, un mélange des deux, en fonction des besoins de chacun.
Pour compléter ce magnifique article, un petit lien vers un autre livre et l’interview de son auteur. Selon lui il y a clairement eu complot de l’industrie pétrolière et choix politique et le glas à été la seconde guerre mondiale avec des milliers de véhicules thermiques donnés gracieusement à l’Europe pour créer du besoin en pétrole et tuer le VE définitivement. Sans partager forcément sa vision complotiste, on remarquera que bcp de solutions soit disant révolutionnaires proposées aujourd’hui ont déjà existé il y a fort longtemps (échange de batteries, fortes autonomie avec de grosses batteries, aéro très poussée, routes électriques, etc).
http://www.enquete-debat.fr/archives/daniel-depris-presente-son-livre-le-complot-contre-la-voiture-electrique-78847
Je pense que la capacité des batteries est un faux problème: on aurait pu électrifier les routes dès leur conception comme on l’a fait ensuite pour le rail.
Peut être pas de l’induction par manque d’électronique, mais un système de caténaire ou de rail au sol. L’idée étant de fonctionner en mode « train électrique » sur les longs trajets, tout en gardant son autonomie de parcours localement.
A mon avis, on fait la même erreur aujourd’hui en voulant embarquer le plus de batterie et de poids possible alors qu’avec de l’induction on pourrait parcourir des milliers de km sans recharge avec deux ou trois cent kilos de batterie maximum.
C’est certes un investissement de voirie, mais si on l’avait fait progressivement sur 100 ans, ça aurait été tout à fait possible.
Ce qui a tué le VE au XIXe c’est « tout tout de suite ». Mais ça continue…
Concernant l’autonomie hypothétique des véhicules électriques.
Il ne faut pas oublier qu’offrir de telles autonomies dans des véhicules de la taille d’une voiture ordinaire n’es possible qu’avec les batteries modernes au lithium. Or ces batteries n’aurait pas pu être commercialisées au siècle dernier en raison de leur dangerosité. En effet ces batteries nécessitent une surveillance permanente par l’électronique, sans laquelle les risques d’incendie seraient beaucoup trop importants. Donc une telle batterie il y a 30 ans, même pas en rêve.
Ensuite pour les supercondensateurs : ils ne sont pas l’avenir de l’autonomie des véhicules électriques. Ils ne stockent pas suffisament d’énergie. Et les projections sur les recherches en laboratoire ne peuvent rivaliser avec les batteries. Même les batteries au nickel stockent une plus grande quantité d’énergie.
Un supercondensateur c’est fait pour pouvoir gérer une très grande puissance sur un intervalle de temps court. Ca peut servir pour soulager les batteries lors des accélérations/freinages constants.
Et encore… sur un véhicule avec 500km d’autonomie, les batteries sont tellement grandes qu’elle peuvent être mises en parallèle pour encaisser les puissances en question sans broncher. (pensez à la puissances ridicules que peut fournir la Tesla Model S)
Chaque centimètre cube et chaque kilo de supercondensateur à bord d’une voiture c’est de la place et du poids en moins pour la batterie, et une pure perte d’autonomie.
Pour compléter cet article, n’oublions pas que c’est aussi la 1ère guerre mondiale qui a définitivement consacré les véhicules à moteur essence.
En effet, ces véhicules ont pris peu à peu, lors de ce conflit, une place stratégique dans les armées que cela soit pour le ravitaillement du front, que pour la bataille avec les premiers véhicules blindés (qui ont notamment progressivement remplacé la cavalerie).
La mise en place d’une infrastructure pour le ravitaillement en essence était assez simple à mettre en place, et ce combustible pouvait être transporté assez facilement… et surtout être stocké !
Ce qui n’est pas le cas de l’électricité. En effet, les armées auraient du disposer de points de productions d’électricité pour recharger les véhicules à la demande. Des points de productions alimentés de surcroît au charbon ou à l’essence… combustibles que l’on aurait du acheminer, rendant donc plus complexe et donc plus fragile la chaîne d’approvisionnement.
Par ailleurs, la recharge d’un véhicule électrique est une opération trop longue lorsque le combat nécessite une disponibilité immédiate d’un véhicule.
Mais au-delà de ce point d’histoire militaire, la voiture électrique se heurtait de toute façon aux limites technologiques de l’époque.
Par exemple, comme le souligne Jumper, le remplacement des batteries au plomb par des li-on plus performantes aurait pris plusieurs dizaines d’années, et ce même si des investissements plus importants en R&D auraient en effet sûrement pu permettre de gagner du temps.
Le pétrole avait des arguments de simplicité et de bas coût à court terme qui étaient alors imparable.
L’utilisation de l’électricité, avec une production raisonnée et respectueuse de l’environnement, était en effet une meilleure solution à long terme, mais l’homme n’a jamais su se projeter sérieusement dans l’avenir.
Excellent argumentaire pour le VE … prêché auprès de convaincus. Un bémol néanmoins : les batteries li-on. L’industrie moderne n’a été capable de maîtriser cette technologie qu’il y a une vingtaine d’années. Donc pour moi, impossible d’avoir un développement automobile hors du pétrole à l’époque. Il manquait la technologie
Le pétrole à l’époque était à l’équivalent actuel de 2$ le baril. Un tarif compétitif !
Conscient de cette fuite de capitaux, les pays non producteurs ont lourdement taxé l’essence pour inciter à la modération ce qui explique un pays avec des V8 (USA ) et d’autres avec des moteurs de taille plus raisonnables (4 cylindres, 6 cylindres en Europe)
bref, le VE était condamné dès les premiers progrès des moteurs. jusqu’à aujourd’hui.