Entré en vigueur ce samedi 1er septembre 2018, le cycle WLTP apporte de profonds changements pour les constructeurs. Plus réaliste, le nouveau protocole impacte aussi bien les émissions et la consommation des voitures thermiques que l’autonomie des voitures électriques.

Qu’est qui change ?

Remplaçant le cycle NEDC, appliqué depuis les années 70, le « World harmonized light vehicles test procedure » (WLTP) se veut beaucoup plus réaliste que l’ancienne norme. Son arrivée est couplée à celle d’un autre protocole. Baptisé RDE, pour Real Driving Emission, cet essai est réalisé sur route ouverte et vise à mesurer les émissions de Nox et de particules.

En concession et afin de ne pas perdre le consommateur entre l’ancienne et la nouvelle norme, les deux protocoles pourront continuer à coexister jusqu’en 2020. Pour éviter la double homologation pour les nouveaux modèles, la valeur NEDC sera désormais calculée à partir du WLTP grâce à une méthodologie de calcul fournie par l’Europe.

Des émissions en hausse

Selon une étude publiée début août par le cabinet Jato, les valeurs de consommations et d’émission devraient grimper significativement. Entre l’ancien NEDC et le nouveau NEDC calculé à partir du WLTP, la hausse moyenne de CO2 sera de l’ordre de 9.6 g/km avec l’application du nouveau protocole.

Une hausse qui touchera notamment les gros modèles. Les véhicules premium verront leurs émissions augmenter de 18.3 % et les SUV de taille moyenne de 16.7 %. Moins impactées, les petites citadines ne devraient enregistrer une progression que de 6.6 %. De quoi faire basculer certains modèles dans le barème du malus français. En 2019, celui-ci devrait rester au même niveau que cette année pour tenir compte des changements imposés par le nouveau cycle.

La voiture électrique également impactée

Outre la hausse de consommation et d’émission des véhicules thermiques, le cycle WLTP impacte également l’autonomie affichée des véhicules électriques. Si tous les constructeurs ne communiquent pas encore leurs données, la baisse est également significative.

Homologuée à 400 km en cycle NEDC, la Renault Zoé passe à 300 km avec le nouveau cycle, soit 25 % en moins. Idem pour la BMW i3, désormais homologuée à 245 km (300 km NEDC), ou le Hyundai Kona électrique 64 kWh (482 VS 546 km).

En concession, il faudra toutefois être vigilant car la norme WLTP introduit plusieurs cycles. Urbain, extra-urbain ou mixte… les autonomies pourront énormément varier et les constructeurs pourraient choisir de mettre davantage en avant la valeur « urbaine » qui affiche les meilleurs résultats. A titre d’exemple, la nouvelle Leaf annonce 415 km en cycle urbain et contre 270 km avec le cycle mixte qui mélange ville et voies rapides.

De gros retards chez Volkswagen

Pour les constructeurs, l’arrivée du cycle WLTP a été une véritable course contre la montre. L’enjeu est de taille car il fallait mettre en conformité l’ensemble des modèles avant le 1er septembre.

Si la plupart des marques sont parvenus à tenir l’objectif, Volkswagen fait figure d’exception. A l’échelle du groupe, le constructeur ne serait parvenu à mettre en conformité que la moitié de ses modèles.

Audi, Seat, Volkswagen, Skoda etc… l’ensemble des marques sont touchées. Pour tenir les nouvelles normes, le constructeur a dû faire disparaitre ou modifier certaines de ses motorisations. La Skoda Superb a ainsi vu sa puissance passée de 276 à 268 ch. Idem pour la Golf R et la Leon Cupra R dont la puissance a été diminuée de 10 chevaux. Priorisant les modèles les plus vendus pour le passage au nouveau cycle, le groupe allemand a choisi de suspendre les commandes pour de nombreux modèles. C’est notamment le cas de sa gamme électrique et gaz naturel qui ne devrait réapparaitre qu’en début d’année prochaine.

Si Volkswagen parait être le plus touché, d’autres constructeurs sont également impactés. Attendant l’arrivée de la nouvelle génération, Mercedes a suspendu l’ensemble de ses modèles hybrides rechargeables.

Côté tricolore, Renault et PSA disent être « à jour » vis-à-vis de la nouvelle réglementation. Le site britannique Autocar rapporte toutefois plusieurs interruptions de production. C’est notamment le cas de la 308 GTi. Suspendue en mai, sa production reprendra en septembre. Des situations qui concernent également les versions 128 et 163 chevaux des 2008, 3008 et 5008.