Au-delà des performances et de sa présentation à bord somptueuse, la Mercedes EQE 43 AMG surprend par une suspension pneumatique exceptionnelle à tout point de vue. Prenez place à côté de Maxime Fontanier pour un essai feutré et convaincant.

43 AMG/53 AMG

La Mercedes EQE est à voir comme une déclinaison électrique de la routière Classe E. En version 43 AMG, ses dimensions s’inscrivent dans un rectangle de 4,96 x 1,91 m, pour une hauteur de 1,49 m.

Elle ne sera pas proposée en France où une déclinaison plus puissante 53 AMG sera en revanche disponible : 350 kW (476 ch) et 858 Nm de couple, contre 460 kW (625 ch) et 950 Nm. Les 2 modèles partagent les mêmes lignes, châssis, moteurs, et une propulsion intégrale.

Et la batterie ? Selon les chiffres disponibles sur le site de Mercedes, la capacité énergétique du pack lithium-ion serait de 96,12 kWh avec la version 43 AMG, mais de seulement 90,56 kWh pour sa déclinaison plus puissante.

Ce qui est en contradiction avec les infos à notre disposition, à savoir une dotation identique de 90,6 kWh exploitables pour les deux, obtenue de 360 cellules pouch réparties en 10 modules. Auquel cas les 96,12 kWh pourraient correspondre tout simplement à la capacité brute.

Identification

Ces deux déclinaisons haut de gamme de l’EQE s’identifient par une présentation plus sportive, avec des logos AMG en calandre et sur la malle arrière. Elles reçoivent des pare-chocs spécifiques, des optiques Full Leds, et un vitrage athermique foncé. L’engin à notre disposition est coiffé d’un grand toit ouvrant panoramique en verre.

De série, la Mercedes EQE 43 AMG s’appuie sur des roues de 20 pouces. L’exemplaire essayé reçoit des jantes alliage de 21 pouces à branches en Y. En option à 1 700 euros, elles sont chaussées de pneus Michelin Pilot Sport EV.

À travers celles à l’avant du véhicule, on aperçoit les étriers de frein 6 pistons facturés 5 100 euros en plus. Peints en bronze, ils « garantissent des distances de freinage courtes, un dosage précis et une endurance maximale, y compris en cas de sollicitations extrêmes », assure Mercedes. Les disques ventilés et perforés en céramique allant avec sont de dimensions 440 x 40 mm.

À l’arrière

Derrière le couvercle de malle se cache un coffre de 430 litres, barré par un dossier de banquette rabattable en 3 parties (40/20/40). S’il n’était pas suffisant, la Mercedes EQE 43 AMG peut recevoir 100 kg sur le toit et tracter une remorque, freinée ou non, jusqu’à 750 kg.

Dommage : le double fond à disposition ne permettra pas de ranger les câbles de recharge. Et ne comptez pas sur un frunk sous le capot avant : il n’y en a pas.

Grâce à un empattement de 3,12 m, l’espace aux jambes est généreux pour les passagers installés à l’arrière. Il l’est aussi en largeur et au niveau de la tête, avec une garde au toit qui profite du dôme panoramique.

Avec un tunnel central de service peu marqué, un troisième occupant peut s’asseoir au milieu de la banquette. Toutefois, du fait de la présence d’un accoudoir escamotable à cet endroit, la position de ce voyageur sera moins confortable. Avec les chaleurs actuelles, les personnes embarquées apprécieront sans doute la climatisation 4 zones.

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Le point de vue du conducteur

Le conducteur et son voisin seront accueillis dans l’EQE 43 par « une présentation somptueuse, comme toujours chez Mercedes, même si la finition des modèles thermiques Classe E et Classe S est toujours un ton au-dessus des modèles électriques », compare Maxime Fontanier.

Le sommet de la planche de bord est moussé, avec surpiqûres et éclairage d’ambiance personnalisable. De la même façon, l’apparence de l’écran numérique d’instrumentation peut être modifiée. La patte AMG est marquée par un pédalier alu, des seuils de porte et surtapis spécifiques, des ceintures de sécurité rouges et des sièges typés sport.

Ces derniers bénéficient sur le modèle essayé de l’option Multicontours à 900 euros qui apporte un maximum de réglages électriques (profondeur et inclinaison des assises, hauteur, soutien des lombaires, etc.), des coussins actifs avec alvéoles gonflables dans les parties inférieure et latérales du dossier, et des fonctions de massage. Pour 950 euros supplémentaires, les sièges à l’avant sont climatisés.

Un incroyable volant

Même le volant Performance en cuir nappa et microfibre Dinamica fait l’objet d’une option (550 euros) sur l’exemplaire de Mercedes EQE 43 AMG essayé par nos soins. À laquelle s’ajoute pour 350 euros la fonction de chauffage de sa jante.

Plus encore que dans la plupart des autres voitures électriques, sont regroupées sur le cerceau des touches et molettes de commandes. Lumineuse, celle de droite permet de modifier le mode de conduite (Individual, Comfort, Sport, Sport+, et Sol glissant). Celle de l’autre côté du moyeu intervient sur : les réglages du châssis supporté par une suspension pneumatique ; la sonorité du véhicule ; l’antidérapage ESP.

Des rangements sont accessibles un peu partout à l’avant, notamment au niveau de l’accoudoir central et devant lui. En apparence, rien ne traîne. « L’écran du système multimédia est très bien fait », souligne notre journaliste essayeur. Cette tablette, compatible Android Auto et Apple CarPlay, se montre très lisible et réactive. Ce qui facilite l’usage de planificateurs comme ABRP et celui de Chargemap.

En sa base, elle supporte les réglages de la climatisation faciles à modifier. La vue à 360 degrés peut être activée à tout moment avec un simple bouton. Ceux à côté de lui servent par exemple à modifier les aides à la conduite, les scénarios de recharge, etc. Il y a même un lecteur à empreintes digitales.

Premiers tours de roue

Il est nécessaire d’appuyer sur un bouton « Start/Stop » pour démarrer et arrêter le véhicule. C’est un levier à droite, derrière le volant, qui joue le rôle de sélecteur de marche. Les suspensions filtrent très bien les ralentisseurs qui peuvent être abordés sereinement grâce à une garde au sol adaptée.

Cette dernière peut être relevée au besoin, avec mémorisation. Ainsi, grâce au GPS, le réglage spécifique et temporaire de la hauteur de caisse sera automatiquement reproduit lors des prochains passages. « Les suspensions pneumatiques de cette Mercedes sont tout simplement exceptionnelles », lâche Maxime Fontanier.

« J’ai tendance à préférer le mode Sport au mode Comfort. Même en Sport+, les suspensions sont un peu plus rigides, mais pas moins confortables. On aura même moins de trépidations », partage-t-il.

En dépit de ses dimensions, la Mercedes EQE 43 AMG se gare relativement facilement, du fait de ses roues arrière directrices. En outre, la direction apparaît très légère avec un usage urbain de la voiture. La visibilité centrale arrière n’est toutefois pas excellente avec les rétroviseurs. D’où l’importance de la caméra de recul.

Routes sinueuses

Grâce à deux palettes derrière le volant, la puissance de régénération peut être modifiée selon 3 niveaux, sans jamais aller jusqu’à l’arrêt complet. On peut lui préférer le mode automatique. Toutefois, notre journaliste n’est pas très fan de ce dernier : « Il fait varier le frein moteur sans vous prévenir et c’est parfois un peu désagréable ».

Sur route sinueuse, en mode Sport+, la Mercedes EQE 43 AMG excelle à nouveau. Avec 4,2 secondes entre le 0 et 100 km/h, la berline électrique est capable de coller ses passagers aux sièges. Sur la version 53 AMG, ce temps descend même à 3,5 s.

« Vous pouvez accélérer à fond, roues braquées, ça motrice à bloc. Surtout sur le sec avec les pneus qu’on a : ce sont des ventouses. À mon avis, ils ne vont pas durer très longtemps, mais ils sont efficaces », rapporte l’homme à la casquette. Il encense à nouveau les suspensions en employant l’expression de « tapis volant ».

Il précise, pour les connaisseurs : « On a une sensation façon Xantia Activa, la voiture vire toujours à plat, il n’y a pas de prise de roulis ». Les freins sont à la hauteur des performances, très puissants et endurants. Le comportement du véhicule fait totalement oublier son poids supérieur à 2,5 tonnes.

Autoroutes

À vive allure, la Mercedes EQE 43 AMG régale par sa stabilité et son silence. Sur autoroute, sa vitesse de pointe sera rarement un problème, y compris en Allemagne. Elle est de 210 km/h. Elle sera même 10 km/h plus élevée sur la déclinaison 53 AMG.

La voiture offre une véritable conduite autonome de niveau 2. Elle s’inscrit parfaitement entre les deux lignes de sa voie, et son régulateur de vitesse est réglable précisément par pas de 1 km/h. Maxime Fontanier apprécie que le maintien à distance du véhicule qui précède soit « particulièrement bien géré ».

Il prévient cependant qu’il est impératif « de régler les aides à la conduite au niveau le plus faible ». Dans le cas contraire, la berline électrique peut générer des freinages automatiques parfois brutaux.

Consommation et recharge

Avec une majorité de voies rapides, et par une température extérieure élevée, nous avons relevé une consommation de 28,2 kWh/100 km. Elle n’est d’ailleurs pas beaucoup moins élevée sur les 2 860 km que notre modèle d’essai totalise : 27,3 kWh/100 km, pour une vitesse moyenne de l’ordre de 48 km/h.

Cette gourmandise réduit l’autonomie à environ 330 km si l’on veut flirter avec la panne d’énergie. En fonction de la conduite et du contexte, le rayon d’action sera le plus souvent compris entre 300 et 400 km sur la Mercedes EQE 43 AMG.

Sans afficher les meilleures performances de recharge, la berline électrique dispose d’une puissance intéressante de 170 kW en courant continu et sa courbe assez constante favorise un temps d’arrêt sans rallonge. Une quarantaine de minutes suffisent à retrouver 80 % d’énergie.

Cette voiture embarque de série un chargeur AC 11 kW pour exploiter les bornes en courant alternatif disponibles en voirie. Pas suffisant ? Le constructeur a prévu cela en proposant en option un appareil 22 kW.

Tarifs

Dans sa version d’entrée de gamme 300, la Mercedes EQE est accessible à partir de 75 000 euros TTC tout rond, hors options.

Le chèque à signer sera beaucoup plus élevé pour la 53 AMG proposée en France, avec un minimum de 124 100 euros, sauf à bénéficier d’une remise chez le concessionnaire. Elle aussi déjà très bien équipée de série, la 43 AMG, non disponible dans l’Hexagone, démarre à 118 100 euros. Mais celle de notre essai embarque pour plus de 11 000 euros d’options.

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