La start-up hollandaise Jedlix s’associe à trois fournisseurs d’énergie français pour proposer un service de pilotage de la recharge. Via une simple application, le propriétaire d’une voiture électrique peut économiser en laissant la société gérer la charge.

Confier la recharge de votre voiture électrique à un algorithme pour économiser et diminuer son impact carbone ? C’est ce que propose la société Jedlix, qui s’est associée aux petits fournisseurs d’énergie français ekWateur, Plüm et GreenYellow. En utilisant l’application smartphone dédiée, l’abonné peut alors recevoir une prime de 0,02 euros par kilowattheure (kWh) rechargé via le service. Le fonctionnement est assez simple : nul besoin d’une borne spécifique ou de compteur Linky.

L’application communique avec la voiture

L’application « pilote la voiture à travers le système d’information des équipements » explique Serge Subiron, le PDG de Jedlix. Pour l’instant, quatre constructeurs automobiles ont autorisé la société à interagir avec leurs logiciels embarqués : Tesla, BMW, Jaguar et Renault, qui participe au capital de Jedlix.

Le propriétaire d’une voiture électrique doit ainsi renseigner ses besoins dans l’application au moment de brancher sa voiture à son domicile. « Lorsqu’il se connecte à sa borne ou prise, on lui demande son heure de départ et le niveau de charge à atteindre » détaille Serge Subiron. Sans aucune autre action de l’utilisateur, Jedlix gère automatiquement l’activation et la désactivation de la recharge en fonction du prix de l’électricité sur les marchés.

Contribuer à l’équilibre du réseau

Dans tous les cas, le propriétaire récupère sa voiture avec le niveau de charge qu’il a choisi, assure le PDG. S’il renseigne un objectif intenable, « l’application dit que le comportement n’est pas conforme au paramétrage », explique t-il. A priori, il n’y a donc pas de risque de mauvaise surprise.

Mais comment Jedlix peut-il gagner de l’argent avec ce service ? En contribuant à l’équilibre du réseau, la société est rémunérée par Réseau de transport d’électricité (RTE) en tant qu’« opérateur d’effacement ». En clair, la recharge du véhicule est coupée pendant les pics de consommation puis relancée plus tard. Moins chère, l’électricité est aussi moins carbonée puisque les centrales les plus polluantes sont généralement activées pour répondre aux fortes demandes.

Un premier pas vers le V2G

Jedlix reverse ensuite une partie de sa rémunération à l’utilisateur. En France, la prime s’élève à 0,02 € par kWh, déduite de la facture d’électricité à travers les fournisseurs ekWateur, Plüm et GreenYellow. Le gain n’est pas considérable : entre 100 et 200 euros par an, mais reste intéressant au regard du faible effort demandé au propriétaire et de l’absence d’investissement requis.

En Hollande, pays d’origine de Jedlix qui compte 6000 inscrits, les utilisateurs peuvent être directement rémunérés par la société sans passer par un fournisseur d’énergie. Lancé mi-décembre 2019 en France, Jedlix compte « quelques centaines de Tesla » pour l’instant. Un premier pas avant le lancement du « V2G » (véhicule-to-grid), qui permettra à l’horizon « 2023-2025 » d’injecter de l’électricité dans le réseau depuis sa voiture électrique. Le système offrira des opportunités économiques et environnementales aussi intéressantes pour l’utilisateur que pour l’opérateur.