Le porte-parole de BYD est catégorique : ce n’est ni demain ni après-demain que l’on verra la voiture totalement autonome.
De nombreuses entreprises, que ce soit dans l’automobile ou la technologie au sens plus large, travaillent sur la conduite autonome, une assistance qui peut déjà prendre totalement en charge certaines tâches normalement confiées au conducteur, comme le stationnement, et que l’on retrouve aujourd’hui sur la plupart des nouveaux véhicules électriques.
Parviendra-t-on un jour à une autonomie totale ? La réponse dépend de l’interlocuteur. Si c’est Elon Musk, le patron de Tesla, c’est oui et même dès cette année, comme il le répète depuis 2016 et encore une autre fois ces jours-ci, la présentant comme une façon de regagner très bientôt l’argent perdu en réduisant les tarifs de ses modèles. Mais ce n’est pas le même son de cloche du côté de chez BYD, le poids lourd chinois de la voiture électrique.
À lire aussi BYD Yangwang U8 : qu’offre la plus chère des voitures chinoises ?Interrogé sur le sujet, Li Yunfei, porte-parole du groupe automobile, est catégorique : « Nous pensons que la conduite autonome pouvant complètement s’affranchir de l’être humain est encore très, très loin, et même fondamentalement impossible », a-t-il déclaré en marge du Salon de Shanghai la semaine dernière, avant de poursuivre : « Lorsque nous y réfléchissons sous tous ses aspects, que ce soit en matière de besoins de sécurité psychologique humaine, d’éthique, de réglementation ou même de son application dans l’industrie automobile, nous n’en voyons de plus pas la nécessité et nous pensons même que c’est probablement une fausse piste ».
Que pense-t-il des constructeurs qui investissent massivement ? « Après de nombreuses années, ils prouveront que ça ne mène nulle part », assène-t-il de façon catégorique.
Aujourd’hui, n’en déplaise à Elon Musk, le leader dans le domaine est Mercedes-Benz puisque l’Allemand a été le premier, sur ses Classe S et EQS, à homologuer d’abord en Europe, puis dans certains États américains le Drive Pilot, un système de conduite autonome de niveau 3 sur une échelle qui en compte 5. Dans les faits, cela signifie que la voiture peut remplacer le conducteur dans toutes ses fonctions, mais selon certaines conditions strictes, comme une vitesse sous les 60 km/h, un tracé préalablement archivé ainsi que dénué de travaux, ronds-points et autres feux de signalisation et toujours sous la supervision immédiate du propriétaire en cas de problème.
Pour tous les autres constructeurs, Tesla y compris, l’assistance à la conduite ne dépasse pas le niveau 2.
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Au-delà de la possibilité technique d’arriver ou nom à développer des systèmes de conduites autonomes, quel est l’intérêt réel pour la majorité d’entre nous d’en disposer ?
Si la voiture autonome parvient à se développer, ce sera la fin de la voiture individuelle (ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose) avec une consommation à la demande de robots-taxis en complément du bus/train/avion.
En attendant, j’apprécie de conduire une voiture, respecter les règles, m’adapter à mon environnement, être courtois (et m’énerver aussi face à certains), ouvrir les fenêtres/gérer la clim, choisir le parcours de mon trajet… Finalement juste avoir le droit d’être un humain qui profite de ses cinq sens et qui met à profit son cerveau pour tenter de réfléchir.
Il me semble évident que la voiture autonome finira par arriver, et probablement plus tôt qu’on ne le pense. Dire que c’est « fondamentalement » impossible me semble malhonnête. Mélanger les aspects éthiques, psychologiques et tutti quanti ne sert qu’à noyer le poisson. Ne parlons même pas du manque d’intérêt annoncé… Ce que je crois, c’est qu’ils sont proches d’une avancée majeure et préfèrent jouer discret pour arriver avec une bombe sur le marché.
D’une manière générale, quand quelqu’un a une pression financière énorme, il vaut mieux partir du principe qu’il y a manipulation. Tesla annonce le FSD pour hier, c’est qu’ils en sont loin. BYD annonce que c’est impossible, c’est qu’ils en sont proches.
J’attends que monsieur Li Yunfei annonce l’impossibilité totale de circuler pour raison de saturation totale du réseau routier.
Ils sont dans cette analyse quand même juge et partie puisqu’ils bossent dessus eux-même. Peut-être qu’ils ont un biais dû au fait qu’ils ne progressent pas suffisamment ?
A ce jour, affirmer que ce sera possible ou impossible à réaliser dans des conditions acceptables et socialement acceptées, c’est aussi peu argumentable qu’une lecture dans une boule de cristal. Seul l’avenir nous dira si nous y sommes arrivés ou pas. L’Histoire fera la compilation des brillants avis définitifs des uns et des autres. A l’un bout du spectre Elon Musk et à l’autre BYD :) Ah quel hasard, ils sont justement concurrents…
Que pense-t-il des robots taxis qui sillonnent déjà les routes de quelques villes aux USA ?
Ils sont pourtant entièrement autonome (pas sans bug certes, mais autonome car aucun conducteur à bord… preuve en est avec le bouchon dans le brouillard il y a peu)
C’est vrai que les avions et les trains qui suivent des trajectoires extrêmement balisées ont encore besoin de pilotes semble-t-il. Il me semble effectivement que ce seul fait oblitére sacrément la possibilité d’une autonomie pour des véhicules sur route.
Ce serait curieux d’avoir l’opinion de gens qui ont des infos dans le domaine du chemin de fer ou de l’aviation.
En tant que scientifique je ne peux pas dire impossible.
Préférable peut être un mot employé, préférable à ce que l’on ne rende pas tous les véhicules autonomes pour des tas de raisons, à commencer par conserver un monde plus humain.
Pour parler IA… une IA n’est, de point de vue, qu’un Homme amélioré sur certains points, plus rapide, qui prends en compte un nombre de paramètres exhaustif pour se décider.
Cela n’empêche en rien qu’à un moment donné l’IA doit faire un choix.
La voiture roule en ville, situation improbable : elle doit faire un choix entre s’envoyer dans un mur (calcul des dégâts au véhicule, blessures des occupants, coût des dégâts, …), shooter un landau avec peut-être à l’intérieur un bébé (mais elle ne sait pas), shooter la mère qui pousse le landau, shooter un vieillard, shooter un jeune, shooter un jeune mal en point (parce que l’IA a aussi accès à fiche médicale du bonhomme…), shooter celui qui a le moins de responsabilité politique, s’envoyer dans un abris bus occupé, shooter un chien, … (Oui, c’est gore, je sais, mais c’est la réalité).
Il faut prendre une décision… Et qui dit que 2 IA feraient les mêmes choix ? 2 Hommes ne feraient pas forcément le même choix avec chacun ses arguments. Chaque IA pourrait argumenter… et se retrouver jugées (série Real Humans).
J’avais lu des documents passionnants internes à des constructeurs sur la conduite autonome. Passionnants parce que variés : technique, humain, juridique, … incluant les constructeurs, des chercheurs, des médecins, des états, des assureurs, etc…
C’était il y a 15 ans. On n’a pas avancé tant que çà depuis. C’est un sujet copieux.
Ce que j’en dit c’est que certaines aides à la conduite sont largement bénéfiques (freinage d’urgence) et d’autres nettement moins.
« Aujourd’hui, n’en déplaise à Elon Musk, le leader dans le domaine est Mercedes-Benz »
Alors oui, Mercedes a de l’avance côté niveau 3 dans des conditions ultra strictes, voies séparées, pas de travaux, feux et autre, et maxi 60km/h. De ce que je crois, ils font aussi le changement de file en actionnant le clignotant, comme chez Tesla.
Mais ont-ils la conduite autonome en ville, comme ont tous les américains ayant l’option FSD ? Sur ce point, il me semble que Tesla a une très large avance, même si ce n’est pour l’instant pas encore disponible en Europe
Il est déjà difficile de faire confiance aux autres conducteurs… et parfois aussi à soi-même.
Comment alors confier nos vies à la seule décision des algorithmes qui peuvent, comme nous, connaître des bugs inattendus ou cesser de fonctionner ?
Pour moi, OK pour des « aides genre copilote » mais pas plus, pour garder une conduite apaisée mais néanmoins responsable, sans ajouter le stress d’une électronique possiblement défaillante.
BYD fait preuve de sagesse dans ce domaine, c’est rare et appréciable actuellement.
Une confiance absolue envers un humain ou une machine est une source de déconvenue…
Je suis globalement d’accord avec ce qui a été écrit dans les autres commentaires.
Personnellement, ayant pas mal travaillé dans le domaine de l’IA, il est difficile de dire « jamais ».
Ce qui limitera le 100% autonome n’est pas le logiciel, mais les infrastructures. En effet, sur une autoroute, une nationale voire même une belle départementale, les capteurs arriveront à piloter. Par contre, sur des chemins communaux, aux bas côtés étroits et non stabilisées, sans lignes blanches comme vers chez moi, là ce sera compliqué…
Ensuite, le souci, c’est les autres… Tant que tous les véhicules ne seront pas autonomes et communicants entre eux, le risque zéro ne sera pas possible.
Alors nous pourrions dire qu’il ne faut pas viser le risque zéro car nous ne serons pas en direction d’une autre planète, mais ce n’est pas simple de faire confiance à 100% !
Quant aux problèmes juridiques ce ne sera plus un souci très rapidement. Volvo a par exemple annoncé que ce sera le constructeur et non le conducteur qui sera responsable pour ses propres véhicules. Les autres suivront…
Je possède une Tesla Model 3 depuis 2021 et en suis globalement satisfait.
Par contre s’il y a une chose qui est claire c’est qu’après plus de 7 ans d’existence (Autopilot est sorti en 2015) une Tesla (et j’imagine que ça doit être grosso-modo la même chose pour les autres marques) est incapable d’être 100% autonome dans un environnement strictement dédié aux voitures: l’autoroute.
L’autoroute est par définition un environnement où tout a été fait pour simplifier la conduite et limiter les risques d’accident:
Donc tout conçu pour la voiture, rien que pour la voiture.
Eh bien même dans cet environnement une voiture autonome détonne car:
Donc je suis plutôt de l’avis de BYD: il ne faut pas espérer la conduite autonome en route ouverte si même dans un environnement dédié comme l’autoroute, après 7 ans d’existence et des milliards d’euros investis, l’Autopilot n’est pas 99% fiable.
C’est un peu comme Siri, un lancement en fanfare et une première découverte qui impressionne, puis une sensation de stagnation de l’outil malgré des millions de jours homme investis.
PS: je note que l’occurence des freinages fantômes a bien diminué chez moi, mais cela reste très dangereux quand cela survient.
Je suis issu du monde scientifique et je sais au moins une chose, « impossible aujourd’hui, demain on ne sait pas… » et ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera peut être plus demain.
Quand on regarde les vidéos de FSD bêta aux USA, c’est quand même sérieusement avancé. Le pb pour la conduite autonome, ce devra être 100% de fiabilité et non 99%. Le FSD en est peut être à 90% aujourd’hui.
Comme sur un circuit automobile que l’on découvre. On gagne des secondes entières à chaque nouveau tour et ensuite il faut sérieusement se cracher dans les mains pour aller gagner les dixièmes ensuite. En recherche et innovation c’est un peu pareil
Et aujourd’hui ce 1% qui peut tuer est une épine dans le pied technologique car le pouvoir de discernement du cerveau humain est encore compliqué à reproduire dans des algorithmes. Cependant quand on voit la vitesse de développement des IA, pourquoi dire qu’on y arrivera pas?
Il est même possible que les législations des pays soient plus blocantes à terme.
En résumé, dire que c’est impossible, je ne sais pas mais je ne dirai jamais que c’est impossible. Par contre je pense que les infrastructures devront être adaptées. La signalisation routière déjà…
Ne disons pas impossible, mais restreinte.
Le pilotage au silicium ne pourra remplacer l’humain que dans des conditions où la prise de décision ne sera que facile à traiter par du silicium, sans arbitrage délicat par un ressenti humain, sans événements imprévus, sans conditions atmosphériques perturbant l’analyse de la situation. Remplacer le « feeling pifométrique » humain ne pourra, lui, jamais être remplacé par des lignes de code, fussent-elles issues d’une IA. Je ne vois qu’une possibilité à court-terme, celle à faible allure (< 30km/h) dans les bouchons avec plein de capteurs surveillant les alentours de la voiture et qui peuvent arrêter brutalement le véhicule au moindre obstacle ou défaillance du système.
Qu’est-ce qui est plus dangereux ? Être confronté en tant que conducteur à des machines conduites par d’autres humains ou bien, en tant que passager d’une machine FSD construite par d’autres humains elle-même confrontée…
😵💫
Au premier abord on aurait pu penser que dire que c’est impossible, c’est juste avouer que l’on n’en est pas capable. Mais bon, les chinois sont depuis un petite moment à l’avant-garde des technologies pour le meilleur comme pour le pire (surveillance permanente de tout le monde), et donc cet avis est à prendre au sérieux.
Dans d’autres domaines, la conduite autonome semble plus facile ou même est déjà en place. Par exemple certaines lignes de métro sont automatiques et même parfois depuis très longtemps (VAL plus de 30 ans). Les trains SNCF pourraient l’être aussi, et pourtant,…non! La SNCF recrute et forme à grand frais de nombreux conducteurs, il doit y avoir une raison. La seule chose qui est autonome dans les trains c’est l’arrêt par sécurité si le conducteur ne répond plus (dispositif homme mort). Et peut-être aussi certaines limitations de vitesse. Des choses assez simples que nos voitures ont aussi.
Pour une fois je suis d’acoord. la programmation par défaut d’une voiture autonome est de protéger les occupants de la voiture au détriment du reste.
Test fait:
-à droite mur,
devant et derrière voitures
à gauche groupe d’enfants ( photo d’un groupe d’enfants pour le test),
par défaut elle ira à gauche.
Un humain lui qu’est-ce qui ferait, il foncerait dans le mur.
Voilà vous pouvez inventer tout ce que vous voudrez, la voiture autonome ne sera jamais possible.
si on y réfléchi c’est vrai que les voitures autonome seront impossible tant que au moins 1 humain aura un volant en main …
Enfin un constructeur qui dit la vérité.
Est-il possible de rentrer dans des détails techniques/exemple pour démontrer la possibilité/impossibilité de la conduite autonome selon les constructeurs (byd, tesla, mercedes, puisqu’il s’agit d’eux, ou d’autres, peu importe) ?
Bravo pour ce focus et cet article.
Humblement je suis arrivé à cette même conclusion il y a 4/5 ans lorsque mous étions en plein délire sur le sujet, à ma décharge j’ai une culture importante sur ce domaine et je constate que 90% de la communication repose sur des afficionados et non des scientifiques de ce fait la plupart si ce n’est la majorités des arguments sont fallacieux (manques d’infos) ou sont purement mensongers (com de certains constructeurs Tesla en tête.) petit rappel sur la Google Car ils avaient abandonné le projet « en prise directe » pour cette raison et ont refilé le bébé à une filiale.