Quand les mises à jour remplacent les rappels // Photographie : Tesla

Avec des voitures de plus en plus connectées, les rappels ne ressemblent plus tout à fait à la même chose en 2023 qu’il y a quelques années. De simples mises à jour suffisent chez certains constructeurs, tandis que d’autres mettent du temps à prendre le pli.

Les mises à jour : ces « rappels virtuels »

La semaine dernière, Tesla s’est vu contraint de « rappeler » 2 millions de véhicules électriques à cause d’un défaut au niveau de son Autopilot. Un rappel, le plus grand de son histoire, qui n’a en réalité pas beaucoup de conséquences d’un point de vue logistique pour la marque. En effet, il suffit au constructeur américain d’effectuer une simple mise à jour du logiciel pour permettre à ses véhicules de répondre aux nomes des autorités. Dans le cas de Tesla, c’est la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) qui a demandé à l’entreprise d’apporter plus de sécurité avec son système d’aide à la conduite.

“Rappel”, c’est le terme utilisé officiellement par la NHTSA, mais qui ne fait pas l’unanimité, que ce soit de la part des nombreux fans de la marque jusque dans nos commentaires, ou même de son grand patron. Cela en a pourtant la fonction, puisqu’il s’agit là de corriger un défaut, et non d’apporter une amélioration comme le laisserait entendre l’utilisation à la place de “mise-à-jour”, mais pas la forme, puisque la voiture ne retourne pas en concession.

Autrefois, les constructeurs automobiles étaient en effet obligés de rappeler physiquement l’ensemble des véhicules concernés par les failles détectées. Aujourd’hui, ce n’est plus tout à fait le cas. Le remplacement d’une pièce défectueuse nécessitera toujours un passage chez le mécanicien, mais une simple modification, développée en interne par les ingénieurs de la marque et réalisée à distance, peut désormais suffire, sur le même principe que les smartphones.

Quels sont les constructeurs qui « réparent » leurs modèles à distance ?

Aux États-Unis, ces mises à jour sont considérées comme des rappels. La même loi s’applique donc pour les constructeurs : ils sont tenus d’informer les utilisateurs par courrier dans un délai de 60 jours suivant le dépôt d’un rapport auprès de la National Highway Traffic Safety Administration. Cela permet aux propriétaires de savoir qu’une mise à jour a été réalisée, même si c’est fait de manière automatique, ce qui est souvent le cas. Tesla n’est pas le seul constructeur à opérer de cette manière. D’autres fabricants américains ont pris le pli : General Motors et Ford tentent de suivre cette tendance.

En Europe, cette pratique est encore marginale. Chez Volkswagen, Mercedes ou BMW, les mises à jour ne représentent qu’une part infime des rappels. Pourtant, ce mode de fonctionnement offre des avantages évidents pour les consommateurs : c’est une visite de moins à l’atelier. Pour les constructeurs automobiles aussi c’est beaucoup mieux. Ils peuvent corriger rapidement les défauts de leurs véhicules, sans avoir à rechercher les conducteurs qui pourraient hésiter à faire réparer leur voiture.

99 % des 4 millions de voitures rappelées par Tesla ont été « réparées » via une mise à jour logicielle. Toutefois, certaines d’entre elles peuvent avoir des conséquences inattendues. En 2021, des propriétaires de Tesla ont fait part d’un déclenchement intempestif du freinage d’urgence suite à une mise à jour. Il aura fallu 4 jours à la marque pour faire le nécessaire. Ce n’est pas dramatique, mais cela montre que les constructeurs doivent être vigilants.