La Renault Fluence ZE est arrivée dans les concessions il y a quelques semaines, et le constructeur m’a permis de tester son nouveau modèle près de Lisbonne, au Portugal. Voici mes impressions.
Renault a fait les choses en grand et a convié près de 750 journalistes et blogueurs du monde entier pour tester leurs deux premiers modèles électriques sur différents parcours autour de Lisbonne. L’enjeu : démontrer que le constructeur est désormais prêt à vendre des voitures électriques.
J’ai donc pu prendre le volant d’une Fluence ZE pendant une centaine de kilomètres, et me faire une idée de la qualité de cette berline électrique. J’ai aussi pu tester le Kangoo sur une quarantaine de kilomètres, mais je vous raconterai cela dans un prochain article. Pour les évaluer, je me suis souvent basé sur ma référence, la Nissan LEAF, puisque j’en conduis une tous les jours.
Le premier contact avec la Fluence ZE s’est fait à l’aéroport de Lisbonne. L’aspect extérieur de la berline est assez imposant, notamment au niveau du coffre, qui a pris 13cm par rapport à la Fluence de base. Au moment de rentrer mes bagages dans ce dernier, j’ai été plutôt surpris du peu de place disponible. En effet, celui-ci dispose simplement d’un volume de 310 litres, puisque Renault a casé les batteries dans le coffre (alors que la plupart des voitures électriques les ont sous le plancher).
Au niveau de la conduite, j’ai pu effectuer un trajet assez complet, mais sans autoroute. Un petit brin de voie rapide, mais rien de plus. Le silence est bien entendu au rendez-vous, et est toujours aussi agréable.
Première surprise : lors d’un démarrage un peu musclé avec la voiture, les pneus de cette dernière crissent fortement sur la chaussée un peu mouillée. Est-ce la qualité des pneus spécialement développés pour le véhicule électrique ou la structure de la chaussée ? Certainement un peu des deux, car je n’ai pas pu reproduire ce phénomène sur tous les sols. Il est possible aussi que cette réaction provienne en partie de la répartition des masses, la voiture ayant moins de poids à l’avant et 280 kg de batteries sur l’essieu arrière.
Un autre comportement a retenu mon attention, c’est la puissance du frein moteur qui permet quasiment de s’arrêter avec la voiture. Il est beaucoup plus présent que sur la Nissan LEAF, ce qui m’a conduit à adopter d’autres réflexes pour bénéficier pleinement de la récupération d’énergie au freinage.
Au niveau de la conduite, je n’ai rien relevé d’autre de notable. La Fluence ZE se conduit facilement, comme une automatique. La tenue de route est bonne, et on se sent en sécurité dans la voiture. La puissance est suffisante et l’accélération linéaire est agréable.
L’intérieur de la voiture est plutôt sommaire quand on le compare à d’autres voitures électriques ou hybrides. Cela peut se comprendre, puisque nous sommes toute de même une gamme en dessous au niveau du prix, l’objectif de Renault étant de rendre ce véhicule accessible au plus grand nombre. On retrouve ainsi une instrumentation de bord lisible mais un peu triste.
La recharge de la voiture se fait très simplement, il suffit de brancher le câble de la wallbox pour effectuer une charge en 6 à 8h. La prise est automatiquement verrouillée durant la recharge, afin que personne ne puisse la débrancher. C’est particulièrement pratique dans les lieux publics, où d’autres véhicules comme la Nissan LEAF nécessitent la mise en place d’un accessoire de protection.
Au final, mon sentiment sur la Fluence ZE est le suivant : il s’agit d’une voiture électrique agréable à conduire, efficace, mais qui ne dégage pas la sympathie ou la passion qu’on peut retrouver dans d’autres véhicules de la gamme Renault ZE. Les flottes d’entreprise constituent donc la cible première de ce véhicule. Les particuliers, eux, attendront certainement la sortie de la Zoé.
Voici au passage une petite vidéo qui présente la voiture et résume mes impressions de conduite :
Vous voulez être sûr de ne rien rater de l’actu des voitures électriques ?
Ca serait pas mal de faire un essai de la Kangoo ZE 5 places, dans automobile-propre.com… Je lance l’idée… ;)
Bonjour!
Je lorgne avec envie tous ces véhicules dits propres (n’oublions pas l’origine de la production de l’électricité) et ça me tente vraiment, pour le confort de conduite et le silence. Mais bon, le budget est hallucinant! Je pensais faire des économies de carburant par l’achat d’un v.e., et bien… que nenni! Monsieur Renault a trouvé la parade: la location de la batterie en plus du cout de la recharge. Bingo! Résultat nul pour l’automobiliste. Mieux, c’est un forfait. Si je ne roule pas, je paie quand même. Bon ben… je reste au diesel qui nous pollue les poumons alors… Mon réservoir plein ne me coute pas en immobilisation…
L’écolo convaincu que je suis s’aperçoit qu’il faudra quand même passer à la caisse pour faire évoluer la société. C’est fatigant.
N’essayez pas de me convaincre des coûts de recherche et tout le tintouin… La voiture électrique a dépassé le 100 km/h en 1899.. Si, si 1899: « La Jamais Contente »… après 113 ans de recherche, on pourrait avoir mieux, non? (Voyez Stan MEYER, Pantone…)
C’est consternant.
Automobile Propre prépare un nouvel essai de la Fluence ZE dans les semaines à venir, afin de mieux répondre aux questions spécifiques que vous vous posez.
Vous pouvez réagir via ces commentaires, pour que nous puissions vous apporter des informations complémentaires (tenue de route, teste d’autonomie, confort, etc.).
Bonjour Yoann,
il y’a une semaine j’ai eu l’occasion d’essayer une fluence ZE chez Renault Retail Group Rouen.
C’était mon baptême de l’électrique quoique, il y’a quelques années au salon de paris j’avais essayer une saxo électrique en plein Paris.
Cette essai a confirmer mes pensées que le véhicule électrique n’a rien a envier au thermique. Sinon comme toi, j’ai été surpris par le frein moteur ! Du coup j’anticipais mes décélérations afin de récupérer le maximum d’énergie sans toucher la pédale de frein.
J’ai pu faire une cinquantaine de kilomètre avec un trajet mixte (autoroute avec une cote pour commencer, campagne, centre ville de Rouen).
L’ordinateur de bord me donnait 96 Km d’autonomie en partant de la concession et avec ma conduite au retour il me disait 85 Km !
Le manque d’infrastructure de recharge fait que je suis pas prêt de remplacer ma Laguna mazout pour la remplacer par une fluence ZE.
Par contre j’ai réservé un twizy pour mes trajets travail entre autre ou bien aller chercher ma fille à l’école.
Yoann, la fin de l’article est vraiment dommage, pour une fois que l’on a une vraie zone de compression à l’avant et à l’arrière, ce n’est a mon avis pas la Zoé qui peut en dire autant. Cette Fluence est au contraire très bien et plus que correcte. Par contre je suis d’accord au sujet de la batterie, la position arrière dans le coffre empêche un rabattage des fauteuils. Ils auraient du adopter la même position sous le plancher que sur la Tesla car cela recentre et abaisse le centre de gravité du véhicule. Cela s’explique probablement par le fait qu’il semble s’agir d’une conversion de la Fluence classique plutôt que d’une vraie conception électrique de base, un peu comme sur la future Ford Focus EV. Néanmoins, c’est un véhicule intéressant si on ne doit pas faire des distances trop grandes, mais ça c’est une autre discussion. En anecdote, je note la couleur assortie du cordon électrique, très bien trouvé.