Yangwang U8 (2023)
Le porte-parole de BYD est catégorique : ce n’est ni demain ni après-demain que l’on verra la voiture totalement autonome.

De nombreuses entreprises, que ce soit dans l’automobile ou la technologie au sens plus large, travaillent sur la conduite autonome, une assistance qui peut déjà prendre totalement en charge certaines tâches normalement confiées au conducteur, comme le stationnement, et que l’on retrouve aujourd’hui sur la plupart des nouveaux véhicules électriques.

Parviendra-t-on un jour à une autonomie totale ? La réponse dépend de l’interlocuteur. Si c’est Elon Musk, le patron de Tesla, c’est oui et même dès cette année, comme il le répète depuis 2016 et encore une autre fois ces jours-ci, la présentant comme une façon de regagner très bientôt l’argent perdu en réduisant les tarifs de ses modèles. Mais ce n’est pas le même son de cloche du côté de chez BYD, le poids lourd chinois de la voiture électrique.

À lire aussi BYD Yangwang U8 : qu’offre la plus chère des voitures chinoises ?

Interrogé sur le sujet, Li Yunfei, porte-parole du groupe automobile, est catégorique : “Nous pensons que la conduite autonome pouvant complètement s’affranchir de l’être humain est encore très, très loin, et même fondamentalement impossible”, a-t-il déclaré en marge du Salon de Shanghai la semaine dernière, avant de poursuivre : “Lorsque nous y réfléchissons sous tous ses aspects, que ce soit en matière de besoins de sécurité psychologique humaine, d’éthique, de réglementation ou même de son application dans l’industrie automobile, nous n’en voyons de plus pas la nécessité et nous pensons même que c’est probablement une fausse piste”.

Que pense-t-il des constructeurs qui investissent massivement ? “Après de nombreuses années, ils prouveront que ça ne mène nulle part”, assène-t-il de façon catégorique.

Aujourd’hui, n’en déplaise à Elon Musk, le leader dans le domaine est Mercedes-Benz puisque l’Allemand a été le premier, sur ses Classe S et EQS, à homologuer d’abord en Europe, puis dans certains États américains le Drive Pilot, un système de conduite autonome de niveau 3 sur une échelle qui en compte 5. Dans les faits, cela signifie que la voiture peut remplacer le conducteur dans toutes ses fonctions, mais selon certaines conditions strictes, comme une vitesse sous les 60 km/h, un tracé préalablement archivé ainsi que dénué de travaux, ronds-points et autres feux de signalisation et toujours sous la supervision immédiate du propriétaire en cas de problème.

Pour tous les autres constructeurs, Tesla y compris, l’assistance à la conduite ne dépasse pas le niveau 2.

À lire aussi Tesla a-t-il perdu la bataille de la voiture autonome ?