Le comportement d’Elon Musk sur Twitter continue d’avoir un impact négatif sur Tesla. Des clients expliquent comment le visage le plus connu de la marque les a poussés à changer de voiture électrique.

Récemment, nous avions établi le parallèle entre les difficultés en bourse de Tesla et Elon Musk. Depuis son rachat du réseau social Twitter, le milliardaire a pris de nombreuses décisions ayant affaibli la plateforme.

Licenciements opérationnels et techniques, système payant négocié par tweets interposés avec l’écrivain Stephen King (!), décisions au sujet de la firme effectuées par sondage public, bannissements de journalistes alors qu’il prône la liberté de parole, publication de “memes” complotistes et antivax : Musk a tout fait en quelques semaines.

Il a d’ailleurs avoué lui-même qu’il s’était “tiré des balles dans les deux pieds” à se comporter ainsi. Pour autant, il ne prévoit pas de changer… après avoir effectué un sondage auprès de ses 125 millions d’abonnés.

Pour plusieurs usagers de Tesla, c’en est déjà trop depuis quelques semaines. Insider a en effet récolté les témoignages de plusieurs propriétaires de voitures électriques ont quitté le navire.

“Elon était une bonne raison d’acheter la voiture” explique Bob Perkowitz. Cet Américain se décrit lui-même comme ayant été un “fan” de Tesla. Après avoir réservé sa première Model S en 2009, il l’avait achetée en 2012 et changée pour une version 2017.

Mais il s’est trouvé dépourvu quand il a vu Musk tenir des propos qu’il qualifie d’extrême-droite, et a préféré arrêter les frais alors qu’il s’apprêtait à passer commande pour une Model S en version 2022. “Il avait une grande marque. Ce n’est plus une grande marque, désormais.”

“Il a dit à tout le monde qu’il voulait être apolitique”

Et Perkowitz n’est pas le seul à s’agacer des commentaires de Musk en ligne. Alan Lasoff, actuellement possesseur d’un Model Y en leasing, prévoit de changer de voiture au terme du contrat. Il cite lui aussi les commentaires politiques de Musk comme raison à son éloignement de Tesla.

“Il a dit à tout le monde qu’il achetait Twitter car il voulait en quelque sorte être apolitique. Et juste avant les élections (de mi-mandat, ndr), il dit à tout le monde de voter pour les Républicains. Il peut avoir son avis, mais ce que je déteste chez les gens, c’est l’hypocrisie.”

Pour John Byrne, PDG d’une entreprise informatique dans l’État du Maryland, c’est un problème d’image. “Je ne veux plus être un ambassadeur pour la marque”, a-t-il simplement justifié.

La valeur de Tesla en bourse a baissé de 65 % en 2022, avec une action qui est désormais stable autour de 120 dollars. Selon Matthew Quint, un expert en marques de la Columbia Business School, tout cela a aussi un impact direct sur les ventes.

En effet, l’automobile est un des domaines les plus plébiscités par les clients lorsqu’il s’agit de montrer un mécontentement et de mal réagir à des controverses impliquant les firmes ou leurs dirigeants.

Cela s’explique par le fait qu’une voiture est un achat coûteux, à long terme, et qui représente les gens qui les possèdent. Actuellement, Musk s’amuse sur Twitter que ses abonnés aient voté qu’il devait continuer à se tirer des balles dans le pied. Autrement dit, la tendance n’est pas près de s’inverser.

À lire aussi Tesla : pourquoi les prix changent-ils aussi souvent ?