LG n’étant pas en mesure de fournir les cellules en quantité suffisante, Audi a du revoir à la baisse les objectifs de son SUV électrique.

Décidément, Audi enchaîne les galères pour ses premiers pas sur le segment du tout électrique. Après avoir dû décaler le lancement de l’e-tron en raison des délais d’homologation, voilà que le constructeur doit faire face à une pénurie de batteries.

Selon le quotidien belge L’Echo, qui a eu accès à des informations émanant de l’usine bruxelloise de Forest, le fournisseur sud-coréen LG ne parviendrait pas à tenir les délais imposés par le constructeur. Résultat : de près de 56.000 unités, l’objectif de production de la marque aux anneaux a été ramenée à quelque 45.000 exemplaires pour 2019, soit 10.500 unités de moins. A cela s’ajoute le décalage de la version coupé. Censée arriver en fin d’année et être produite à 3800 unités, l’Audi e-tron sportback ne sera finalement lancé que l’an prochain.

Le site de Forest produit actuellement 160 e-tron chaque jour et devait arriver à 293 exemplaires par jour à fin septembre. Au lieu de cela, la production tourne aujourd’hui au ralenti. Les journées sont limitées à six heures au lieu de huit et il est envisagé de faire repasser la production à quatre jours par semaine au lieu de cinq. S’il n’a pas souhaité commenter ces informations, Audi a indiqué ce mardi qu’il s’apprêtait à solliciter un second fournisseur.

Une pénurie appelée à s’étendre ?

Pour certains experts, le problème rencontré par Audi n’est pas une surprise. Pire, il pourrait s’étendre chez une grande partie des constructeurs qui sous-traitent la fabrication de cellules aux fournisseurs asiatiques. « Vu la production annoncée de véhicules électriques, la pénurie est inévitable. Et lorsque la demande est supérieure à l’offre, les fabricants de batteries sont tentés de faire grimper les prix. Ils sont actuellement en position de force » commente un porte-parole de la fédération automobile belge interrogé par RTBF.

En début d’année dernière, les problèmes d’approvisionnement rencontrés par Renault avec LG avaient déjà provoqué d’importants retards sur la ZOE. De quoi raviver les débats sur la mise en place d’une filière européenne pour la production de cellules que souhaitent initier plusieurs Etats membres grâce à l’Airbus de la batterie. L’Europe risque toutefois de mettre de longues années à rattraper son retard…