Aux Etats-Unis, plusieurs constructeurs automobiles envoient des informations sur le comportement de conduite des utilisateurs aux compagnies d’assurance. De quoi ajuster les tarifs des contrats selon le New York Times. Mais les propriétaires concernés ne sont pas toujours au courant.
Comment les voitures connectées collectent-elles nos données ?
Depuis quelques années, les voitures connectées contiennent des tas de données. Certaines applications de coaching de conduite sont parfois présentées aux conducteurs comme des outils ludiques, « destinés à améliorer leur sécurité au volant ». En réalité, la plupart de ces données sont revendues à des compagnies d’assurance sans que les propriétaires soient toujours au courant de cette pratique.
Une enquête du New York Times révèle que les assureurs collaborent avec les constructeurs automobiles pour déterminer les tarifs à appliquer. Avec son programme OnStar Smart Driver, l’américain General Motors est notamment pointé du doigt dans l’enquête du média. Une source anonyme ayant travaillé chez le constructeur de Detroit a déclaré au New York Times que « les recettes annuelles du programme se chiffrent à plusieurs millions de dollars ».
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Grâce aux données fournies par les marques, les assureurs peuvent savoir si un conducteur freine brusquement, accélère fort ou même s’il fait des excès de vitesse. Des informations que les compagnies d’assurance peuvent utiliser pour déterminer « le bon tarif » en fonction de votre comportement au volant. Dans le rapport du New York Times, on apprend même qu’un automobiliste américain, propriétaire d’une Cadillac, s’est vu refuser un contrat d’assurance par sept compagnies différentes.
Il a appris plus tard que son véhicule avait enregistré de nombreux cas de freinages et d’accélérations brusques, ainsi que des excès de vitesse. L’homme ignorait l’existence du système OnStar Smart Driver. Il assure qu’il n’a trouvé « aucune preuve de son inscription à ce système chez le concessionnaire ». General Motors ne nie pas les faits mais assure que ses clients ont « tous accepté de partager leurs données lorsqu’ils signent l’accord d’utilisation ». L’entreprise américaine n’est pas la seule à user de cette pratique.
General Motors, Hyundai, Honda ou encore Kia sont concernés
D’autres constructeurs automobiles ont développé des applications intelligentes similaires à celle de l’entreprise américaine : Kia, Mitsubishi, Hyundai ou encore Honda. Chez ce dernier, les informations sur l’utilisation des données sont enfouies dans un document de 2 000 mots sur les conditions générales d’utilisation. Heureusement, certaines marques exigent un consentement explicite. C’est le cas de Kia. De son côté, Subaru partage les informations de ses conducteurs uniquement avec des courtiers en données.
À lire aussi Selon les Etats-Unis, les voitures électriques chinoises pourraient envoyer des données à PékinMais c’est un sujet qui prend une certaine ampleur à travers le monde. Le mois dernier aux États-Unis, le sénateur Edward Markey du Massachusetts a demandé à la Commission fédérale du commerce d’enquêter sur la collecte des données des conducteurs. En France, la fondation Mozilla avait aussi alerté l’opinion publique fin 2023 en disant que « toutes les voitures connectées récentes sont des passoires pour les données personnelles de leurs conducteurs et de leurs passagers ».
« tous accepté de partager leurs données lorsqu’ils signent l’accord d’utilisation ».
Comme si on avait un vrai choix. Tu acceptes ou tu ne peux pas utiliser l’objet (téléphone, ordinateur, caméra, montre connectée, et maintenant voitures…) que tu as acheté.
J’espère que cette idée soit reconnue comme illégale par la CNIL. La seule chose qui est en faveur de la sécurité routière est la « boîte noire » qui enregistre QUE les dernières minutes lors d’un choc, pour les analyses d’accidents sous réquisition des forces de l’ordre. Même les garagistes et centres CT ne pourront y avoir accès, afin de préserver les tentatives commerciales. Les « grosses cylindrées » pourront donc toujours se faire plaisir sur le circuit de Magny-Cours en toute légalité.
Nous passons notre temps à cocher la case “j’accepte” sans jamais savoir ce que nous acceptons. Il est donc facile de nous faire “accepter” ce flicage à l’insu de notre plein gré et en toute “légalité”, inattaquable devant les tribunaux. Bravo au grand frère!
La Chine? Les USA pareil. Et l’Europe va emboiter le pas.
Si seulement les flicages de tous nos objets connectés faisaient reculer la délinquance et les agressions…mais, manifestement, nous assistons à l’inverse depuis quelques années.
Qui a dit changement de paradigme ?
Big brother is waching you… 1984 déjà !
Après la reconnaissance faciale qui vous trace là où que vous soyez (en Chine par exemple), après la géolocalisation des individus, voici venue l’ère de la surveillance des comportements.
Voilà ce qui nous attend.
Un exemple: moi je suis à bloc au niveau bonus assurances depuis plus de 20 ans, je n’ai pas eu d’accidents depuis au moins 35 ans, je suis hyper respectueux des autres usagers notamment des piétons en ville, des cyclistes, j’ai mes douze points sur mon permis, je roule téléphone éteint, je mets mes clignotants à chaque fois etc… mais je respecte rarement les limitations de vitesse car à la campagne où j’habite, bof !
Et je risque d’avoir des problèmes pour m’assurer à l’avenir alors que celui qui ne respecte pas les piétons, qui téléphone au volant, qui a des comportements irrespectueux pourra continuer à rouler vu que son système embarqué ne l’aura pas vu freiner pour laisser passer le piéton, ne l’aura pas vu accélérer pour ne pas gêner les autres etc…
J’espère tout simplement que ça n’arrivera pas et que le législateur interdira cette surveillance qui va totalement à l’encontre des libertés.
Bienvenue dans Black Mirror, le Crédit Social à la chinoise et la surveillance généralisée…
Il y en aura toujours pour y collaborer, sous couvert de progrès, car eux n’ont naturellement “rien à se reprocher”…
C’est vrai qu’accélérer ou freiner fort c’est forcément un signe de “délinquance” mais pas juste qu’on a évité un obstacle… 🤔
Je serai le premier à signer si mon VE me permet de remonter mes informations de conduite : je n’ai rien à me reprocher et je préfère payer moins et rouler cool.
Et si jamais j’avais ponctuellement un comportement dangereux, j’en assumerais toutes les conséquences.
La délinquance routière doit s’arrêter.