Avec la Spring Electric, Dacia compte démocratiser la voiture électrique avec une petite citadine importée de Chine à un prix défiant toute concurrence.

Jouant la carte bas coût (low cost) du groupe Renault, la firme roumaine a dévoilé la Spring ce 15 octobre aux côtés de la Mégane eVision lors d’un événement baptisé eWays. Pour le PDG Luca de Meo, c’est « la Logan de la voiture électrique », un modèle d’accès qui touchera une nouvelle catégorie d’acheteurs (dont d’occasion).

Une Dacia très asiatique

Pour connaître les origines de la Dacia Spring, il faut faire des milliers de kilomètres et prendre la direction de l’Inde. En 2015, Renault lance la Kwid, une petite citadine aux faux airs de SUV taillée pour le marché automobile local. En 2019, la filiale chinoise l’utilise pour la transformer en électrique. Elle devient alors la City K-ZE et se propose à moins de 10 000 euros.

Face à l’engouement croissant des Français et des Européens pour la voiture électrique, Renault a décidé de l’importer sur le Vieux Continent et de confier la commercialisation à sa Dacia. Révélée sous forme de concept en mars, la Dacia Spring apparaît désormais dans sa version de série.

Dacia Spring vs Renault City K-ZE

Le concept Dacia Spring face à la Renault City K-ZE

Taille et équipement minimum

Sur l’esthétique, aucune surprise. À l’exception des feux arrière et de la calandre, la voiture électrique de Dacia est identique à sa cousine chinoise. En dimensions, la Spring sera la plus petite voiture commercialisée par Dacia. Elle mesure 3,74 mètres de long, soit 32 cm de moins qu’une Sandero et 35 de moins que la Renault ZOE. Sa largeur de 1,62 m hors rétroviseurs est 10 cm inférieure à sa grande sœur, tandis que sa hauteur de 1,51 m lui donne des allures de petit SUV.

Bien que sa présentation nous renvoie 10 ans en arrière, elle n’en est pas rustique pour autant. Elle ne fleure pas l’ambiance techno d’une Tesla ni l’audace d’une Peugeot e-208, mais sait être moderne et habitable. Les photos que Dacia nous livre sont probablement en finition haute, mais on apprécie l’instrumentation simple et efficace et l’écran central 7 pouces avec GPS suffisant en taille pour le commun des mortels. Dacia ajoute également des inserts bleus et des sièges bicolores pour tuer la monotonie noire.

La largeur aux coudes ne promet pas de miracles, mais la garde au toit ravira les grands gabarits de l’équipe d’Automobile-Propre. Le coffre de 300 litres est aussi digne de certaines grandes citadines et proche d’une ZOE (338 litres). L’équipement pourra – en option – adopter la caméra de recul, la climatisation, le système multimédia ou les rétroviseurs électriques. De série, on ne connaît que le verrouillage centralisé et les 4 vitres électriques.

225 km par charge pour la Dacia Spring

Techniquement, la Dacia Spring Electric conserve tout de la Renault City K-ZE. Le moteur électrique délivre 44 ch (33 kW) de puissance et autorise 125 km/h de vitesse maximale tandis que la capacité de batterie campe à 26,8 kWh. En matière d’autonomie, le cycle européen WLTP livre 225 km théoriques et même 295 km en cycle urbain. La marque a aussi intégré un mode ECO limitant la puissance à 23 kW, pour augmenter l’autonomie de 10 % (soit 247 km).

La recharge se déroule par la trappe se dissimulant dans la calandre. Elle grimpe jusqu’à 6,6 kW en courant alternatif (AC) sur prise Type 2. À cette puissance, il faudrait 5 heures de recharge. Pour les plus exigeants, une option avec port Combo permettra de grimper à 30 kW sur bornes délivrant du courant continu (DC). Il faudrait alors 30 minutes pour y récupérer 80 % de batterie.

Objectif 2021 : autopartage et utilitaire

Renault commercialisera la Dacia Spring début 2021, mais n’a pas précisé son prix. On peut toutefois d’ores et déjà affirmer que son tarif sera inférieur aux 21 350 € de la Twingo Z.E qui fait déjà référence sur le marché. La citadine électrique pourrait même approcher les 15 000 € hors bonus, et donc se négocier aux alentours de 11 000 € avec le bonus déduit.

En Europe, la Dacia Spring serait sans rivale à court terme. Plusieurs constructeurs songent néanmoins à investir le segment. Volkswagen travaillerait au développement d’une petite ID.1, alors qu’une gamme de mini-citadines électriques reste en discussion chez PSA pour remplacer les 108-C1 qui ne seront plus communément développées avec l’Aygo de Toyota. Comptant lancer une Panda électrique en 2023, FCA pourrait porter le projet aux côtés du groupe tricolore.

En attendant, la Dacia Spring s’étendra sur le réseau d’autopartage Zity, afin de lutter efficacement face à l’offre Free2Move de PSA avec ses Citroën Ami, e-208 et i0n/C-Zero. Sa version dédiée (celle avec livrée vert-blanc) pourra également se conformer aux autres services similaires. La petite électrique de Dacia se déclinera aussi en utilitaire, la Spring Cargo. En configuration deux places, celle-ci proposera un volume de chargement allant jusqu’à 800 litres.