Le nouveau réseau Electra pour la recharge des véhicules électriques commencera à se développer cette année. À la tête de l’entreprise, Aurélien de Meaux nous présente l’ambition du nouvel opérateur.
Des stations de recharge rapide simples à utiliser
Peut-on retirer du positif de l’actuelle crise sanitaire du Covid-19 ? C’est en tout cas ce que laissent entendre sur le site Web de l’entreprise Electra créée en 2021 ses 3 fondateurs. Ils disent avoir réalisé ainsi « que nous vivions dans des villes moins bruyantes, moins polluées ».
Ce « plaisir éphémère » a priori, Aurélien de Meaux à la direction générale (CEO), Augustin Derville en charge des données (CDO), et le directeur de l’exploitation (COO) Julien Belliato espèrent le favoriser en contribuant au développement de la mobilité électrique.
« Notre ambition est de mailler les villes, comme Paris, Lille, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse, etc. en stations de recharge rapide simples à utiliser », lance notre interlocuteur. « Pour cela, notre jeune entreprise portée par une trentaine de personnes, principalement basées à Paris, et quelques-unes à Lyon, a développé ses propres solutions de supervision des bornes et différentes applications », souligne-t-il.
Une première station en région parisienne
« Nous cherchons à rendre accessible la mobilité électrique aux habitants des villes, et des grandes villes en particulier. Et ce, en leur permettant de trouver facilement des hubs de recharge », expose Aurélien de Meaux.
« Nous avons prévu d’ouvrir une première station en région parisienne au début du mois de janvier. Elle est déjà construite, mais nous continuons à effectuer tout un tas de tests sur place. Nous ne souhaitons pas l’inaugurer avant qu’elle soit fiable pour les utilisateurs », précise-t-il.
« Nous comptons déjà 70 sites en cours de développement. Cette avancée en parallèle devrait nous permettre de mettre en service un nouveau hub toutes les semaines ou tous les 15 jours », révèle-t-il. « Il faut compter entre 7 et 9 mois de mobilisation avant d’ouvrir un site, en raison du temps pris pour le raccordement Enedis, les études à réaliser, les certifications à obtenir, etc. », calcule le dirigeant d’Electra.
Configuration des stations
« Nos stations présenteront entre 2 et 20 places, soit autant de points de recharge, sachant qu’une borne comptera 2 PDR. Nous en développons toutefois une, sur un grand parking, avec 26 points. En moyenne, un site sera équipé de 6 à 8 PDR. Nous préférons commencer avec des petites stations jusqu’à 8 points, puis ajouter à l’avenir des bornes si besoin », assure Aurélien de Meaux.
« La taille des hubs dépend des négociations avec le bailleur qui peut être un centre commercial, un supermarché, un hôtel, un restaurant, une grande enseigne de retail, un cinéma, etc. », aligne-t-il.
« Dans les cas où il n’y aurait qu’une seule borne, les 2 points de recharge seraient chacun équipés d’un connecteur Combo CCS. Ce standard doit représenter de l’ordre de 80 % des véhicules électriques en Europe. Une prise CHAdeMO sera présente dans les stations avec 4 ou 6 PDR. Nous n’abandonnons pas ce standard qui est encore utilisé par les électromobilistes, notamment ceux qui roulent en Nissan Leaf », justifie-t-il.
Et pour les voitures qui ne sont pas équipées pour la recharge rapide ? « Nos stations recevront aussi, pour elles, une borne 22 kW AC », répond-il.
Design
« Les premiers sites que nous allons ouvrir vont nous assurer une certaine visibilité. Leur présentation sera différente selon la localisation. Déjà en fonction de la configuration des lieux. Dans les souterrains, par exemple, pas besoin d’abriter les bornes », met en avant Aurélien de Meaux.
À l’extérieur, en revanche, nous avons imaginé des architectures en bois pour les abriter, ainsi que les utilisateurs, de la pluie, de la neige et du soleil. Nous avons aussi des casquettes qui forment des auvents moins imposants. Car les bailleurs n’auront pas tous forcément envie d’implanter des structures massives sur leurs parkings », illustre-t-il.
« Contrairement aux autoroutes où il est possible de construire des stations qui se présentent de façon similaire, nous sommes obligés de nous adapter aux lieux dans les villes où le foncier est complexe. Nous sommes presque dans un agencement sur mesure de nos hubs », rapporte-t-il.
« Comme nous sommes très axés sur l’expérience utilisateur, nous développons des établissements qui sont pratiques et simples, tout en satisfaisant le propriétaire bailleur », pèse notre interlocuteur.
Feuille de route
« Nous nous projetons à l’échelle de la décennie. Fin 2022, nous espérons avoir mis en service entre 60 et 80 stations. Elles devraient être 455 au bout de l’année 2025 et 1 000 à horizon 2030 », chiffre Aurélien de Meaux.
« Pour trouver du foncier, nous avons notre équipe de développement qui formule des propositions technico-commerciales adaptées à chaque situation. Elles répondent par exemple à cette question : “Que peut-on apporter au partenaire bailleur ?” Est-ce pour une mise en conformité avec la loi Lom ? Le bailleur souhaite-t-il rentabiliser son espace ? », explique-t-il.
« Nous finançons 100 % des équipements, le raccordement, les frais du bureau d’études, la transformation du site, etc. Le bailleur ne s’occupe de rien. En revanche, nous lui versons un loyer dans le cadre de notre exploitation du hub », détaille-t-il.
« L’investissement se compte en centaines de milliers d’euros pour chaque station. C’est pourquoi nous nous permettons aussi de refuser un projet si nous sommes persuadés que la rentabilité ne sera pas au rendez-vous. Nous avons déjà pas mal de demandes à étudier », confie-t-il.
Supervision
« Le fait de développer nous-mêmes la supervision nous permet d’être plus agiles. Nous sommes déjà connectés à la plateforme Gireve pour l’itinérance de la recharge, et nous travaillons actuellement sur notre intégration à Chargemap », indique Aurélien de Meaux.
« Nous établissons aussi des passerelles avec les opérateurs de parking. Par exemple, dans ceux qui sont équipés pour la lecture des plaques d’immatriculation, nous envoyons le numéro en cas de réservation d’une recharge pour faciliter l’accès », illustre-t-il.
Le déclenchement et le paiement de l’opération pourront donc être effectués avec l’application maison ou un badge d’un opérateur reconnu. « Et aussi par carte bancaire, d’abord sans contact, puis avec contact à partir de 2023 », ajoute-t-il.
Electra a prévu l’utilisation de ses bornes aussi bien par des particuliers que par des professionnels, avec des grilles tarifaires différenciées qui tiennent compte de la fréquentation.
Réservation
Le jeune opérateur a développé une série de logiciels autour de la réservation des bornes, effective 10 minutes à partir de l’heure choisie.
« Contrairement aux autoroutes où une station sera par exemple accessible tous les 50 kilomètres, dans les grandes villes, un électromobiliste sera souvent à proximité de plusieurs hubs Electra. Dans ce cas, nous avons une brique de logiciel qui choisira le plus pertinent. Le plus souvent, ce sera le plus proche. Mais pas forcément. Ce sera en fonction de la fréquentation aussi », schématise Aurélien de Meaux.
« À l’arrivée, l’électromobiliste sera dirigé nominativement, grâce à un panneau à LED, vers le point de recharge qui lui aura été attribué. Il pourra ainsi facilement se repérer dans la station. À noter que seulement 50 % des PDR pourront faire l’objet d’une réservation sur un site », poursuit-il.
« Avec la Web App dédiée, les professionnels disposeront d’une interface complète pour piloter leurs flottes. Elle permettra de disposer de certaines informations, comme la consommation des véhicules. Mais aussi de gérer des réservations capacitaires. Par exemple 5 places tous les soirs entre 18 et 20 heures », développe-t-il.
Répartition aux bornes
« La répartition aux points de recharge s’effectuera de façon intelligente. De manière générale, sur une borne 300 kW, nous allons éviter de diriger 2 Tesla Model 3 dont les batteries seraient bien vidées. Nous associerons plutôt l’une d’elles, qui peut bénéficier d’une puissance jusqu’à 250 kW, avec un modèle qui ne demande pas plus de 50 kW », informe Aurélien de Meaux.
« C’est même plus complexe encore, car l’algorithme exploite les courbes de recharge des différents véhicules. De ce fait, une Tesla pourra très bien être envoyée à côté d’une autre qui serait, elle, en fin de régénération. Quoi qu’il en soit, cette optimisation sera transparente pour les utilisateurs de nos stations », conclut-il.
Automobile Propre et moi-même remercions Aurélien de Meaux pour sa disponibilité.
Projet très ambitieux, et la majorité des questions semblent être évoquées. Mais je reste très sceptique. Les trois jeunes garçons au look de gamers ou de développeurs d’applications mobiles, ne semble pas armés pour un sujet sur lequel beaucoup de dents se sont cassées, même de mastodontes comme IZIVIA, Ionity et même TotalEnergies qui rament comme des malades afin de mettre en place rien que la moitié de ce que prétend vouloir mettre en place Electra. Le géant Ionity rame comme un fou depuis deux ans pour installer moîns d’une vingtaine de stations. Et Izivia s’efrite depuis 5 ans devant la complexité du sujet.
Seul tesla moyennant une longue expérience et des finances illimitées a pu réussir dans ce domaine. Bonne chance et surtout courage à Electra.
J’espère qu’ils sont très bien financés, parce qu’il faudra pas mal d’années avant la moindre rentabilité… et ils devraient pas verser de loyers mais se faire payer par certains clients type centres commerciaux où cela leur amène des clients le temps de la recharge.
A fond les gars !!! bonus : nous travaillons actuellement sur notre intégration à Chargemap » A fond les gars je vous dis !!!
N’hésitez pas implanter vos bornes à Montpellier, Béziers, Castres, Albi, etc
Allego n’est pas fiable, les bornes rapides sont toujours HS…
oui c’est possible de vous imposer. Allez y, il y a de la place dans de nombreuses métropoles Françaises comme Tours où Orleans… où les bornes rapides sont encore totalement inexistante dans les centres ville et dépassé Total dans son développement est parfaitement atteignable.
Ne vous cantonnez pas uniquement dans les plus grandes villes françaises où la concurrence sera la plus féroce mais la fréquentation ne sera pas la plus forte, car très concurrentielle.
les dinausores n’ont aucune agilité seulement une capacité de nuire qui les enterrent encore plus vite.
Bon courage et ne perdez pas le cap.
Enfin une solution pour s’attaquer au problème des personnes qui n’ont pas de solution de charge à domicile ou sur le lieu de travail, tous ceux qui n’ont pas de maison/appartement avec parking dédié ou pas de parking du tout ! Enfin !!
D’ailleurs, énergétiquement parlant, vaut-il mieux aller travailler en ve et recharger sur site ou en transports en commun quand c’est possible ?
La resa de borne avec l’IA qui gère les courbes de charge, c’est juste du pur génie. Bravo ! A voir dans les faits, mais ça permettrait même aux newbies d’aller sur les bonnes bornes !
Dans les lieux évoqués et notamment aux centres villes, dans les parkings, je ne vois pas trop l’utilité de chargeurs super rapides, à part peut-être pour les taxis dont la recharge nocturne ne suffit pas. Il faut plutôt des charges rapides, car on reste généralement 1h voire plus (on n’y va pas juste pour charger quelques dizaines de minutes). Les chargeurs très rapides manquent sur les autoroutes, le long des nationales, en périphérie des villes,…
beau programme ! attendons de voir la réalité. fetons tout de meme la future naissance 7 à 9 mois ..
dommage qu’on traite pas la construction des bornes comme la mise en place du pass santaire …
C’est beau tout ça mais les véhicules thermiques qui vont squatter les places ils ont prévu quoi? ( avant la fiabilité de la borne c’est certainement le plus gros problème … et celui qui venir de plus en plus l’hybride qui va se charger a 3kWh sur une borne durant 5H quand un VE lambda arrivera à 11kWh et repartira plus vite et en aura plus besoin).
Welcome!
« Il faut compter entre 7 et 9 mois de mobilisation avant d’ouvrir un site, en raison du temps pris pour le raccordement Enedis, les études à réaliser, les certifications à obtenir, etc. »
Je vois qu’on ne s’est pas amélioré, en France, sur ce point, quand il ne faut que 3 moins chez certains pays voisins… Cela participe au frein qui est mis au développement de la mobilité électrique
Bien, ils ont compris que la CB (NFC ou avec contact) c’est bien (heureusement que la dernière loi oblige ce genre de chose, bref).
Ils sont compris qu’on en as besoin dans un rayon de 50km et PAS une seule borne dans un parking en mode yolo (coucou Izivia)…
Par contre les histoire de réservation de bornes, je suis pas certain que ça soit une belle idée… mais on verra dans le futur…
« carte bancaire, d’abord sans contact, puis avec contact à partir de 2023″
Donc à partir de 2023 le tarif pourra dépasser 50€!
Des stations de charge sans abri pour la pluie: ils ont vachement écouté les électromobilistes…
Génial ils ont compris que le paiement par cb était pratique
mieux vaut tard que jamais mais les nouveaux entrants ont l’air d’avoir se point commun de pouvoir payer par carte bleue
et là cela veux dire fini le stress d’avoir le bon badge ou de payer une commission de 10%
Belle feuille de route avec la prise en compte d’une vraie expérience client et des lacunes principales qui manquent au PDR actuels.
Si je peux me permettre 2 voeux:
Sinon, tous mes voeux de réussite pour ce beau projet entrepreneurial !
Super. Cibler les villes est une bonne démarche car c’est là que les recharges manquent le plus. Reste à délivrer maintenant, car prévoir entre 60 et 80 stations avant la fin de l’année me parait très ambitieux, c’est en gros ce que Tesla a mis presque 10 ans à faire… Tant mieux s’ils y parviennent.
C’est bien, cependant ils devraient penser que le manque de borne est surtout entre les agglomérations, sur les nationales et qu’il serait bon qu’ils s’attaquent aux zones blanches de l’électromobilité. Pour cela regarder le maillage actuel et se positionner pour le réduire.
La volonté actuelle fait plus penser à des personnes qui souhaitent faire du fric rapidement.
En ville j’espère que les municipalités penseront à mettre des bornes de recharge le long des rues et sur les parkings. Dans ce cas le prix de la recharge (environ 0,25 € le kWh) pourrait contenir le coût du parking (et ainsi faire l’économie d’un ticket papier à mettre sur le pare-brise). Car il est plus efficace de charger lorsque l’on est garé, plutôt que d’aller dans une « station de charge ». Surtout dans le cas ou l’électrique sera majoritaire.
C’est une belle idée, mais avec un paradigme des années 60.
Beaucoup de belles intentions avec de la science fiction. Ils recherchent surtout des investisseurs visiblement.
La seule mesure sera l’exécution et l’utilisation de tous les jours. Pour l’instant ce sont des rendus 3D.
Mais comment savent-ils quel est le niveau de charge d’un véhicule avant qu’il ne soit branché ?
On doit donner le niveau de charge avec laquelle on va arriver quand on réserve ?