En proposant de série un habitacle conçu pour transporter jusqu’à 7 personnes, le Mercedes EQB affiche d’entrée de jeu sa principale cible : les familles. Cet aménagement est également de nature à séduire les taxis et VTC, ainsi que les entreprises où ce SUV électrique pourra endosser le statut de véhicule de direction. Comment cet engin se comporte-t-il en ville, sur routes et autoroutes ?
Le modèle essayé
Avec une largeur identique de 1,83 m qui facilite le stationnement, le Mercedes EQB est 22 cm plus long que son petit frère branché EQA : 4,68 m, contre 4,46 m. Il le coiffe également de 5 cm en s’élevant à 1,67 m. Même différence avec le Tesla Model Y auquel il peut être comparé et qui repose sur une empreinte au sol supérieure de 4,75 x 1,92 m.
Nous avions à disposition la version 350 4Matic de l’EQB, disponible en France uniquement en finition AMG Line. Sur son site Internet, Mercedes précise que c’est le modèle le plus vendu, devant les 250 livrables en Progressive Line, Business Line et AMG Line.
La peinture or rose est facturée en option 800 euros. Ce qui est également le cas pour les autres présentations en métallisé : blanc digital, noir cosmos, bleu denim, argent iridium, gris montagne. Seul le noir est disponible sans supplément. Pour 250 euros, vous pouvez opter pour un blanc polaire. Le nuancier propose aussi une sélection Manufaktur : rouge Patagonie métallisé (+ 1 150 euros) et gris montagne magno (+ 2 250 euros).
4 roues motrices
Notre modèle d’essai disposait d’éléments de carrosserie noirs, du vitrage arrière teinté et de jantes en alliage 18 pouces compris dans le pack Sport Black (+ 250 euros). 4Matic est chez Mercedes un synonyme de « transmission intégrale permanente », avec un dosage automatique de la puissance pour chacune des roues en fonction des conditions rencontrées sur le terrain.
Sur ce SUV électrique, cette architecture est servie par un moteur à induction à l’avant, et un appareil synchrone à aimants permanents pour animer le train arrière. Elle offre une puissance cumulée de 215 kW (292 ch), pour un couple nominal de 520 Nm. La motorisation est alimentée par une batterie lithium-ion d’une capacité énergétique utile de 66,5 kWh.
Coffre modulable
Disons-le tout de suite : il n’y a pas de frunk à l’avant, contrairement au Tesla Model Y qui présente une soute de 117 litres sous le capot. Le hayon qui s’ouvre électriquement (pack Premium à 1 100 euros) révèle sur l’Allemande un coffre au seuil assez bas et bien dégagé en partie haute. Le constructeur donne un volume de 465 litres, ou 1 620 litres avec les dossiers des sièges arrière rabattus.
C’est bien mieux qu’avec le Mercedes EQA : 340/1 320 l. En revanche, si l’on compare avec l’espace de 854/2041 l, inégalable, dans l’Américaine, c’est autre chose. À noter que selon la configuration, le volume du coffre pourra être plus ou moins réduit. Déjà parce que les sièges à l’arrière peuvent coulisser afin d’apporter un surplus de confort aux passagers. Mais aussi parce qu’une troisième travée peut être déployée pour embarquer jusqu’à 7 occupants.
Dans ce cas, ne comptez pas trop faire vos courses de la semaine pour tout ce petit monde. D’autant plus que cette version est privée de la possibilité de tracter une remorque. Un complément de bagages ne pourra être embarqué qu’en installant un coffre de toit.
Le confort des passagers
Avec un empattement supérieur de 10 cm par rapport à l’EQA, le Mercedes EQB offre davantage d’espace aux passagers assis à l’arrière. Les 3 dossiers peuvent être réglés individuellement. Cependant, la place du milieu est à peine exploitable, ne serait que par la dureté perçue dans le dos du fait de l’accoudoir rabattable et d’un manque de largeurs pour embarquer 3 personnes.
Les assises assez moelleuses sont un peu courtes et basses. En revanche, la garde au toit est généreuse. Le panneau en verre panoramique ouvrant (+1 450 euros, impose le pack Premium) et de grandes vitres apportent une belle luminosité à bord. L’accès à la dernière rangée n’est pas simple. Elle est facilitée par les grandes portes. Mais pas par l’obligation de passer par-dessus un dossier replié tout en baissant la tête.
À lire aussi Essai Mercedes EQA : un GLA électrique taillé pour la routeC’est peut-être le conducteur qui appréciera le plus cette situation, s’il a décidé d’enrichir un recueil des onomatopées, interjections et grossièretés que pourraient prononcer les occupants en s’installant dans le coffre transformé. Commençons déjà avec la production personnelle de Maxime Fontanier : « Hop ! Crac ! Mouourp ! » (Je ne suis pas bien sûr du Mouourp : c’est peut-être Ouaourp. J’hésite à proposer un sondage sur le sujet en fin d’article).
Une fois calées au creux des sièges d’appoint tout de même confortables, les personnes d’une hauteur maximale de 1,65 m pourront siroter une boisson et profiter de leurs porte-gobelets intégrés, ou apprécier la présence de prises USB-C.
Le point de vue du conducteur
En prenant place en face du volant avec surpiqûres spécifique à la finition AMG Line, le conducteur assis assez haut profitera d’une présentation très soignée tout autour de lui. Déjà au niveau des fauteuils aux nombreux réglages électriques, avec mémoire de position, chauffants, et dont il est possible d’étendre l’assise. « La qualité des matériaux est irréprochable », assure notre essayeur.
La présence de cerclages et d’inserts façon alu brossé éclaire de jour le tableau de bord. La nuit, ce sont des LED d’ambiance aux couleurs changeantes qui s’en chargent.
Les espaces de rangement sont nombreux : plateforme porte-gobelets avec recharge par induction pour smartphone, accoudoir central, boîte à gants, bacs des contreportes, etc.
Ergonomie
Les branches du volant supportent de nombreux boutons, dont certains peuvent même agir sur l’affichage des données des 2 écrans numériques. À la place de l’habituel levier de vitesses, le pavé tactile Touch Control (Pack Innovations MBUX à 1 400 euros) sert en particulier à intervenir sur l’éclairage d’ambiance et le système multimédia, compatible Apple CarPlay et Android Auto contre 400 euros.
Il est même capable, selon Mercedes, de reconnaître votre écriture. Sa présence évite de déposer des empreintes sur la dalle de droite. Une rangée de touches sensitives est dédiée aux réglages du dispositif de chauffage-climatisation-ventilation.
Avec l’application smartphone, il est possible de lancer des commandes (programmation d’une température à bord avant de partir, mise à jour du système logiciel, ouverture/fermeture du toit et des vitres, transfert de la clé numérique, etc.) ou d’obtenir des informations diverses (état de charge, verrouillage, pression des pneus, géolocalisation, etc.).
À lire aussi Essai Mercedes EQA 350 : que vaut le SUV électrique quatre roues motrices ?Premiers tours de roue
Pour faciliter les marches arrière, il est possible de modifier les vues transmises par les caméras sur l’écran de droite grâce à un pack Stationnement à 500 euros. Sur un chemin de terre chaotique, le jeu de la suspension non pilotée n’empêchera pas les occupants de se sentir un peu secoués et d’être soumis à quelques trépidations. Les ralentisseurs sont en revanche correctement filtrés.
Les pneus épais Pirelli 235/55 R18 à flancs hauts apportent leur touche de confort. « C’est pas un gros tout-terrain, mais un bon tout-chemin : c’est bien pratique », résume Maxime Fontanier. L’accélérateur et la pédale des freins sont très progressifs, évitant les à-coups et facilitant la circulation dans un environnement urbain.
Réglable grâce à 2 palettes au volant, le freinage régénératif contribue à cette impression. Il ne permet cependant pas d’aller jusqu’à l’arrêt complet du véhicule. Son mode D Auto adapte sa puissance en fonction du trafic et du système de navigation. À l’heure d’effectuer un demi-tour en ville, l’utilisateur de ce SUV électrique ne sera sans doute pas enchanté par un diamètre de braquage de 11,7 m, pas vraiment exceptionnel.
Sur routes sinueuses
Quatre modes de conduite sont accessibles sur le Mercedes EQB : Comfort, Eco, Individual, et Sport. C’est ce dernier que nous avons sélectionné pour chatouiller un peu l’engin sur une petite route sinueuse. De quoi ressentir de puissantes accélérations, avec un 0-100 km/h annoncé en 6,2 s par le constructeur.
À lire aussi Essai vidéo Mercedes EQC : le SUV électrique testé en pleine montagneUne succession de courbes va modérer rapidement notre enthousiasme. Le véhicule ne se montre pas vraiment dynamique, largement en retrait par rapport à des modèles comme les Volvo XC40 Recharge, Ford Mustang Mach-E et Tesla Model Y. Le train avant apparaît lourd, la caisse prend du roulis, en partie à cause d’un poids total de 2 175 kg. Soit un quintal de plus que l’EQA pas particulièrement léger.
La répartition de la motricité présente une moindre efficacité. « Comme s’il y avait un décalage entre l’avant et l’arrière », traduit notre essayeur. En manquant de mordant, les freins ne sont pas plus convaincants. En bref, l’EQB aspire à être traité avec plus de douceur.
« C’est sans doute un des véhicules les plus agréables à conduire à faible allure en ville, mais c’est sans doute le moins agréable à conduire sur routes sinueuses à bon train », estime l’homme à la casquette.
Petit tour sur autoroute
Pied au plancher en quittant une station de péage, déjà 2 bémols : l’impression de patinage sur sol sec, et l’indicateur de limitation de vitesse qui reste à 70 km/h alors que nous sommes déjà engagés depuis un bout de temps sur une longue portion à 130. En pointe, vous ne dépasserez pas les 160 km/h avec le Mercedes EQB. Un peu juste pour profiter des autoroutes allemandes !
Enrichi d’un pack dédié facturé 1 450 euros, l’exemplaire entre nos mains bénéficiait de toutes les aides à la conduite, dont certaines se sont montrées un peu trop sensibles.
Les bruits de roulement sont plutôt bien contenus. Mieux que le passage de l’air en quelques points de la carrosserie, notamment au niveau des rétroviseurs.
Consommation, autonomie et recharge
Avec le régulateur de vitesse programmé à 130 km/h, sous une température extérieure de 17 °C, et par temps calme, nous avons relevé une consommation de 24,2 kWh/100 km. De quoi parcourir un peu plus de 260 km. En usage mixte, comptez environ 19 kWh/100 km, soit presque 350 km si l’on veut flirter avec la panne d’énergie.
À lire aussi Essai Mercedes EQS : l’électrique de luxePour comparaison, le configurateur de Mercedes donne pour l’EQB équipé comme celui de notre essai, une autonomie en cycle mixte WLTP de 409 km.
En passant par une station de recharge rapide, nous avons obtenu au mieux une puissance de 78 kW. À comparer avec le maximum de 100 kW annoncé par le constructeur. Ce SUV électrique embarque en outre un chargeur 11 kW pour exploiter les bornes en courant alternatif.
Tarifs
À l’heure de la rédaction du présent article, le site Internet de Mercedes affiche l’EQB 350 4Matic AMG Line à partir de 64 650 euros. En ajoutant les 7 750 euros d’options présentes sur l’exemplaire essayé, le chèque à signer passe à 72 400 euros. Soit 3 450 euros de plus qu’un EQA 350.
Avec des performances en retrait, il existe une version EQB 2250 plus abordable, qui démarre à 54 700 euros en finition d’entrée de gamme Progressive Line. Si la capacité énergétique de la batterie est identique, la puissance tombe à 140 kW (190 ch) avec un moteur en moins. Ces tarifs ne trouvent pas leur justification dans le rapport performances/consommation, mais dans la qualité de fabrication des véhicules.
Seriez-vous séduit par ce modèle ? Merci de nous donner votre avis dans les commentaires. Qui mieux que Maxime Fontanier peut vous prier, concernant notre chaîne YouTube : « Abonnez-vous, abonnez-vous, abonnez-vous ! ». Ne manquez pas de découvrir ses essais en vidéo.
Vous voulez être sûr de ne rien rater de l’actu des voitures électriques ?
Hitech partout, sauf sous le capot qui fait très années 1980 !
Peut-être une tendance marketing pour dire que cela reste une vraie voiture ?
Un acte manqué ?
Pourquoi l’acheter ? Évidemment parce que c’est le seul 7 places électrique non-utilitaire. Mais pour combien de temps encore ? Perso, j’attends toujours le TY 7 places en Europe. Je comprends que l’usine de Shangai n’avait pas d’intérêt à en produire (la politique de l’enfant unique ayant trop bien fonctionné) mais maintenant que l’usine de Berlin est ouverte, j’attends encore son ramp-up… Peut-être en fin d’année ?
@Philippe SCHWOERER (rien que pour vos yeux)
Une voiture qui en dit très long sur les difficultés psychologiques des ingénieurs de Mercedes dans leur transition (vers l’électrique)
Alors que depuis trente ans, ils travaillent à améliorer l’esthétique et le rangement des composants sous le capots des thermiques, pour les rendre visuellement « propres », n’hésitant pas à mettre des caches plastiques lisses et lénifiants pour doublonner le métal…
Là, ils exposent tout, dans un foutoir innommable de sous-ensemble de tubes et de cables disposés en vrac avec le but régressif de « faire mécanique » dans un véhicule qui devrait justement inspirer l’harmonie et la pureté.
Je trouve cela très drôle et terriblement révélateur de leur pensée marketing !
Ou plutôt pourquoi ne pas achter un EQB. Beaucoup trop cher par rapport à la concurrence (hormis BMW), et pour des caractéristiques électriques pas meilleures, voir beaucoup moins bien (conso 20% supérieure, puissance de charge 50% plus faible qu’un model Y, ce qui fait à la louche du 70% de temps supplémentaire passé à recharger sur grand trajet). Si je devais replacer ma model 3 par un SUV, ce qui n’est pas prévu, je me tournerai probablement vers un model Y et de toutes façons pas vers un Mercedes, où on paie surtout le logo.
Moche, cher, gourmand, peu autonome. Aucun intérêt.
Prix arrogant, consommation élevée, poids gigantesque, autonomie réduite combinée à une vitesse de charge basse, intérieur de classe A (donc OK mais logiquement très éloigné d’une S/QS ou E).
Il faut vraiment être entièrement focalisé sur les finitions supérieures pour vouloir ce véhicule
Dans les tests ou ca parle de volume de coffre pourrait-on enfin arrêter de citer les chiffres constructeurs souvent plus que n’importe quoi. La TY par exemple est mesuré par l’ADAC à 420l (sans le sous coffre ). On est tres loin des 854l . Par contre oui il y a un frunk bien appréciable.
la réponse est dans la question « pourquoi adopter le mercedes eqb » je me demande pourquoi ? un poids de mastodonte, des performances d ‘un autre temps, une batterie mini, de méme que l’autonomie et le prix lui est bien de la marque citée , ni chaud ni froid !!!!
encore en retrait sur l’efficience, et toujours l’optionite, maladie chronique allemande.
attention, l’ américain est la et les asiatiques sont a la porte…
Le jour ou Mercedes va comprendre qu’il faut arrêter de fabriquer des tanks, ça va leur faire mal.
En attendant, il peuvent toujours en proposer quelques exemplaires à Carlos. Il doit avoir les moyens de les payer.